À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
SIRal : une protéine humaine héritée des bactéries
La Croix rapporte que des chercheurs de l’Institut Curie, de l’Institut Pasteur et de l’Inserm ont découvert une protéine humaine, « SIRal », héritée des bactéries, révélant un aspect méconnu de notre immunité. Selon la docteure Aude Bernheim, responsable de l’unité diversité moléculaire des microbes à l’Institut Pasteur, certains mécanismes de défense bactériens se retrouvent chez l’homme, bien que l’on pensait ces systèmes très différents. SIRal, similaire à la protéine bactérienne SIR2, joue un rôle dans la défense cellulaire et le métabolisme humain. Enzo Poirier, chercheur à l’Inserm, estime que « 10 000 protéines immunitaires bactériennes » ont des équivalents humains, ouvrant la voie à de nouvelles thérapies. Le projet EvoCure, prévu pour 2025, explorera ces mécanismes pour développer des traitements contre le cancer et les maladies auto-immunes. SIRal est une cible potentielle pour traiter des maladies comme le lupus et la dermatomyosite. Cette découverte pourrait transformer notre compréhension de l’immunité et avoir des implications écologiques, notamment en agriculture. Aude Bernheim souligne que cela permet de questionner l’immunité de tous les organismes vivants.
www.la-croix.com, 01/08/2025
Reprise du communiqué de presse du 24/07/2025.
Acétamipride : la controverse relancée par la loi Duplomb
Selon Libération, l’acétamipride, un insecticide puissant, est au cœur d’une controverse politico-scientifique en France. Réintroduit par la loi Duplomb, adoptée le 8 juillet 2025, son utilisation divise la communauté scientifique et les agences sanitaires sur sa toxicité pour la santé humaine. Sylvie Bortoli, toxicologue à l’Inserm, souligne l’importance de se baser sur la recherche, notant qu’« aujourd’hui, un ensemble de signaux assez inquiétants n’ont pas été assez pris en compte » lors des houleux débats parlementaires. Jean-Marc Bonmatin, chimiste au CNRS, affirme que l’acétamipride est « l’un des plus dangereux pour les humains ». Malgré son interdiction en France depuis 2018, il reste autorisé en Europe jusqu’en 2033. Une étude menée par la biologiste Lucia Zuščíková et son équipe, publiée en 2023, montrent qu’il pourrait être génotoxique et neurotoxique pour les mammifères, y compris l’homme. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a abaissé la dose journalière admissible en raison de l’incertitude concernant la neurotoxicité développementale, mais n’a pas jugé nécessaire de bannir la molécule, ce qui est critiqué par certains experts. En France, la réautorisation de cet insecticide est perçue par certains comme un enjeu politique plutôt que scientifique, avec des implications pour la biodiversité et la santé humaine. La décision du Conseil constitutionnel est attendue, pouvant conduire à la censure partielle ou totale de la loi Duplomb.
Libération, 04/08/2025
En bref
Dans une interview accordée à France Inter, Xavier Coumoul, directeur de recherche à l’Inserm, Henri Bourgeois Costa, directeur des affaires publiques à la Fondation Tara Océan, et Marie-France Dignac, directrice de recherche à l’INRAE, abordent les enjeux cruciaux des négociations mondiales sur la pollution plastique à Genève. Ces discussions visent à établir un traité juridiquement contraignant pour réduire la production de plastique, dont l’impact sur l’environnement et la santé humaine est jugé alarmant. Les experts soulignent l’urgence de réduire drastiquement la production.
France Inter, 04/08/2025
Libération soulève la problématique de la consommation élevée de somnifères en France, avec plus de 9 millions de personnes traitées par benzodiazépines en 2024, malgré les risques associés. Face à cette situation, l’automédication se développe, notamment à travers les compléments alimentaires à base de mélatonine et les infusions apaisantes. Les thérapies non conventionnelles, telles que la sophrologie et l’hypnose, gagnent également en popularité. Cependant, l’Inserm recommande de privilégier les thérapies cognitives et comportementales (TCC), qui se révèlent efficaces pour traiter l’insomnie.
Libération, 02 – 03/08/2025
Le Parisien présente une étude publiée le 1er août 2025 par l’Institut Curie et Unicancer, qui évalue l’efficacité de la chimiothérapie chez les femmes de plus de 70 ans atteintes d’un cancer du sein. Étienne Brain, professeur d’oncologie à l’Institut Curie et co-auteur de l’étude, explique que cette recherche, parue dans The Lancet, a suivi 1 089 femmes pendant huit ans. Les résultats montrent que la chimiothérapie n’apporte pas de bénéfice significatif par rapport à l’hormonothérapie seule : 34% des patientes ayant reçu une chimiothérapie ont déclaré des effets indésirables, contre 9% pour celles traitées uniquement par hormonothérapie.
Le Parisien, 02/08/2025
Selon Le Parisien, le centre de recherche Clinatec à Grenoble mène plusieurs essais cliniques utilisant la lumière proche infrarouge pour traiter des maladies neurologiques comme Alzheimer et Parkinson. Ces recherches visent à stimuler et réparer les cellules cérébrales, notamment en utilisant la lumière rouge pour activer les mitochondries, ce qui pourrait ralentir la progression de ces maladies. Les premiers résultats sont prometteurs, avec des améliorations observées chez les patients atteints de Parkinson, et des essais cliniques sur Alzheimer sont en préparation.
Le Parisien, 03/08/2025
Les Échos s’intéressent au plan antifraude présenté par le gouvernement français, visant à renforcer la lutte contre la fraude sociale et fiscale. Le 3 août 2025, Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé, a dévoilé des mesures pour améliorer la détection des fraudes, notamment par une meilleure communication entre caisses et un accès accru aux patrimoines des bénéficiaires. Des dispositifs de géolocalisation et de facturation électronique sont prévus pour mieux contrôler les transports sanitaires. Le projet de loi inclut aussi des mesures contre le travail dissimulé et le trafic de drogue, avec une majoration de la CSG à 45%.
Les Échos, 04/08/2025