Lutter contre le mal-être adolescent : l’État réagit
Libération alerte sur l’urgence sanitaire liée au mal-être des mineurs, accentué par les réseaux sociaux qui aggravent les troubles anxio-dépressifs chez les adolescents. La crise sanitaire a mis en lumière l’ampleur du phénomène : près d’un quart des lycéens déclarent avoir eu des pensées suicidaires, selon une étude de Santé publique France publiée en 2024. Environ 1,6 million de mineurs souffrent de troubles psychiques dans le pays. Parmi les causes identifiées figurent la violence intrafamiliale, la précarité économique et l’usage des réseaux sociaux, qui favorisent l’isolement et la sédentarité. Une étude américaine menée par l’ONG Sapien Labs, parue le 20 juillet dans le Journal of Human Development and Capabilities, établit un lien entre l’âge d’acquisition du premier smartphone et la santé mentale à l’âge adulte. En France, cet âge moyen est de 9 ans et 9 mois. Le gouvernement mise sur la prévention, en formant des « personnels repères » dans les établissements scolaires pour détecter les troubles dès les premiers signes. Parmi les mesures envisagées figurent l’interdiction du téléphone portable dans les collèges publics et la volonté exprimée par Emmanuel Macron d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans, afin de limiter l’impact des écrans sur la santé mentale des jeunes.
Libération, 06/08/2025
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En bref
Dans une interview accordée à l’émission « Priorité Santé » sur RFI, Élie Azria, chercheur à l’Inserm, revient sur les biais implicites et la discrimination en médecine, en mettant l’accent sur la périnatalité. Il explique que le programme BIP (Biais Implicite en Périnatalité) vise à étudier comment les préjugés, notamment raciaux, influencent les inégalités de santé, souvent sans base médicale. Il souligne l’importance de la formation des professionnels de santé pour « éviter des soins sous-optimaux » et plaide pour une sensibilisation accrue aux stéréotypes. Élie Azria appelle également à une meilleure organisation des soins pour réduire ces biais.
RFI, 05/08/2025
Le Monde rapporte que le microcèbe mignon pourrait devenir un nouveau modèle pour la recherche biomédicale. Une étude publiée le 30 juillet dans Nature a permis de créer un atlas cellulaire en analysant 27 organes de microcèbes porteurs de maladies incurables. Les chercheurs ont comparé ces données à celles d’humains, de souris et de macaques, révélant des similitudes notables avec l’espèce humaine. L’étude a identifié 500 gènes humains absents chez la souris mais présents chez le microcèbe, potentiellement impliqués dans certaines maladies. Cet atlas ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche en santé, en proposant un organisme modèle plus proche de l’homme.
Le Monde, 06/08/2025
International New York Times informe que les scientifiques ont fait des avancées significatives dans la réécriture du code génétique, un code universel et redondant qui permet aux cellules de fabriquer des protéines. Grâce à l’ingénierie génétique, ils ont créé des microbes avec des codes génétiques simplifiés, comme une version de la bactérie E. coli nommée Syn57, qui fonctionne avec seulement 57 codons au lieu des 64 habituels. Cette simplification montre que la redondance du code génétique n’est pas nécessaire à la vie, soutenant l’hypothèse que cette redondance est un « accident figé » plutôt qu’un avantage évolutif. Syn57 pourrait être utilisé pour produire de nouveaux médicaments, grâce à l’ajout d’acides aminés artificiels, tout en offrant des garanties contre les risques écologiques liés aux microbes modifiés. Les chercheurs continuent d’améliorer la croissance de Syn57, qui est actuellement très lente, pour en faire un outil utile en biotechnologie. Cette recherche aide également à comprendre les origines et l’évolution du code génétique universel.
International New York Times (Etats-Unis), 06/08/2025