À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Mal-être des ados : multiplication des prescriptions hasardeuses et risquées
Confrontés à l’explosion du nombre de souffrances psychiques chez les adolescents, de nombreux médecins tentent de bricoler des remèdes maison. Ces médicaments peuvent pourtant s’avérer toxiques. En première ligne face à la détresse des jeunes, de plus en plus de médecins prescrivent des médicaments qui n’ont pas été éprouvés pour leur catégorie d’âge. Avec, en tête, l’espoir de soulager leurs patients, nombreux à avoir des idées noires depuis le déclenchement de la crise sanitaire en 2020. En 2023, 288 000 jeunes ont ainsi reçu un antidépresseur pourtant déconseillé par les autorités sanitaires, car jugé trop dangereux à ce stade de maturité cérébrale et psychique pour les faibles effets positifs observés. Rien que pour cette famille de médicaments, 3 prescriptions sur 4 cette année-là se sont avérées non conformes aux bonnes pratiques pour les 12 – 25 ans. Ces données, extraites du rapport annuel de l’Assurance-maladie, analysé par L’Express avant qu’il ne soit remis au gouvernement, interpellent. Car mal employés, ces médicaments sont susceptibles de provoquer de graves troubles pour la santé. Pis, en plus d’être toxiques, certaines substances pharmaceutiques peuvent faciliter le passage à l’acte suicidaire, au lieu de le désamorcer. Au total, les données de l’Assurance-maladie montrent que sur 384 000 adolescents présentant des troubles dépressifs traités en 2023, seulement 96 000 ont reçu l’antidépresseur jugé efficace à cet âge, appelé fluoxétine – ou Prozac, de son nom commercial. Selon Bruno Falissard, directeur de recherche à l’Inserm, « les généralistes ne sont formés qu’aux pathologies mentales les plus saillantes et ont du mal à établir le degré de sévérité des souffrances ».
Lexpress.fr, 19/07
L’Assurance Maladie veut améliorer le dépistage des cancers
L’Assurance Maladie propose d’impliquer davantage de professionnels de santé au dépistage des cancers alors que la France est en retard par rapport aux objectifs européens en la matière. Les Français ne sont pas assez nombreux à faire des tests pour vérifier qu’ils ne couvent pas un cancer. Pour redresser la barre, les sages-femmes et les infirmiers devraient être davantage impliqués dans les campagnes de dépistage organisées au niveau national, préconise l’Assurance Maladie dans un rapport publié vendredi. La France a des « taux de dépistage faibles au regard des objectifs européens ou de la moyenne observée parmi les pays de l’OCDE », rappelle l’organisme de Sécurité sociale alors que des alertes sont régulièrement lancées à ce sujet. Pour le cancer colorectal, par exemple, le taux de dépistage n’était que de 35 % en 2021, alors que l’objectif européen est de faire participer 45 % de la population cible. Les taux de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus sont aussi en deçà des attentes. Et ce, alors que le cancer est la première cause de mortalité en France, avec quelque 157.500 décès par an. Touchant quelque 4 millions de Français, il représente autour de 13 % des dépenses de santé remboursées (24 milliards d’euros). Pour soigner au plus tôt les Français malgré le manque de médecins et limiter la facture de ce fléau, l’Assurance Maladie préconise de s’appuyer sur davantage de professionnels pour réaliser les campagnes de dépistage organisées.
Les Echos, 22/07
En bref
Les Jeux olympiques vont se dérouler en pleine résurgence de cas positifs, « portée » par de nouveaux variants du Covid-19. Aux urgences des hôpitaux parisiens, le masque va redevenir obligatoire. La situation n’a bien sûr « rien à voir avec celle d’il y a trois ans, lorsque les premiers variants émergeaient et qu’une grande partie de la population n’avait pas encore reçu ses deux doses de vaccin », pointe Yazdan Yazdanpanah, professeur de maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Bichat, à Paris, et directeur de l’ANRS maladies infectieuses. Mais le Covid-19 n’a pas disparu, loin de là. Une nouvelle « vague » épidémique s’est même propagée en juin, en France comme dans de nombreux autres pays, en parallèle de l’arrivée de nouveaux variants au sein de la grande famille Omicron. Le SARS-CoV‑2 fait partie d’une liste de six virus (parmi une soixantaine) à surveiller en priorité dans les eaux usées pendant la compétition, recommandent des dizaines de scientifiques français dans une étude parue dans la revue Eurosurveillance le 11 juillet. « Nous sommes extrêmement vigilants », a garanti mercredi la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra.
Le Parisien, 20/07
Des chercheurs de l’University of Otago (Nouvelle-Zélande) viennent de trouver une astuce efficace pour mieux dormir – et plus longtemps : il suffit de faire (un peu) de sport doux durant la soirée. Pour leur étude, les scientifiques ont recruté 30 volontaires – des hommes et des femmes non-fumeurs âgés de 18 à 40 ans. Ceux-ci ont été répartis en 2 groupes : les participants du groupe 1 devaient rester assis pendant 4 heures avant de se coucher, tandis que les participants du groupe 2 devaient (durant les 4 heures précédant leur coucher ) faire 3 minutes de musculation toutes les 30 minutes. Les chercheurs ont constaté qu’en moyenne, les participants du groupe 2 avaient un sommeil de meilleure qualité et environ 30 minutes plus long que ceux du groupe 1. Les scientifiques recommandent 3 exercices de musculation : des squats , des montées sur la pointe des pieds, et des montées de genoux (20 secondes chaque exercice, le circuit étant à répéter 3 fois).
Topsante.com, 19/07
Des médecins demandent à ce que l’infection au cytomégalovirus (CMV) soit systématiquement recherchée chez la femme enceinte en raison de ses conséquences parfois dramatiques. Les autorités n’y voient pas d’impact collectif suffisant. Ce virus, peu connu du grand public, est aujourd’hui l’infection materno-fœtale la plus fréquente pendant la grossesse. « Chaque année, environ 3 000 enfants sont infectés et 600 d’entre eux auront des séquelles. C’est aujourd’hui le premier responsable du handicap neurosensoriel de l’enfant en dehors des maladies génétiques », explique le Pr Yves Ville, chef du service d’obstétrique et de médecine fœtale à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris (AP-HP). Ce CMV est ainsi à l’origine d’une surdité toutes les 2000 naissances. Il peut aussi provoquer des troubles de l’équilibre, des déficits moteurs, des retards mentaux…
Le Figaro, 22/07
L’an dernier, 408 000 personnes ont séjourné dans un établissement psychiatrique en France, dont au moins 20 % pour dépression, selon l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation. Plusieurs situations peuvent motiver le patient ou son médecin à demander une telle prise en charge, souvent consécutive à un passage aux urgences. « Dans la plupart des cas, c’est la gravité des symptômes et le risque de se faire du mal qui justifient l’hospitalisation. Si l’individu a des idées suicidaires trop marquées, il faut le protéger contre lui-même », explique Bernard Granger, psychiatre à l’hôpital parisien Cochin. En effet, d’après les études, environ deux tiers des personnes qui mettent fin à leurs jours souffraient d’un trouble dépressif au moment du passage à l’acte. L’hospitalisation peut être l’occasion d’explorer les facteurs de résistance à la dépression, et souvent d’identifier d’autres pathologies, comme un trouble bipolaire ou de la personnalité.
Le Figaro, 22/07
Présenté en novembre 2023, le programme national de lutte contre le tabac prévoyait notamment de bannir la cigarette des plages, parcs et forêts. Contrairement à ce qu’avait promis l’exécutif l’hiver dernier, les fumeurs ne sont pas bannis des plages cet été. Plus de six mois après la présentation d’un nouveau plan anti-tabac, plusieurs des mesures clés promises pour lutter contre ce fléau pour la santé publique restent dans les limbes. Il faut dire que peu de temps après sa présentation, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, avait démissionné et le gouvernement d’Elisabeth Borne tiré sa révérence. La dissolution surprise de l’Assemblée nationale et la démission du gouvernement Attal risquent de laisser de nombreux dossiers en souffrance.
Les Echos, 22/07