Les contenus de la région '' vous seront proposés par défaut, en plus des contenus nationaux sur tout le site. Ce choix s'appliquera également lors de vos prochaines visites.

Santé mentale – Nouvel été difficile aux urgences – Cohérence cardiaque – One Health – Immunothérapie – IA et santé.

A+ / A-

Santé mentale : la Commission européenne propose des actions spécifiques

La santé mentale des Européens s’est considérablement dégradée ces dernières années, engendrant des coûts de plus en plus élevés. Avant la pandémie, environ 84 millions de personnes étaient touchées sur le Vieux Continent, d’après la Commission européenne. Ce chiffre n’a fait qu’empirer, depuis, sur fond de guerre en Ukraine, de crise énergétique, d’augmentation du coût de la vie et de changements radicaux des modes de travail… Margaritis Schinas, vice-président de la Commission, parle d’« épidémie silencieuse » de l’Europe. L’exécutif européen estime ainsi qu’il y a urgence à agir, en proposant une série d’actions spécifiques, en particulier préventives et pour aider, avant tout, les plus vulnérables. L’UE se dit prête à mettre 1,23 milliard d’euros de financement sur table pour « agir là où c’est nécessaire », a souligné Margaritis Schinas et inciter les États membres à classer la santé mentale parmi leurs priorités. A ce stade, les mesures sont très générales. Bruxelles veut d’abord lancer une « initiative » de prévention de la dépression et du suicide. L’Europe planche parallèlement sur un code européen de la santé mentale dont les contours restent assez flous. Il s’agit de « donner aux gens les moyens de mieux prendre soin d’eux-mêmes et de leurs proches », a simplement mentionné la commissaire à la Santé, Stella Kyriakides. Bruxelles veut aussi que les entreprises prennent plus en compte ces questions et annonce une future initiative sur les risques psychosociaux. Et des campagnes européennes de sensibilisation par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail. La Commission envisage aussi plusieurs mesures en direction des enfants pour qui elle veut développer « une trousse d’outils de prévention ». Elle veut surtout sécuriser l’espace numérique, alors que la cyberintimidation fait des ravages sur la jeunesse provoquant des suicides. Ceux-ci sont d’ailleurs devenus, après les accidents de la route, la deuxième cause de mortalité chez les jeunes.

Les Echos, 08/06

Vers un nouvel été chaud aux urgences

Le ministre de la Santé et ex-médecin urgentiste François Braun aborde avec « fermeté » mais aussi « sérénité » un nouvel été chaud dans les services d’urgences, où les vacances exacerbent chaque année les problèmes d’engorgement, encore compliqués cette année par un conflit avec les médecins intérimaires. « Tous les étés aux urgences sont des étés critiques », des périodes « qu’il faut aborder avec fermeté mais aussi avec sérénité », a estimé M. Braun devant des journalistes, en marge du congrès Urgences 2023 organisée par la Société française de médecine d’urgence et Samu-Urgences de France. « Nous avons un système de santé qui est solide, et nous avons des services d’urgence qui ont montré leurs capacités à faire face aux difficultés », a ajouté M. Braun. La situation est pourtant « pire que l’année dernière », selon Karim Tazarourte, le président de la Société française de médecine d’urgence, lors d’une conférence de presse à l’ouverture d’Urgences 2023. Les services d’urgence pourront « garantir aux citoyens l’accès aux soins urgents, mais ce qu’on ne pourra plus garantir, c’est l’accès pour le tout venant, toute pathologie », a‑t-il souligné. Et d’ajouter : « On a des territoires où l’été va être très compliqué à passer ». Les patients sont invités à appeler le 15 avant d’aller aux urgences, pour qu’une autre solution puisse leur être proposée si possible, notamment en médecine de ville. « L’été dernier, nous avons fait baisser de 5 % la fréquentation des services d’urgences, une première depuis 20 ans » grâce à cette régulation en amont, a indiqué M. Braun devant ses anciens collègues.

AFP, 07/06

En bref

Le Point explique que la cohérence cardiaque est un exercice reliant le cœur et la respiration qui suscite actuellement un réel engouement. Clément Menuet, neurobiologiste à l’Inserm de Marseille, en décrypte, dans l’hebdomadaire, la réalité physiologique. Les scientifiques l’appellent « arythmie sinusale respiratoire » ou ASR. Pour en faire l’expérience, il suffit de mesurer son pouls et de respirer profondément. A l’inspiration, le cœur bat, par exemple, à 80 battements par minute ; à l’expiration, la fréquence chute à 60 battements. L’ASR, c’est précisément cet écart de 20 battements. « Les études ont montré que plus il est grand, mieux c’est », explique Clément Menuet. Des recherches solides montrent une application potentielle de l’ASR pour les insuffisants cardiaques. En effet, leur cœur ne pompe pas assez de sang, et l’ASR est fortement diminuée. « Après des essais sur des modèles animaux, des expériences sur l’homme testent les bénéfices d’un stimulateur cardiaque rétablissant les variations des battements pour obtenir une bonne ASR », indique Clément Menuet.

Le Point, 08/06

Lire aussi Canal Détox du 24/05/2023 : « La cohérence cardiaque, une technique pour améliorer sa santé, vraiment ? »

Dans un entretien à L’Obs, Bruno Lina, virologue, qui fait partie du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) et vient d’être nommé à la tête du biocluster d’immuno-infectiologie de Lyon, explique que le concept « One Health », qui relie les questions humaines, animales et environnementales, permet de mieux comprendre les maladies infectieuses émergentes. Le Covars se réclame de l’approche « One Health ». Bruno Lina indique : « Cette approche consiste à réfléchir aux maladies infectieuses émergentes de façon globale, en faisant coopérer médecins, vétérinaires et écologues. « Travailler One Health », c’est avoir en tête qu’une maladie qui touche l’humain peut provenir de phénomènes qui ont démarré par une altération d’un écosystème, par exemple la destruction d’une forêt primaire. Ce concept existait déjà avant l’épidémie de Covid-19, mais celle-ci lui a donné un véritable coup d’accélérateur ». Selon lui, « il faut plus de recherches croisées ».

L’Obs, 08/06

Des chercheurs français constatent que des produits qui influent sur l’expression de certains gènes accroissent l’efficacité des immunothérapies. L’essai présenté au grand congrès international de cancérologie à Chicago, l’Asco, par le Pr Christophe Le Tourneau, chef du département d’essais cliniques précoces à l’Institut Curie, est encourageant. La combinaison immunothérapie (pembrolizumab)-épimédicament (vorinostat) a été testée sur 112 patients atteints d’un même type de cancer, le carcinome épidermoïde, en diverses localisations : région ORL, poumon, col de l’utérus, vulve, pénis, canal anal. Ces patients avaient par le passé déjà été traités avec d’autres thérapies, mais la tumeur était revenue, avec ou sans métastases. Les résultats ont été particulièrement intéressants chez les patients souffrant d’un cancer de l’anus ou du col de l’utérus, avec un effet du traitement (total ou partiel) observé dans 39 % et 31 % des cas respectivement. Christophe Le Tourneau explique que « dans cet essai, nous avons des résultats encourageants qui suggèrent que les épimédicaments permettraient d’augmenter l’effet de l’immunothérapie. »

Le Figaro, 08/06

Une équipe de la faculté de médecine de Langone de New York, la Grossman School of Medicine, a créé un nouvel outil fondé sur l’IA capable de lire les bilans dressés par les médecins et d’anticiper avec précision les risques de décès, de réadmission à l’hôpital et autres complications possibles. Cet outil est aujourd’hui testé dans plusieurs hôpitaux partenaires de l’université, dans l’objectif d’en faire à l’avenir une pratique courante dans le milieu médical. Une étude sur son possible intérêt a été publiée hier dans Nature. Le modèle prédictif élaboré, nommé NYUTron, a été formé à partir de millions d’observations médicales issues des dossiers de 387.000 patients pris en charge entre janvier 2011 et mai 2020 dans les hôpitaux affiliés à l’université new-yorkaise. Ces observations comprenaient les rapports écrits des médecins, les notes sur l’évolution de l’état des patients, les radios et l’imagerie médicale, ou encore les recommandations remises aux patients à leur sortie de l’hôpital, le tout formant un corpus de 4,1 milliards de mots.

AFP, 07/06