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Prix Inserm 2024 – Covid et santé mentale – prédispositions génétiques aux maladies – cartographie cellulaire du développement embryonnaire du squelette – glyphosate – sport et mémoire

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À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.

Célébration des 60 ans de l’Inserm et mise à l’honneur de chercheurs exceptionnels

En marquant son soixantième anniversaire, l’Inserm a salué l’excellence dans le domaine de la recherche en santé en décernant ses prix annuels à cinq scientifiques distingués pour leurs contributions remarquables. Stéphanie Debette a été honorée du Grand Prix pour ses recherches approfondies sur la démence et les AVC, démontrant une avancée significative dans la compréhension et le traitement de ces maladies. Elle dirige actuellement l’IHU pour la santé vasculaire cérébrale à Bordeaux et est annoncée pour prendre la tête de l’Institut du cerveau à Paris en 2025, soulignant son rôle de figure inspirante, notamment pour les jeunes femmes en science. Vincent Prévot a reçu le Prix Recherche pour ses découvertes en neuroendocrinologie. Guillaume Canaud a été récompensé par le Prix Innovation pour ses avancées dans le traitement du syndrome de Cloves. Jonathan Bernard s’est vu attribuer le Prix Science et société-Opecst pour ses études sur l’impact des écrans sur les enfants, tandis que Daria Julkowska a obtenu le Prix Appui à la recherche pour sa coordination de projets européens sur les maladies rares. Enfin, Miriam Merad a reçu un Prix International pour ses travaux en immunologie du cancer. Ces distinctions mettent en lumière la diversité et l’impact des recherches menées à l’Inserm, affirmant son rôle essentiel dans le progrès de la santé globale.

GazetteLabo​.fr, 10/12/2024, la​-croix​.com, 10/12/2024, hospimedia​.fr, 10/12/2024

Lire le communiqué de presse du 10/12/2024.

Impact du Covid-19 sur la santé mentale des jeunes

Une étude réalisée par Santé publique France, publiée dans son “bulletin épidémiologique hebdomadaire” du 10 décembre, met en lumière l’augmentation préoccupante des pensées suicidaires chez les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans, à la suite de l’épidémie de Covid-19 et aux confinements successifs. Entre 2020 et 2021, la proportion de jeunes ayant envisagé le suicide est passée de 3,4% à 7,1%, tandis que chez d’autres tranches d’âge, telles que les 45 – 54 ans et les 55 – 75 ans, une légère baisse a été observée. Les facteurs de risque incluent notamment le fait de ne pas vivre en couple, de vivre sans enfant, de subir des difficultés financières, de déclarer un mauvais état de santé et de consommer quotidiennement de l’alcool. L’étude souligne également une hausse des tentatives de suicide, particulièrement chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans avec une prévalence de 2,2% en 2021. Les raisons évoquées pour ces gestes désespérés sont principalement d’ordre familial ou sentimental. Ce constat alarmant s’inscrit dans un contexte où, déjà en 2019, la France était l’un des pays européens présentant les taux de suicide les plus élevés selon l’Organisation mondiale de la Santé. Par ailleurs, une autre étude, “Enabee”, révèle que 8,3% des enfants de 3 à 6 ans présentent des difficultés probables de santé mentale impactant leur quotidien, soulignant l’étendue de l’impact psychologique de la pandémie sur tous les âges.

L’Opinion, 11/12/2024

En bref

La recherche sur les scores polygéniques, qui évaluent les prédispositions génétiques aux maladies, suscite des interrogations quant à leur efficacité, notamment pour les risques coronariens. Scott Damrauer et son équipe de l’université de Pennsylvanie ont révélé, dans une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association, la variabilité et la contradiction des prédictions de ces scores, soulignant une incertitude significative au niveau individuel. Malgré l’analyse de près de 5O scores et l’application sur une large population, les résultats montrent une absence de progrès notable sur la précision des prédictions depuis 2013. Françoise Clerget-Darpoux, de l’Inserm, critique le modèle sur lequel se basent les scores polygéniques, arguant que les maladies humaines sont trop complexes pour être réduites à des facteurs génétiques isolés, sans considérer l’interaction avec l’environnement. D’autres voix dans la communauté scientifique, comme Philippe Froguel et Xavier Jouven (Inserm), reconnaissent les limites actuelles tout en explorant les potentiels de ces outils dans des cadres de recherche spécifiques. Toutefois, les débats sont vifs sur l’utilité et l’éthique de l’utilisation commerciale des scores polygéniques, avec des appels à un encadrement plus strict face à leur imprécision et aux implications potentielles pour la santé publique et l’éthique.

Le Monde, 11/12/2024

Un effort international mené par le Wellcome Sanger Institute a abouti à la création d’une carte détaillée du développement des os et des cartilages dans l’embryon humain, publiée dans Nature le 20 novembre. Ce travail s’inscrit dans le cadre de l’Atlas des cellules humaines, un projet lancé en 2017 visant à caractériser tous les types cellulaires humains. Les chercheurs ont analysé les tissus des membres inférieurs et du crâne d’embryons âgés de 5 à 11 semaines, issus d’interruptions volontaires de grossesse avec consentement et approbation éthique. Ils ont isolé et séquencé les ARN messagers de 336 000 cellules, permettant de distinguer les identités génétiques des cellules similaires en apparence. Une analyse spatiale a ensuite placé chaque cellule dans le tissu, révélant que les cellules cartilagineuses se développent en premier, servant d’échafaudage pour les cellules osseuses, sauf au sommet du crâne où de nouveaux types de cellules osseuses apparaissent précocement. Cette découverte est cruciale pour comprendre la croissance du crâne en lien avec le développement cérébral. Alain Chédotal (Inserm, Sorbonne Université, CNRS), coauteur, souligne l’importance de cette étude pour comprendre des maladies comme la craniosynostose. L’équipe a également utilisé la transparisation des embryons pour confirmer l’existence de types cellulaires différents au crâne, marquant une avancée significative dans la compréhension du développement embryonnaire.

Le Monde, 11/12/2024

Des ONG européennes, dirigées par Pesticide Action Network (PAN) Europe, ont engagé une action juridique contre la Commission européenne à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), pour contester l’extension de l’autorisation du glyphosate jusqu’en 2033. Cette initiative s’inscrit dans le sillage d’une démarche similaire de trois associations françaises début août. Les ONG, incluant ClientEarth et Générations Futures, critiquent la Commission pour ne pas avoir pris en compte l’obligation de protéger la santé publique, en négligeant les preuves scientifiques qui associent le glyphosate à des risques importants pour la santé, tels que le cancer et des troubles neurologiques chez les enfants. En effet, le glyphosate a été classifié comme “cancérogène probable” par l’OMS en 2015, une conclusion réaffirmée par l’Inserm en 2021. La décision controversée de la Commission repose sur un rapport de l’EFSA, qui a conclu à un risque insuffisant pour justifier une interdiction. La procédure judiciaire engagée pourrait durer jusqu’à fin 2026, période durant laquelle les plaintes des associations françaises et des ONG pourraient être consolidées par la CJUE. Angeliki Lysimachou, représentant de PAN Europe, exprime une critique ouverte contre la Commission pour avoir ignoré des preuves scientifiques cruciales. La décision de la Commission résulte d’un vote des États membres, sans majorité claire, s’appuyant sur l’évaluation de l’EFSA minimisant les risques liés au glyphosate.

Agence France Presse Fil Gen, 11/12/2024, Lefigaro​.fr, 11/12/2024

Une étude publiée dans la revue International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, dirigée par Mikaela Bloomberg, révèle les effets positifs de l’exercice physique sur la mémoire. Sur un échantillon de 76 adultes âgés de 50 à 83 ans, sans démence ni perte de fonctions cognitives, il a été constaté que 30 minutes d’activité physique de moyenne à forte intensité la veille d’un test cognitif, couplées à une bonne nuit de sommeil, amélioraient de 2 à 5% les capacités de mémoire de travail et épisodique. À l’inverse, une vie sédentaire sans sport entraînait une légère baisse de ces capacités. Bien que l’étude indique des résultats prometteurs, elle ne concerne pas les individus souffrant déjà de pertes mémorielles et les participants avaient un haut niveau d’éducation et une excellente santé, ce qui peut influencer les résultats. L’Inserm souligne que la capacité de mémorisation est affectée par de multiples facteurs, dont le niveau d’éducation, la qualité du sommeil, l’alimentation, le sport et les activités sociales. Selon l’Inserm, une étude plus large et plus représentative serait nécessaire pour confirmer l’efficacité du sport sur l’amélioration de la mémoire au jour le jour.

Science​-et​-Vie​.com, 10/12/2024