À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Résistance aux antibiotiques : évolution contrastée en France
Chez les humains, une reprise de la consommation d’antibiotiques a été observée en 2022, selon Santé publique France (SPF), quand l’exposition des animaux aux antibiotiques a, elle, fortement baissé, note l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans son bilan publié vendredi 17 novembre. En matière de consommation humaine, la France reste l’un des mauvais élèves de l’Europe, au cinquième rang des pays les plus consommateurs par habitant. Elle était ainsi 31 % au-dessus de la moyenne des pays européens. « Ce qui me frappe, ce sont les échecs successifs des derniers plans nationaux sur les antibiotiques », déplore le Pr Robert Cohen, président du Conseil national professionnel de pédiatrie. Le recours à ces armes thérapeutiques n’a pas suffisamment baissé. D’environ 1 000 prescriptions pour 1 000 habitants en 2012, la consommation d’antibiotiques est passée à 821 prescriptions en 2022 (hors hospitalisations), selon SPF. Cette dernière année a notamment été marquée par une hausse des ventes de 16,6 % par rapport à 2021. C’est en médecine de ville que sont prescrits près de 90 % des antibiotiques, et que la reprise de leur consommation s’est confirmée. SPF précise que « les niveaux observés restent toutefois légèrement inférieurs à ceux de 2019 », avant la pandémie de Covid-19. Durant la pandémie, les confinements et mesures barrières, en limitant les infections, ont affaibli les défenses immunitaires naturelles des enfants. De fait, en 2022, il y a eu « une explosion d’infections pédiatriques, notamment hivernales, atteignant des niveaux rarement atteints », note Robert Cohen. Les angines à streptocoque, les scarlatines, les impétigos et autres infections ont fortement accru le recours à ces traitements.
Le Monde, 19/11
Myopathie myotubulaire : l’espoir de la thérapie génique pour les enfants
Cinq ans après le début d’un essai clinique sur 24 enfants de moins de 6 ans souffrant de myopathie myotubulaire, une maladie génétique rare qui se caractérise par une grande faiblesse musculaire pouvant causer des troubles respiratoires et des difficultés à s’alimenter, 16 d’entre eux ont pu se passer d’assistance respiratoire dans les semaines suivant le traitement, 20 peuvent tenir assis au moins 30 secondes et, parmi eux, 12 peuvent se lever seuls et 8 peuvent marcher sans soutien. Les résultats de cet essai de thérapie génique sont publiés dans la revue The Lancet Neurology. L’essai clinique a été mené en 2017 par Astellas Gene Thérapies dans six centres de recherche à travers le monde, avec un médicament-test conçu par le laboratoire Généthon. Alors que la myopathie myotubulaire est due à des anomalies du gène MTM1 qui permet de fabriquer la myotubularine, une protéine essentielle aux cellules musculaires, cette thérapie génique associe un vecteur viral (AAV8) au gène M1T1 pour « véhiculer » ce dernier dans les muscles. Les bons résultats de cet essai sont néanmoins entachés par des effets secondaires ayant causé la mort de 4 enfants qui montraient des signes d’une pathologie hépatobiliaire préexistante. L’essai a été suspendu le temps de comprendre l’origine de ces complications. « Même si nous devons absolument comprendre les raisons de ces effets secondaires, il est exceptionnel de voir des enfants que l’on savait condamnés faire d’incroyables progrès grâce à ce candidat-médicament », souligne Ana Buj-Bello, chercheuse à Généthon, directrice de recherche à l’Inserm et première autrice de l’étude.
Pourquoidocteur.fr, 18/11
En bref
La Croix rend compte des travaux d’une équipe de l’Inserm au sein du laboratoire Lille Neuroscience & cognition et le centre hospitalier universitaire de Lausanne ayant testé l’efficacité d’une thérapie fondée sur l’injection de l’hormone GnRH qui permet d’améliorer les fonctions cognitives des porteurs de trisomie 21. « Le résultat de l’essai clinique est prometteur : sur sept hommes ayant reçu une dose de GnRH en sous-cutané, six ont vu leurs performances cognitives nettement augmentées. Les retours de leurs proches ont été extrêmement positifs. Leur efficacité au travail a changé du tout au tout, un psychiatre nous a dit être ébahi de l’amélioration de la fluidité verbale de son patient… », commente le meneur de l’étude Vincent Prévot, directeur de recherche à l’Inserm. Afin de confirmer ces résultats, un essai plus vaste doit prochainement commencer sur 60 volontaires (30 hommes et 30 femmes). Un projet de recherche que dirige le directeur est également en cours, portant sur une étape de développement survenant juste après la naissance. S’il fonctionne, il pourrait permettre de corriger la trajectoire du neurodéveloppement chez les enfants trisomiques, et améliorer leurs capacités d’apprentissage.
La Croix, 20/11
Reprise du communiqué de presse du 01/09/2022 : « Une thérapie améliore les fonctions cognitives chez des patients porteurs de trisomie 21 »
Le Figaro publie un dossier intitulé : « Migraines : ces nouveaux traitements qui changent la donne ». Le quotidien explique qu’après la révolution des triptans, des traitements de fond promettent désormais aux patients de retrouver une bonne qualité de vie. Les patients résistants ou qui ne peuvent pas prendre de triptans pourraient bénéficier de deux nouvelles classes d’antimigraineux : les anticorps monoclonaux anti-CGRP et les antagonistes des récepteurs des CGRP, ou gépants. Elles visent toutes les deux à bloquer la voie du CGRP, un peptide qui joue un rôle de médiateur de la douleur. Les gépants qui sont en train d’être commercialisés en France pour le traitement de la crise ne semblent cependant pas aussi efficaces que les triptans. « On a montré qu’entre 30 % et 60 % des patients répondent aux triptans. Les essais cliniques avec les gépants ont montré 20 % à 25 % d’efficacité », souligne Charles Khouri, pharmacologue au CHU de Grenoble. De plus, ils ne sont pas remboursés, et leur prix, autour de 30 euros le comprimé, reste un obstacle. Les espoirs liés à la piste du CGRP reposent donc principalement sur les anticorps anti-CGRP. Ces derniers sont proposés en traitements de fond.
Le Figaro, 20/11
Le massage thoracique est le geste le plus important à réaliser quand on est témoin d’un arrêt cardiaque, estiment à l’unanimité les experts. « Quand on masse immédiatement et qu’un défibrillateur automatique est utilisé dans les 10 minutes, on a plus de 50 % de survivants à la sortie de l’hôpital, contre 8 % constatés dans la réalité », insiste Eloi Marijon, professeur de cardiologie à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris (AP-HP, Inserm, université de Paris). Le bouche-à-bouche n’est, quant à lui, plus recommandé.
Le Figaro, 20/11