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Surmédication – activité physique – procrastination – œstrogènes et anxiété – santé mentale – stimulation électrique – amnésie

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À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.

Lancement d’une campagne sur la surmédication des seniors

Le Leem, organisme qui représente les entreprises du médicament, lance une campagne pour sensibiliser les professionnels de santé et le grand public sur les conséquences de l’accumulation de traitements médicamenteux des personnes âgées. Près de la moitié des plus de 65 ans prennent au moins cinq molécules par jour, selon des données de l’Assurance maladie. « Au-delà de cinq médicaments, le risque de survenue d’un évènement indésirable, du fait des médicaments ou de leurs interactions, augmente significativement », rappelle le lobby des entreprises du médicament, dans un communiqué. Ainsi, une mauvaise utilisation des médicaments serait à l’origine de plus de 200.000 hospitalisations et de plusieurs milliers de décès prématurés par an en France, selon le collectif du bon usage du médicament (dont font partie le Leem, les pharmaciens etc.). Ce mauvais usage représente également « des coûts significatifs pour l’Assurance maladie », observe le Leem. Une campagne de communication à destination du grand public, baptisée « Réduisons le volume », sera aussi lancée courant juin, dans la presse, par voie d’affichage, sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux. Grâce à ce paquet de mesures en faveur du bon usage des médicaments, le montant des économies attendues pour l’Assurance maladie est de 300 millions d’euros en année pleine, estime le Leem.

AFP, Challenges​.fr, 04/06

Les effets de l’activité physique sur les cellules

Débuté en 2016, prévu sur dix ans, et financé notamment par les instituts nationaux de la santé (NIH) américains – à hauteur de 170 millions de dollars (plus de 150 millions d’euros), un vaste programme de recherche porte sur le sport et son influence sur les cellules. Ce projet implique vingt-cinq universités américaines. Il y a quelques semaines, les travaux de ce groupe nommé Consortium des adaptateurs moléculaires de l’activité physique (MoTrPAC) ont fait l’objet de plusieurs articles publiés dans des revues du groupe Nature. L’une des études, qui a recensé les modifications moléculaires induites par l’endurance chez le rat, a même fait la couverture de la revue Nature. Les chercheurs ont soumis 344 rats adultes, mâles et femelles, à des exercices progressifs d’endurance, pendant une, deux, quatre ou huit semaines. Plus de 15 millions de paramètres biologiques ont été mesurés. Après analyse, plus de 35 000 s’avèrent modifiés de façon statistiquement significative en lien avec les exercices d’endurance, l’ampleur de l’effet étant le plus souvent modeste. Des changements ont été observés dans tous les tissus étudiés. Le néphrologue et chercheur à l’Inserm Pierre-Louis Tharaux souligne : « C’est un travail remarquable, qui va faire date. Il permet de constituer un atlas moléculaire de l’adaptation à l’activité physique ». « Le projet MoTrPAC dans son ensemble est très original, s’enthousiasme Claire Laurens, chercheuse Inserm et maître de conférences à l’université Paul-Sabatier de Toulouse. Avec ces études conduites chez l’animal et en clinique, nous pourrons mieux cartographier les effets moléculaires de l’activité physique dans quantité de situations : selon les modalités de l’exercice, le profil des personnes (âge, sexe, niveau de sédentarité…). » A terme, prévoit-elle, il deviendra ainsi possible de prescrire de l”« activité physique de précision », selon les effets recherchés et le profil des personnes concernées.

Le Monde, édition Science et Médecine, 05/06

En bref

Aujourd’hui en France s’interroge : « Pourquoi on procrastine au moment de remplir sa déclaration [d’impôt] ? », « Pourquoi notre cerveau incite-t-il à procrastiner de la sorte ? ». Pour y répondre, le quotidien rappelle une étude du chercheur à l’Inserm Mathias Pessiglione et du neurologue à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) Raphaël Le Bouc. Pour ces travaux parus en 2022 dans la revue Nature Communications, les deux scientifiques de l’Institut du cerveau ont fait passer une série de tests à 51 adultes. Ils ont découvert l’activation d’une partie du cerveau appelée cortex cingulaire antérieur. Cette zone se met en marche pour anticiper les coûts associés et les avantages à en tirer. La procrastination « pourrait provenir d’un biais cognitif qui ferait apparaître une tâche plus tard (par rapport à maintenant) comme beaucoup moins exigeante mais pas beaucoup moins gratifiante », concluent les auteurs dans l’étude. Elle « peut s’expliquer par la tendance de notre cerveau à décompter plus vite les coûts que les récompenses », explique Mathias Pessiglione.

Aujourd’hui en France, LeParisien​.fr, Europe 1, 05/06

Reprise du communiqué de presse du 11/10/2022 : « Dans le cerveau des procrastinateurs »

Des chercheurs suggèrent que les œstrogènes synthétiques contenus dans certaines contraceptions hormonales – notamment les pilules – seraient susceptibles d’influencer les comportements anxieux. Selon les données présentées par Abigail Hegwood, du Prakapenka Lab à ENDO 2024 – la réunion annuelle de l’Endocrine Society à Boston (Massachusetts, États-Unis), un type d’œstrogènes contenu dans la contraception hormonale influencerait les comportements anxieux. Dans cette étude menée sur un modèle de rat, les chercheurs ont assigné au hasard 36 jeunes rats femelles, adultes, à des groupes d’œstrogènes synthétiques et naturels. Après des examens des taux d’estradiol, de progestérone, d’androstènedione et de testostérone, la chercheuse a « constaté que les rats femelles traités avec de l’œstrogène synthétique présentaient des comportements anxieux élevés par rapport aux femelles ayant reçu un témoin ou de l’œstrogène naturel », comme indiqué dans le communiqué de presse repris par Medical X Press.

MarieClaire​.fr, 04/06

Le groupe hospitalier Paul-Guiraud organise, du 6 au 8 juin, la première édition du Psy Art Festival à Villejuif consacrée à la santé mentale afin de briser les clichés autour de la psychiatrie. Fermeture de lits, manque de personnels, préjugés sur la santé mentale… Le secteur de la psychiatrie ne fait plus rêver les jeunes médecins et infirmières. Tout comme les patients, ils ont en tête un imaginaire de la psychiatrie fondé sur des clichés persistants, qui peuvent faire peur. « La crise sanitaire a montré la fragilité de l’appareil psychiatrique, alors qu’il y a une majoration des demandes depuis le Covid », souligne Claire Alexandre, psychiatre au sein du groupe hospitalier Paul-Guiraud – dont une antenne est installée à Villejuif. L’objectif du festival est de « « déstigmatiser » les personnes souffrant de troubles psychiques, mais aussi et surtout les soins en santé mentale », et de renforcer l’attractivité des métiers de la psychiatrie. Le groupe hospitalier Paul-Guiraud rencontre des difficultés pour accueillir des patients et comptabilise 30 % de lits fermés en raison d’un manque de praticiens.

Les Echos, supplément Entreprises et Collectivités, 05/06

Une nouvelle technique de stimulation électrique permet, sans chirurgie, d’atteindre une structure nichée au centre du cerveau, le striatum, pour le contrôle des émotions. Cette zone joue un rôle crucial dans la motricité automatique, la prise de décision et la motivation, le contrôle des émotions et des impulsions – mais aussi dans les addictions ou la maladie de Parkinson, par exemple. Dans un laboratoire de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), hébergé à Genève, les chercheurs explorent l’intérêt de cette technique innovante de modulation de l’activité des neurones : la stimulation électrique par interférence temporelle trans-crânienne (tTIS). Ses promesses : traiter de façon non invasive la dépression, un déficit de contrôle des émotions, des addictions, voire un manque profond de motivation. Une étude conduite par ce laboratoire, publiée dans la revue Nature Human Behaviour, démontre la capacité de cette technique, chez des volontaires humains, à stimuler le striatum à une fréquence telle – 80 hertz – qu’elle module un processus d’apprentissage moteur. Plus précisément, un apprentissage « par renforcement », qui mobilise le système de récompense du cerveau.

Le Monde, édition Science et Médecine, 05/06

Des fans de la pop star américaine Taylor Swift ont rapporté une amnésie post-concert. Psychiatre au Jersey Shore University Medical Center, dans le New Jersey (États-Unis), Nathan Carroll a rédigé, avec son équipe, un article (en cours de publication) sur cette vague d’amnésie globale transitoire en lien avec la tournée de Taylor Swift. Il explique : « Le trop-plein d’excitation est vécu par le cerveau comme du stress, et cela impacte sa capacité à encoder les souvenirs ». « Notre mémoire est extrêmement sensible au stress, qu’il provienne d’une expérience positive ou négative », souligne-t-il. L’amnésie globale transitoire est une expérience « beaucoup plus commune qu’on le pense », selon Nathan Carroll. Elle peut être causée par tous les moments susceptibles de rendre le cerveau « débordé » par l’anticipation, l’excitation, la pression ou l’émotion.

Le Monde, édition Science et Médecine, 05/06