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Pesticides – Dissémination métastatique : le rôle clé du cuivre – Industries alimentaires et obésité – Ethique et recherche clinique – Le muscle, un capital à préserver toute la vie 

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Des géants des pesticides accusés d’avoir dissimulé la toxicité de leurs produits

Les travaux du chimiste Axel Mie (université de Stockholm, Institut Karolinska) et de la toxicologue Christina Rudén (université de Stockholm) révèlent que des tests montrant des effets délétères de pesticides pour le cerveau en développement ont été soustraits aux autorités européennes. Les deux scientifiques suédois montrent, dans une étude publiée par la revue Environmental Health, que plusieurs fabricants de pesticides ont soustrait aux autorités européennes des résultats défavorables de tests de toxicité pour le cerveau en développement (DNT, pour developmental neurotoxicity) – tests qu’ils avaient menés sur leurs substances en vue de leur évaluation, avant autorisation de mise sur le marché. Les deux chercheurs ont pu identifier neuf pesticides pour lesquels plusieurs industriels (dont Bayer et Syngenta) ont réalisé et soumis des études de DNT à l’Environment Protection Agency (EPA) américaine, mais pas à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). « Ces travaux doivent être considérés d’autant plus sérieusement que les impacts des pesticides sur les troubles du neurodéveloppement sont avérés, non seulement sur des animaux de laboratoire, mais aussi sur les humains, commente le neurobiologiste Yehezkel Ben-Ari, directeur de recherche émérite à l’Inserm, qui n’a pas participé aux travaux des chercheurs suédois. Sur l’autisme en particulier, mais aussi sur le quotient intellectuel, on sait que les expositions maternelles ont un effet sur l’enfant à naître. »

Le Monde, 02/06

Lire la synthèse des résultats de l’expertise collective : Pesticides et santé, 2021

Rôle clé du cuivre dans l’inflammation et la dissémination métastatique

Des chercheurs de l’Institut Curie, du CNRS et de l’Inserm ont identifié une nouvelle voie de signalisation impliquant le cuivre, mise en jeu dans l’inflammation et le processus de dissémination métastatique. Ces travaux, publiés dans Nature, ont conduit à l’élaboration d’un « médicament prototype ». Les chercheurs français ont montré dans des modèles précliniques que la supformine, une molécule inspirée de la metformine et capable d’inactiver le cuivre mitochondrial, permet d’empêcher les cellules cancéreuses d’adopter des propriétés métastatiques. Ils ont développé une molécule de synthèse : un dimère de la metformine, LCC-12, aussi nommée supformine, capable de se lier au cuivre (II) mitochondrial et de l’inactiver, bloquant ainsi la reprogrammation métabolique, la reprogrammation épigénétique et donc l’activation des macrophages et l’acquisition d’un caractère prométastatique. Cette molécule a été testée avec succès dans des modèles précliniques d’inflammation aiguë et d’infection au Sars-CoV‑2, ainsi que sur des cellules primaires humaines. A chaque fois, une atténuation de l’inflammation a pu être observée. Les applications sont diverses, dès lors qu’un mécanisme inflammatoire est en jeu : vieillissement, maladies auto-immunes, infection, cancer…, liste Raphaël Rodriguez, directeur de recherche au CNRS et chef de l’équipe « Chemical Biology » à l’Institut Curie.

Lequotidiendumedecin​.fr, 02/06

Lire le communiqué de presse : « Inflammation et cancer : l’identification du rôle du cuivre ouvre la voie à de nouvelles applications thérapeutiques »

En bref

Jean-David Zeitoun, médecin, doctorant en santé publique, explique dans Le Monde que « le traitement public de l’obésité doit cibler l’industrie alimentaire ». Il souligne : « En France, la proportion de personnes affectées a doublé en moins de trente ans, pour atteindre près de 9 millions d’individus, indique l’Inserm. Un rapport vient d’être remis au ministère de la santé ». Et d’expliquer : « Nous avons trois ennemis principaux : les calories, la transformation et les produits chimiques, notamment les pesticides. La science nutritionnelle est excessivement complexe, mais les solutions peuvent être plus simples ». Jean-David Zeitoun affirme qu’« un traitement public légal et économique de l’obésité pourrait s’appuyer sur le Nutri-score, une invention française qui tient compte des calories. Des travaux sont en cours pour le sophistiquer afin qu’il intègre la transformation. Ce score servirait de base à la taxation et aussi à la régulation, en interdisant le marketing et la publicité aux aliments mal « scorés » (…) ».

Le Monde, 02/06

Philippe Amiel, avocat et président du Collège de déontologie de l’Inserm et du Comité éthique et cancer, écrit dans une tribune du Monde qu’« on ne peut plus ignorer les règles éthiques et juridiques de la recherche sur l’être humain ». Le contournement massif des normes en matière d’essais cliniques, révélé par exemple récemment à l’IHU Méditerranée Infection, souligne la nécessité de réformer des procédures qui ont mal vieilli et sont souvent peu compréhensibles, estime le juriste.

Le Monde, 02/06

Les Echos – Week-end se penchent sur « le muscle, un capital à préserver toute la vie ». L’Institut de Myologie organise en ce début du mois de juin la première Semaine du muscle. « Il y a vingt-cinq ans, nous partions d’un véritable désert, à peine quelques dizaines de pathologies neuromusculaires étaient connues. Aujourd’hui, alors que nous en avons identifié plus de 400 et que les premières solutions thérapeutiques sont arrivées, il nous semble important de pouvoir disséminer le plus largement possible toute l’expertise acquise », explique Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’association Institut de Myologie et de l’AFM-Téléthon. « Dans la sarcopénie, le mécanisme prévu pour contrecarrer la perte musculaire n’est plus aussi efficace (…) », précise France Piétri-Rouxel, directrice de recherche au CNRS au sein du Centre de recherche en myologie (Sorbonne Université/Inserm) de l’Institut de Myologie. Avec le cœur, le diaphragme est un muscle vital qui ne s’arrête jamais. Pourtant, ce muscle respiratoire est stoppé lorsqu’une personne est placée sous ventilationartificielle en réanimation. Cet arrêt forcé peut provoquer chez certains patients une dysfonction du diaphragme. « Plus un patient passe du temps en réanimation, plus il risque de développer cette dysfonction. C’est problématique car cela influence son pronostic, indique Damien Bachasson,chercheur à l’Inserm. Nous cherchons donc à prévenir cette dysfonction, par exemple en stimulant artificiellement le diaphragme pendant la ventilation. »

Les Echos – Week-end, 02/06

Le chercheur Jean-François Ghiglione, qui dirige au CNRS le laboratoire d’océanographie microbienne de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), alerte, dans Libération, sur les dangers liés aux petites particules, souvent invisibles, qui menacent la santé des mammifères et oiseaux marins et qui se retrouvent dans nos assiettes. Il a été auditionné à l’Assemblée nationale le 24 mai, à l’initiative du député Jimmy Pahun, pour alerter sa présidente, Yaël Braun-Pivet, et plusieurs parlementaires, sur les méfaits de ces produits de synthèse. Parmi les plus toxiques figurent les micro et nanoplastiques.

Libération, 02/06

Dans une tribune intitulée « Aider l’hôpital en déplaçant le centre de gravité de notre système de santé vers le domicile » et publiée dans Le Monde, Philippe El Saïr, le président de la Conférence nationale des directeurs généraux de CHU, préconise de refonder notre système de soins en se focalisant sur les principales pathologies chroniques. Il estime que « l’hôpital a vu en une génération son cœur de métier s’élargir sans cesse au point d’assumer des activités qui ne devraient pas être les siennes ». Selon lui, « il faut promouvoir de nouvelles organisations de prise en charge centrées sur les quatre ou cinq principales pathologies chroniques. Sur un territoire donné, il s’agirait d’identifier une population d’environ cinq mille personnes. Ces patients feraient l’objet d’un suivi rapproché afin de repérer en amont les signes de dégradation de leur état de santé ». Et d’ajouter : « Ce suivi serait réalisé dans le cadre d’une « nouvelle alliance » proposée à tous les professionnels de santé du territoire qui le souhaitent : professionnels libéraux, établissements de santé publics et privés, services médico-sociaux, services à domicile, etc ».

Le Monde, 02/06