À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Médecins : l’Assemblée face au casse-tête des installations
Le 7 mai 2025, l’Assemblée nationale pourrait adopter une proposition de loi visant à réguler l’installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux, malgré l’opposition de nombreux syndicats. Initiée par le député Guillaume Garot, la proposition de loi stipule qu’un médecin ne pourrait s’installer dans une zone déjà bien pourvue que s’il remplace un confrère. Quatorze syndicats de médecins libéraux et internes ont qualifié cette réforme de « délétère », mais certains praticiens soutiennent l’idée de régulation. Le Syndicat de la médecine générale n’est pas opposé à la régulation, souhaitant un débat plus large sur le sujet. Parallèlement, des médecins comme Julie Chastang critiquent les syndicats qui, selon elle, exagèrent les conséquences de la loi et instrumentalisent la colère des jeunes médecins. De son côté, le collectif Pour une santé engagée et solidaire, composé d’étudiants en santé, voit la régulation comme un principe fondamental du service public. À l’hôpital public, certains médecins soutiennent la régulation, estimant que les mesures incitatives actuelles sont inefficaces. Dans ce contexte, le gouvernement dirigé par François Bayrou propose une alternative où chaque médecin travaillerait deux jours par mois dans un désert médical, une idée également controversée.
Le Parisien, 07/05/2025
Pesticides : des scientifiques alertent contre une loi jugée dangereuse
Le 5 mai, une lettre ouverte signée par plus de 1 200 médecins et scientifiques, adressée aux ministres français de l’Agriculture, de la Santé et de l’Environnement, a été rendue publique, rapporte Le Monde. Les signataires alertent sur les failles du système d’homologation des pesticides, critiquant la réintroduction de produits interdits, le contrôle exercé par les filières agricoles et l’exclusion de la littérature scientifique dans l’évaluation des risques. Ils dénoncent la proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb, qui sera examinée par les députés fin mai, et qui, selon eux, renforcerait la dépendance aux pesticides sans répondre aux besoins réels des agriculteurs. Deux expertises, l’une de l’Inserm en 2021 et l’autre de l’Inrae en 2022, ont mis en évidence les impacts sanitaires et environnementaux des pesticides, soulignant une contamination généralisée. Les signataires critiquent également la proposition de loi Duplomb, estimant qu’elle affaiblirait le rôle de l’Anses en plaçant l’agence sous la tutelle des filières agricoles. Le directeur général de l’Anses, Benoît Vallet, a exprimé son désaccord lors d’une audition le 25 mars, jugeant une telle mise sous tutelle inacceptable. La lettre souligne aussi les dangers liés au retour des néonicotinoïdes, interdits en raison de leurs effets nocifs sur les pollinisateurs, et appelle à protéger la santé publique ainsi que l’environnement.
Le Monde, 07/05/2025
En bref
Le Figaro rapporte que dans le cadre d’un essai clinique mené en 2023 à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, des chercheurs ont testé avec succès une thérapie par ultrasons pour traiter la dépression résistante chez cinq patients âgés de 23 à 75 ans. Bien que les résultats préliminaires soient prometteurs, la Dr Marion Plaze, auteur de l’étude, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne (GHU Paris) et chercheuse à l’Inserm, souligne qu’il faut « rester très prudent dans l’interprétation des données d’efficacité : l’effectif est trop réduit pour être généralisable et il n’existe pas de groupe témoin évaluant l’effet placebo. »
Le Figaro, 07/05/2025
Reprise du communiqué de presse du 05/05/2025.
Science & Vie Junior explore les dangers des PFAS, des molécules synthétiques ultra-résistantes présentes dans de nombreux produits du quotidien. Ces substances sont liées à des risques sanitaires majeurs, tels que les maladies cardiovasculaires et les cancers. Le professeur Xavier Coumoul, de l’Inserm, précise que « les PFAS peuvent être réabsorbées au niveau de l’intestin », ce qui complique leur élimination. Si des mesures ont été prises en Europe pour interdire certaines de ces substances, des solutions globales sont nécessaires pour relever ce défi sanitaire et environnemental.
Science & Vie Junior, 06/2025
Version Femina met en lumière des avancées médicales significatives dans le traitement des pathologies cardiaques. L’Inserm, en collaboration avec d’autres institutions, a contribué à identifier des gènes liés à la dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD) chez les femmes, ce qui pourrait permettre un dépistage précoce, selon Nabila Bouatia-Naji, directrice de recherche Inserm au PARCC (Paris Cardiovascular Research Center). Par ailleurs, des innovations comme l’électroporation pour traiter l’arythmie et l’utilisation d’ultrasons pour réparer les valves cardiaques offrent de nouvelles options thérapeutiques non invasives.
Version Femina, 07 – 12/05/2025
D’après Le Monde Science & Médecine, des chercheurs ont réussi à créer un « miniprion synthétique » qui reproduit le repliement des protéines tau, un phénomène observé dans des maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Ce miniprion, constitué de seulement 19 acides aminés et présentant une mutation associée à certaines tauopathies, sert de modèle pour étudier comment ces agrégats délétères se forment. L’étude met en lumière le rôle de l’eau dans ce processus d’agrégation, soulignant l’importance de la prudence lors de la manipulation de ces molécules prion-like.
Le Monde Science & Médecine, 07/05/2025