À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Traitement de l’anémie : découverte d’une nouvelle protéine du métabolisme du fer
Une nouvelle protéine participant au métabolisme du fer a été découverte par une équipe de l’Institut de recherche en santé digestive menée par Léon Kautz, chercheur ayant déjà identifié une hormone impliquée dans la régulation de cet oligo-élément. Ces travaux sont publiés dans Blood. Il y a 10 ans, le chercheur Inserm Léon Kautz et ses collègues avaient identifié l’érythroferrone (ERFE), l’hormone régulatrice de l’hepcidine. Mais l’équipe devinait déjà « qu’une seconde protéine, inconnue jusqu’ici, exerçait une fonction similaire », explique un communiqué de l’Inserm. C’est ainsi que les chercheurs de l’Institut de recherche en santé digestive (Inserm/Inrae/Université Toulouse III/École nationale vétérinaire de Toulouse) ont mené des expériences sur des modèles murins d’anémie. Les scientifiques ont pu observer que l’expression du gène codant pour la protéine hépatokine fibrinogène-like 1 (FGL1) augmentait dans le foie lorsque la concentration en oxygène diminuait. Ils ont ainsi pu confirmer que la FGL1 fonctionne comme l’ERFE en réprimant l’expression de l’hepcidine. Ces résultats ont été confirmés in vitro sur des cellules hépatiques humaines. Fort de ces découvertes, Inserm Transfert a déposé deux brevets relatifs au rôle de cette protéine.
Lequotidiendumedecin.fr, 26/02
Lire le communiqué de presse du 26/02/2024 : « Améliorer le traitement des anémies grâce à une nouvelle découverte sur le métabolisme du fer »
Polluants et santé de l’enfant : 88 facteurs de risque classés en fonction de leur dangerosité
Dans de récents travaux, co-dirigés par Rémy Slama, directeur de recherche à l’Inserm, en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), 88 facteurs de risque incluant substances chimiques, métaux ou autres nuisances ont été classés par dangerosité en fonction de leur impact sur la santé des enfants. Ces travaux ont été publiés dans l’International Journal of Hygiene and Environmental Health. En tête de liste on peut notamment retrouver des pesticides et perturbateurs endocriniens encore non ou insuffisamment réglementés. Plomb, bisphénol A, pesticides, rayonnements UV : les facteurs de risque sont nombreux. « Nous ne pouvions pas nous appuyer uniquement sur les études sur l’humain, qui arrivent souvent en retard car elles sont longues et coûteuses », explique Rémy Slama. En les combinant avec les résultats des études in vitro et sur l’animal, les chercheurs associent chacun des 88 facteurs de risque à un niveau de preuve au regard de leur effet sur la santé des enfants sur les plans cardiovasculaire, respiratoire, métabolique ou encore neurodéveloppemental. « Pour l’instant, nous avons établi le danger que posent ces facteurs en théorie, il reste maintenant à en évaluer le risque en termes d’années de vie en bonne santé perdues compte tenu de l’exposition réelle de la population », explique Rémy Slama. Les premiers résultats devraient être disponibles en 2025.
Sciencesetavenir.fr, 26/02
En bref
France Culture s’est penchée hier sur « les maladies rares, rendez-vous en thérapie inconnue », avec Agnès Linglart, professeur de pédiatrie, présidente de la Société Française de Pédiatrie, coordinatrice du Centre de référence pour les maladies phosphocalciques, ainsi que de la filière santé Maladies Rares Oscar, coordonnatrice du PNMR4 (4e Plan National Maladies Rares) ; Guillaume Canaud, néphrologue à l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), et chercheur Inserm, coordonnateur du PNMR4 ; et Yann Cornillier, responsable des publications multimédias de l’Inserm. Yann Cornillier met notamment en avant la nécessité d’identifier les médicaments existants qui pourraient bénéficier aux patients atteints de ces maladies.
France Culture, 26/02
Disponibles pour quelques euros et détournés de leur usage thérapeutique, des médicaments tels que Lyrica, Rivotril et méthadone font l’objet d’un trafic d’ampleur dans le nord de Paris. Soupçonnés d’avoir participé à un trafic de grande ampleur, quatre hommes sont jugés au tribunal de Paris ce mercredi 28 février. La justice leur reproche d’avoir dérobé à une société près de 60 000 € de médicaments destinés à alimenter ce marché. Parmi les produits retrouvés : la prégabaline, plus connue sous son nom commercial, le Lyrica. Le plus souvent, la prégabaline est mélangée avec d’autres médicaments comme le clonazépam, un anxiolytique commercialisé sous le nom de Rivotril, pour devenir de puissants psychotropes. Depuis quelques années, ils sont consommés par les jeunes mineurs isolés qui y trouvent un effet euphorisant, désinhibant, voire une dissociation du corps et de l’esprit. Des cocktails dévastateurs et très addictifs. D’ici à fin 2024, la généralisation de l’« e‑prescription », une ordonnance dématérialisée, devrait permettre de mieux lutter contre les falsifications.
Le Parisien, 27/02
Le Keytruda, médicament star pour soigner le cancer par immunothérapie, a fait l’objet d’un cambriolage hors norme constaté il y a trois mois au siège de l’Agence générale des équipements et produits de santé à Nanterre (Hauts-de-Seine), plus connue comme étant la pharmacie centrale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Selon Le Parisien, une palette entière pleine de ce médicament anticancéreux s’est volatilisée de l’entrepôt sécurisé. Le préjudice s’élève à près de 2 millions d’euros. Le laboratoire américain Merck-MSD, qui fabrique et commercialise le Keytruda dans le monde entier, vend, en France, 2 400 € chaque flacon de 4 ml. L’injection coûte près de 5 000 €. Le trafic d’anticancéreux en France « a explosé ces cinq dernières années notamment avec l’essor de la téléconsultation, explique Bruno Maleine, du conseil de l’ordre des pharmaciens d’Ile-de-France. On nous présente des ordonnances sur le smartphone avec un en-tête de l’hôpital, le nom d’un médecin… Ce n’est pas toujours évident de savoir si c’est un faux. »
Le Parisien, 27/02
Comme pour les fongicides déjà existants, de nouveaux pesticides ont le potentiel de rendre les traitements médicaux inefficaces, annonce une étude publiée dans Nature. Le problème est connu depuis plus de vingt ans pour les antifongiques azolés, la famille de molécules la plus utilisée pour combattre les champignons indésirables. Particulièrement efficaces, ils sont employés comme pesticides dans l’agriculture et le traitement du bois, mais aussi en médecine, où ils sont privilégiés en premier traitement des infections fongiques car ils sont bien supportés par l’organisme et protègent contre la plupart des champignons pathogènes. Mais, cette utilisation massive crée des résistances. « On s’est rendu compte que certains patients avaient des infections pulmonaires à champignon, notamment Aspergillus fumigatus, avec des souches qui étaient résistantes aux traitements médicaux », souligne Steffi Rocchi, chercheuse associée au laboratoire Chrono Environnement de Besançon. Deux décennies de recherche montrent en effet que des champignons qui infectent les patients sont déjà résistants avant d’arriver dans l’organisme en raison d’une exposition aux pesticides antifongiques utilisés massivement dans l’agriculture.
Le Figaro, 27/02