Naissance en zone défavorisée : 1,7 fois plus de risques de mourir
Dans une interview accordée au Point, Jennifer Zeitlin, directrice de recherche à l’Inserm, met en lumière une augmentation préoccupante de la mortalité néonatale en France, particulièrement marquée dans les communes défavorisées. Contrairement à la tendance observée dans d’autres pays occidentaux, la France a chuté de la troisième à la vingtième place du classement européen en termes de mortalité infantile. Dans une étude inédite, Jennifer Zeitlin souligne que « l’augmentation de la mortalité de ces nouveau-nés se concentre exclusivement dans les communes défavorisées », où le risque de décès est 1,7 fois plus élevé que dans les zones favorisées. L’étude estime que 2 500 décès auraient pu être évités entre 2015 et 2020 si l’ensemble du pays avait bénéficié des mêmes conditions que les zones les plus favorisées. Jennifer Zeitlin identifie plusieurs facteurs contribuant à cette disparité, tels que l’obésité, le tabagisme et l’accès limité aux soins. Elle évoque l’importance de mesures de santé publique ciblées pour corriger ces inégalités.
www.lepoint.fr, 20/09/2025
Une étude explore la vaccination par massage cutané
Le Monde Science & Médecine, RFI, Europe 1 et Sud Ouest s’intéressent à l’étude innovante menée par une équipe de scientifiques de l’Inserm, de l’Institut Curie et du King’s College London, publiée dans la revue Cell Reports le 17 septembre 2025. Cette étude porte sur l’impact du massage cutané sur la perméabilité de la peau et sur son immunité chez la souris et chez l’humain ainsi que sur l’étude d’une nouvelle méthode de vaccination potentielle, sans aiguille. Sud Ouest explique que Les chercheuses et chercheurs ont observé que le stress mécanique généré par le massage pouvait alerter le système immunitaire, favorisant ainsi une réponse immunitaire adaptative. Dans les colonnes du Monde Science & Médecine, Élodie Segura, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de l’étude, reconnaît que « c’était assez inattendu de pouvoir stimuler le système immunitaire par l’étirement de la peau ». Elle détaille le processus de recherche sur RFI, évoquant l’utilisation d’un appareil permettant d’étirer la peau pour simuler un massage. Ce geste ouvre les follicules pileux et facilite la pénétration des molécules situées à la surface de la peau. Chez la souris, cette méthode combinée à l’application cutanée d’un vaccin contre la grippe a permis d’observer que la perméabilité cutanée générée par le massage facilitait la pénétration des molécules du vaccin. La réponse immunitaire alors déclenchée témoignait d’une administration du vaccin plus efficace que via une injection. Élodie Segura précise que cette méthode pourrait offrir une alternative de vaccination sans aiguille, moins douloureuse et ne nécessitant pas d’adjuvants. Europe 1 met l’accent sur les avantages de cette méthode, notamment pour les personnes phobiques des aiguilles. Dans Sud Ouest, Élodie Segura souligne la nécessité de tests supplémentaires pour évaluer l’efficacité chez l’humain, tout en avertissant que cette méthode pourrait également avoir des implications toxicologiques, en facilitant la pénétration de substances nocives.
Le Monde Science & Medecine, 24/09/2025 ; RFI, 23/09/2025 ; europe1.fr, 22/09/2025 ; sudouest.fr, 19/09/2025
En bref
Le Point, M6 et Les Échos s’intéressent à la controverse suscitée par le président américain Donald Trump sur la prise de paracétamol et les risques d’autisme chez l’enfant. Le président a déconseillé aux femmes enceintes de prendre du paracétamol, un médicament qui pourrait selon lui générer des troubles autistiques chez l’enfant. Selon l’Inserm, en France, 700 000 personnes sont touchées par des troubles du spectre de l’autisme (TSA), avec 8 000 nouveaux cas chaque année. Aux États-Unis, la prévalence est d’une naissance sur 36. Les experts dénoncent ces déclarations comme infondées et susceptibles de provoquer une désinformation médicale dangereuse.
www.lepoint.fr, 22/09/2025 ; M6, 23/09/2025 ; Les Echos, 24/09/2025
Le Monde Science & Médecine rapporte que des chercheurs scandinaves ont publié dans le New England Journal of Medicine une étude montrant que la prise quotidienne d’une faible dose d’aspirine réduit de moitié le risque de récidive de cancer colorectal après chirurgie. Cet effet concerne une forme spécifique de la maladie liée à la voie PI3K. L’essai, mené sur 626 patients, a révélé une incidence de récidive de 7,7% avec l’aspirine, contre 15% avec un placebo. Mathias Chamaillard, directeur de recherche Inserm à l’Institut de cancérologie de Lille, juge ces résultats encourageants, mais modestes, soulignant la nécessité de confirmer ces données sur de plus larges populations. Il s’interroge également sur la différence de réponse entre hommes et femmes.
Le Monde Science & Médecine, 24/09/2025
Pourquoi Docteur et Sud Ouest rapportent une étude récente sur les effets des émulsifiants alimentaires consommés pendant la grossesse. Les recherches, menées par l’Institut Pasteur et l’Inserm, montrent que l’exposition des souris femelles à des émulsifiants comme la carboxyméthylcellulose (E466) et le polysorbate-80 (E433) peut altérer le microbiote intestinal de leurs descendants, augmentant ainsi leur risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et d’obésité. Les médias soulignent l’importance de réguler l’utilisation de ces additifs, notamment dans les laits infantiles en poudre, pour protéger la santé future des enfants.
www.pourquoidocteur.fr, 20/09/2025 ; www.sudouest.fr, 19/09/2025