Psychotropes : hausse de la consommation chez les enfants et les adolescents
Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) vient de publier un rapport faisant état d’une augmentation inquiétante de la consommation et de la prescription de médicaments psychotropes chez les plus jeunes, de 6 à 17 ans. Selon le rapport, « des dizaines de milliers d’enfants [sont] sous psychotropes ». Le HCFEA explique que le besoin de soins augmente mais l’offre thérapeutique diminue, ce qui « favoriserait, par défaut, le soin par le médicament aux dépens des pyschothérapies ». Entre 2014 et 2021, la consommation de psychotropes chez les 6 – 17 ans aurait augmenté de 48,5 % pour les antipsychotiques, 62,6 % pour les antidépresseurs, 78 % pour les psychostimulants, 155,5 % pour les hypnotiques et sédatifs, selon le rapport, qui se base sur les prescriptions. Et, il y a les parents qui donnent leurs propres médicaments, sans prescription, à leur enfant. Pris sur le long terme, ces médicaments peuvent provoquer une accoutumance, voire une dépendance, mais aussi créer des problèmes neurophysiologiques. OIivier Bonnot, pédopsychiatre au CHU de Nantes et secrétaire général du Collège national des universitaires de psychiatrie, dénonce cependant ce rapport « alarmiste », ainsi qu’une « diabolisation des médicaments et une stigmatisation pour les jeunes qui en prennent ». Sylviane Giampino, psychologue et présidente du conseil de l’enfance et de l’adolescence du HCFEA, assure, elle, que le rapport n’était pas à charge mais s’interrogeait sur « le déséquilibre entre les différents types d’aides ». « La consommation augmenterait donc deux fois plus vite chez l’enfant que chez l’adulte », souligne Mme Giampino, qui s’inquiète d’une prise de psychotropes « qui pourrait toucher 5 % de la population pédiatrique ».
Le Figaro, Le Monde, 17/03
Appel de professionnels de santé européens pour que l’UE adopte rapidement le Nutri-Score
L’organisation EUPHA (European Public Health Association – Association européenne pour la santé publique), qui représente quelque 39 000 professionnels de santé européens du secteur public, a appelé hier la Commission européenne à instaurer un système d’étiquetage nutritionnel harmonisé, efficace et obligatoire sur le devant de l’emballage à l’échelle de l’UE, privilégiant pour cela le Nutri-Score. L’EUPHA demande à la Commission de proposer « de toute urgence une législation imposant que les aliments soient étiquetés avec le Nutri-Score sur une base obligatoire dans toute l’UE », indique-t-elle dans un communiqué. L’EUPHA « exprime son inquiétude croissante » face au retard pris dans la mise en œuvre de ce dispositif et à l’absence de nouvelle date formelle pour la présentation du dispositif retenu, selon le communiqué. La mise en œuvre d’un dispositif d’étiquetage est « urgente » car « plus de la moitié des adultes de l’UE sont en surpoids ou obèses, ce qui entraîne une augmentation des maladies chroniques telles que les cancers, les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, l’hypertension et les maladies coronariennes », souligne l’association. Elle rappelle aussi que les régimes alimentaires malsains « entraînent plus de 950.000 décès et la perte de plus de 16 millions d’années de bonne santé chaque année ». L’EUPHA juge que le Nutri-Score est « la seule option viable pour une mise en œuvre rapide » d’un dispositif harmonisé dans l’Union européenne, ne serait-ce que parce que cet étiquetage est déjà adopté par « un nombre croissant d’États membres ».
AFP, 16/03
En bref
Le Quotidien du Médecin Hebdo rapporte que, pour la première fois, la Drees (le service des études du ministère de la Santé) et le CépiDc (centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Inserm) ont utilisé des méthodes d’intelligence artificielle pour analyser les contenus des certificats médicaux. Cette technologie a permis d’élaborer des données provisoires relatives aux causes de décès en 2018 et 2019. « Le recours à ces méthodes permet de conforter les tendances suivies par les causes de décès dans le pays à la veille du début de la crise sanitaire, indique la Drees. Alors que les diminutions de mortalité liées aux tumeurs et aux maladies cardio-neurovasculaires observées en 2020 s’inscrivent dans la continuité des tendances constatées les années précédentes, l’année 2020 marque une rupture liée à l’apparition du Covid-19 notamment en ce qui concerne les maladies de l’appareil respiratoire ainsi que les troubles mentaux et du comportement. »
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 17/03
Une infirmière de 38 ans, Fabienne Sicot-Personnic, a décidé de gravir l’Everest (Népal), le plus haut sommet du monde, situé à 8848 mètres, en deux mois et demi, alors qu’elle souffre notamment de la maladie des os de verre, la rendant très fragile. Elle veut de cette manière lever des fonds pour la recherche médicale et changer le regard sur le handicap. L’infirmière souffre par ailleurs d’une spondylarthrite ankylosante. Cette maladie inflammatoire articulaire chronique lui cause des douleurs au niveau des articulations. Avec cette aventure, elle espère lever des fonds pour l’Inserm. Elle a donc lancé une cagnotte. « Je peux prétendre à l’ascension de l’Everest parce que je bénéficie de traitements issus de la recherche », explique-t-elle, assurant vouloir « aider les patients et les familles dans l’attente » d’avancées scientifiques. La trentenaire est déjà expérimentée. En 2022, elle s’était déjà lancée un défi similaire et avait réussi à gravir le mont Blanc.
Bfmtv.com, 16/03
Une équipe de chercheurs du CNRS de Toulouse (Haute-Garonne) a réalisé une étude, publiée dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society, sur la capacité du blob, cet organisme unicellulaire qui ne s’apparente ni à un champignon ni à un animal, à freiner son propre vieillissement. Les scientifiques ont constaté qu’un vieux blob retrouve son énergie en fusionnant avec un plus jeune.
Le Parisien, 17/03