Recherche sur l’exposome
Des facteurs environnementaux sont responsables de plus de 70 % des maladies non transmissibles telles que les cancers, les troubles cardiovasculaires et les problèmes respiratoires chroniques. La recherche sur l’exposome, qui étudie l’ensemble des expositions environnementales tout au long de notre vie, a été mise en place pour mieux comprendre les liens entre l’environnement et la santé. Dans le cadre du projet Remedia coordonné par l’Inserm, des chercheurs se concentrent sur l’impact de la pollution sur deux maladies respiratoires : la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et la mucoviscidose. Une approche innovante utilisant une chambre de simulation atmosphérique permet de recréer expérimentalement des épisodes de pollution spécifiques et d’étudier leurs effets sur la santé. Cette approche transdisciplinaire combine la chambre de simulation avec des modèles précliniques, tels que des modèles animaux et cellulaires, pour étudier de manière réaliste l’impact de la pollution atmosphérique sur ces maladies respiratoires. Contrairement à de nombreuses autres études expérimentales, cette approche prend en compte la complexité de la pollution atmosphérique, ce qui permet d’obtenir des résultats plus généralisables à la vie réelle. En plus de la pollution de l’air, le projet vise également à étudier d’autres composantes de l’exposome, telles que le stress, l’activité physique et le bruit, et à analyser l’impact de ces facteurs sur la santé pulmonaire à différentes périodes de la vie. Cette recherche expérimentale sur l’exposome permet de mieux comprendre les mécanismes influençant l’apparition et l’évolution des maladies, et une approche transdisciplinaire est essentielle pour répondre aux questions encore en suspens dans ce domaine et adapter l’environnement pour réduire les risques de développer ces maladies respiratoires.
Le Figaro, 09/05
Covid-19 : l’OMS lève l’alerte maximale
L’OMS a annoncé vendredi la levée de l’alerte mondiale maximale face à la Covid-19, trois ans, treize semaines et quatre jours après l’avoir décrétée. Cependant, cela ne signifie pas la fin de la pandémie, et l’OMS appelle à la vigilance, soulignant qu’il reste des leçons à tirer de la gestion de cette crise sanitaire. Le virus a causé environ 20 millions de décès, sans compter les victimes indirectes en lien avec les abandons ou retards de soins. En Chine, le triomphalisme est de mise, mais le pouvoir continue de censurer les informations sur l’origine du virus. Le directeur général de l’OMS, a fait cette annonce, déclarant que la Covid-19 n’était plus une urgence sanitaire de portée internationale. Cependant, il a souligné que des millions de personnes continuaient d’être infectées ou réinfectées par le virus, et que des milliers en mouraient encore chaque semaine. La décision de lever l’alerte maximale a été prise par le Comité d’urgence sur la Covid-19 de l’OMS, dont la plupart des membres ont donné leur accord. L’OMS n’a pas déclaré la fin de la pandémie, car il existe encore une menace, notamment un risque d’émergence d’un variant plus pathogène. De plus, l’OMS ne souhaite pas voir les acteurs impliqués dans la prévention et la lutte contre le virus se démobiliser. Sur le plan pratique, les retombées de cette annonce resteront limitées, car de nombreux pays ont déjà réduit leur niveau de surveillance et de prise en charge de la Covid-19.
Le Monde, 07/05
En bref
Une étude publiée dans Nature Medicine présente un outil informatique automatisé qui corrige les diagnostics de rejet de greffon après une transplantation rénale. L’outil a été développé par une équipe de scientifiques réunissant des experts en transplantation, néphrologie, anatomopathologie, science des données, épidémiologie et intelligence artificielle. Les chercheurs ont constaté que près de 45 % des diagnostics de rejet effectués par les médecins étaient erronés, ce qui pourrait entraîner des traitements inadaptés. L’outil a été testé sur 4 409 biopsies de 3 054 patients greffés dans vingt centres spécialisés en Europe et en Amérique du Nord. L’objectif de cette étude était de trouver un moyen de sécuriser les diagnostics de rejet et d’adapter les traitements immunosuppresseurs en conséquence.
LeMonde.fr, 09/05
Lire le communiqué de presse du 05/05/2023 : « Un assistant informatique automatisé spécialisé dans le diagnostic du rejet de greffe »
Une étude de l’université d’Austin au Texas, publiée dans la revue Nature Reviews Neuroscience, présente une technologie permettant de traduire en langage la pensée d’une personne lorsqu’elle est soumise à une perception, telle que regarder un film ou écouter une histoire. Cette technologie, utilisant l’IRM fonctionnelle et l’intelligence artificielle, a été testée sur trois volontaires dont l’activité cérébrale a été enregistrée pendant qu’ils écoutaient des podcasts. Les résultats ont montré que de nombreuses régions du cerveau étaient activées lors de l’écoute d’une histoire, pas seulement celles associées à la parole et au langage. L’activité cérébrale enregistrée par IRM a pu être traduite en mots par l’IA, bien que les performances actuelles soient encore limitées.
Le Figaro, 09/05
Le Health Data Hub, la plateforme de données de santé pour la recherche, doit permettre aux scientifiques d’analyser et de croiser des masses de données issues de plusieurs sources, dont le système national des données de santé (SNDS), géré par la Caisse nationale d’assurance maladie. Le système national des données de santé est réputé être l’une des bases de données de santé les plus complètes dans le monde. Ses 450 teraoctets retracent une bonne partie de l’itinéraire médical des Français, avec une profondeur allant parfois jusqu’à 20 ans : 1,5 milliard de feuille de soins, les données d’entre 12 et 15 millions de séjours hospitaliers par an, la base des causes de décès etc. Parmi les projets en cours portés par le Health Data Hub, figure Bacthub, un projet de recherche mené conjointement par l’Inserm et les hôpitaux de Paris sur l’antibiorésistance (la résistance aux antibiotiques).
AFP, 06/05