Qui pilotera la recherche en biologie et santé ?
Le député MoDem du Gard, Philippe Berta, a proposé de confier à l’Agence de l’innovation en santé la fonction de pilotage global de la recherche biomédicale en France. Il a ajouté, jeudi 26 octobre, la nouvelle proposition au débat lancé par le président de la République, le 16 mai, à l’Institut Curie. Emmanuel Macron appelait à un plan d’action « pour avoir une recherche biomédicale plus unifiée et plus efficace ». Rapporteur de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale pour avis du volet recherche du projet de loi de finances pour 2024, Philippe Berta propose de confier à l’Agence de l’innovation en santé la fonction de pilotage global. Sous la forme d’une direction interministérielle de la recherche et de l’innovation en santé placée sous la tutelle de Matignon, « cette structure aurait pour objet d’assurer la mise en cohérence des stratégies de recherche biomédicale des tutelles ministérielles et des grands opérateurs, et la mise en synergie des différents acteurs, afin de lutter contre les cloisonnements de toute sorte. Elle interviendrait sur l’intégralité de la chaîne de valeur, de la recherche fondamentale à la valorisation, à travers des structures internes ad hoc », plaide le député, lui-même ancien chercheur en génétique au CNRS et à l’Inserm et professeur des universités. Il prend ainsi le contrepied des recommandations du rapport que le géophysicien Philippe Gillet a remis le 15 juin à Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, au titre de la mission sur « l’écosystème de la recherche et de l’innovation » qui lui avait été confiée.
Le Monde, édition Science et Médecine, 01/11
Les cinq critères d’un bon sommeil pour protéger sa santé cardiovasculaire
Améliorer un seul critère de qualité du sommeil parmi les cinq identifiés par les experts permettrait de diminuer de près de 20 % les risques cardiovasculaires, incluant AVC et infarctus, conclut une étude franco-suisse. La durée du sommeil nocturne, le chronotype (être plutôt du matin ou du soir), la fréquence des insomnies, les apnées du sommeil et les somnolences diurnes : chacun de ces cinq critères d’un sommeil de bonne qualité diminue le risque de maladies cardiovasculaires – dont les AVC, conclut cette nouvelle étude publiée dans l’European Heart Journal. Ces cinq critères de qualité du sommeil sont fortement liés au risque de maladies cardiovasculaires, d’après une précédente étude anglaise sur plus de 500.000 volontaires. Mais l’étude anglaise n’évaluait l’impact de ces indicateurs de sommeil sur la santé cardiovasculaire qu’à l’instant T. Dans les nouveaux travaux, les chercheurs y analysent les données récoltées par questionnaire auprès de 15.000 volontaires sains pour connaître leur score de sommeil à plusieurs années d’intervalle. « Les personnes qui font de l’apnée du sommeil font des pauses respiratoires pendant la nuit, ce qui entraîne un défaut d’oxygénation cérébral menant potentiellement à des problèmes cardiovasculaires », explique Jean-Philippe Empana, directeur de recherche Inserm au Centre de recherche cardiovasculaire à Paris et co-auteur de ces travaux. Autre exemple, dormir trop ou trop peu entraîne une rupture de l’équilibre entre les actions des systèmes nerveux autonomes parasympathique (cardioprotecteur) et sympathique (cardioaccélérateur).
Sciencesetavenir.fr, 30/10
Reprise du communiqué de presse du 20/10/2023 : « Améliorer son sommeil peut protéger sa santé cardiovasculaire »
En bref
Plusieurs revues se penchent sur les dangers des aliments ultra-transformés. L’Express parle de « nouveau poison ». L’hebdomadaire explique que les études scientifiques se multiplient sur les risques liés à la consommation de certains pains de mie, biscuits et autres plats préparés. Mathilde Touvier, directrice de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle de l’Inserm, qui dispose avec la cohorte NutriNet-Santé d’un suivi de l’alimentation et de la santé de plus de 175 000 Français, un outil unique en son genre, rappelle : « Dès 2018, nous avons montré une association entre une part plus forte de produits ultratransformés dans le régime alimentaire et un risque accru de cancer. Ensuite, nous avons publié des résultats similaires pour le surpoids et l’obésité, et d’autres maladies chroniques, ainsi que pour la mortalité toutes causes ».
60 Millions de Consommateurs – Hors Série, 01/11, L’Express, 02/11, Santé Magazine, 01/12
Une équipe de recherche de l’Inserm, du CNRS, du Muséum national d’Histoire naturelle, de l’Université de Rennes, de Sorbonne Université et du centre Eugène Marquis, dont les travaux sont publiés dans la revue Scientific Reports, a découvert que les espèces de primates possédant un appendice sont moins touchées par les diarrhées infectieuses que les autres. L’appendice iléo-cæcal, plus communément appelé appendice, est une petite excroissance située au niveau du gros intestin. Les scientifiques ont examiné les dossiers vétérinaires de 1.251 primates de 45 espèces différentes (13 possédaient un appendice comme le gorille, 32 n’en avaient pas comme le gélada). « Chez les primates présentant un appendice, la fréquence des épisodes de diarrhées était largement plus faible (environ – 85 %) que chez ceux n’en présentant pas (…) », précise l’Inserm dans un communiqué. « Si la fonction de l’appendice chez l’homme est la même que chez les autres primates, la protection conférée par l’appendice contre la diarrhée compense plus que le risque de développer une appendicite mortelle », écrivent les auteurs dans leur article.
Pourquoidocteur.fr, 31/10
Reprise du communiqué de presse du 30/10/2023 : « Chez les primates, l’appendice aurait un effet protecteur contre les diarrhées infectieuses »
Francetvinfo.fr explique comment des chercheurs de l’Inserm tentent d’améliorer la qualité des greffons de foies trop gras. Les médecins ont constaté que lorsque le foie est trop gras, il se dégrade très rapidement durant les quelques heures entre le décès du donneur et la greffe vers un nouveau patient. « Les étapes de prélèvement et de transplantation, c’est un stress important pour l’organe, explique le Pr Luc Pellerin, qui dirige l’unité Inserm U1082 du CHU de Poitiers. Si on avait moyen d’agir sur ces processus délétères, peut-être qu’on préserverait mieux ces foies. L’idée, c’est de pouvoir agir sur ces foies au moment où ils sont prélevés, de manière à améliorer les chances que leur fonction reprenne de manière normale une fois transplantée ». L’une des solutions serait de dégraisser ces foies juste avant de les greffer, imagine Thierry Hauet, professeur de biochimie. « Le but est d’enlever les lipides. On va utiliser des cocktails qui vont pouvoir effectivement enlever cette graisse et en faire un foie qui pourrait être de meilleure qualité », explique-t-il. Par ailleurs, grâce à des souris, les chercheurs ont identifié un gène qui pourrait protéger le foie de l’accumulation de lipides. Il va falloir des années pour creuser ces pistes de recherche, précisent les scientifiques de ce laboratoire de Poitiers.
Francetvinfo.fr, 01/11
Selon les informations de The Lancet Digital Health, rapportées par Le Point, les algorithmes d’intelligence artificielle utilisés dans deux applis pour smartphone seraient aussi performants que des dermatologues pour le diagnostic du cancer de la peau, voire meilleurs que les praticiens les moins expérimentés. Par contre, l’IA est moins bonne que les médecins experts pour la décision du traitement, mais l’emporte sur les autres.
Le Point, 02/11