À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Les opioïdes toujours plus meurtriers, selon l’ONU
Dans son rapport annuel sur les drogues publié hier, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime fait le point sur les ravages des opioïdes, responsables de la majorité des décès liés à la drogue dans le monde. Marie Jauffret-Roustide, sociologue à l’Inserm et spécialiste des politiques des drogues, parle « d’hécatombe ». « (…) Cette hécatombe est liée à la présence de fentanyl, mais aussi liée aux inégalités sociales de santé et au manque de politiques de réduction des risques aux Etats-Unis », explique-t-elle. Dans son rapport, l’ONU rappelle qu’en 2019 déjà, 70 % des décès causés par la consommation de drogue sur la planète étaient liés aux opioïdes. Globalement, la consommation de drogue augmente sur tous les continents : 296 millions d’usagers en 2021, contre 240 millions en 2011. Le cannabis est la drogue la plus répandue, avec 219 millions d’usagers, selon les chiffres de l’ONU. Par ailleurs, 70 % des utilisateurs de cannabis sont des hommes, 75 % pour les opioïdes. Rare exception, l’utilisation non médicale de sédatifs et de tranquillisants, qui est une affaire d’hommes à 51 % et de femmes à 49 %. « En Amérique du Nord, la crise des opioïdes continue sans relâche, poussée par un niveau sans précédent de morts par overdose », constate l’institution onusienne. Si elle ne signale pas « une augmentation importante du nombre d’usagers d’opioïdes », le nombre d’overdoses « atteint des niveaux sans précédent ». Principalement à cause du fentanyl, un antidouleur de synthèse 50 fois plus puissant que l’héroïne et 100 fois plus que la morphine.
La Croix, 27/06
Une infection due à une bactérie du genre Fusobacterium impliquée dans l’endométriose
Une équipe de chercheurs de l’université de Nagoya (Japon) a mis en évidence qu’une infection due à une bactérie du genre Fusobacterium est impliquée dans l’endométriose. Il s’agit d’une hypothèse jamais envisagée à ce jour. Cette bactérie, présente dans le microbiote intestinal et vaginal ainsi que dans les gencives, pourrait être traitée avec un traitement antibiotique. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine. Les chercheurs japonais ont analysé les bactéries présentes chez 155 femmes : 64 % de celles qui souffraient d’endométriose (79 femmes) étaient porteuses de Fusobacterium. Chez les autres, seulement 7 % avaient cette bactérie. L’équipe du Dr Yutaka Kondo, biologiste du cancer à l’université de Nagoya et coauteur de l’article, a transplanté du tissu d’endomètre d’un groupe de souris à un autre pour créer un modèle de lésions d’endométriose et inoculé Fusobacterium à certaines souris. Après quelques semaines, des lésions typiques de l’endométriose étaient plus importantes chez ces dernières, et ce, quelle que soit la dose de bactérie injectée. « Cela montre bien que cette bactérie facilite la prolifération de cellules endométriales et corrobore tout le travail que ces chercheurs avaient réalisé in vitro », souligne le Dr Daniel Vaiman, directeur de recherche à l’Inserm, responsable de l’équipe génomique, épigénétique et physiopathologie de la reproduction à l’Institut Cochin, qui mène actuellement des travaux sur le volet génétique de l’endométriose.
Lemonde.fr, 27/06
En bref
Le Figaro rend compte de deux essais de thérapies innovantes qui apportent un nouvel espoir contre le glioblastome. Deux équipes ont réussi à réduire, parfois complètement, ou à stabiliser la tumeur chez des patients. « Ces résultats sont encourageants et suggèrent que certains patients peuvent obtenir une stabilisation ou un contrôle prolongé de la maladie avec ces traitements », note Mehdi Touat, spécialiste de la maladie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et à l’Institut du cerveau (Sorbonne Université) à Paris. Un premier essai clinique, mené par l’équipe de Tobias Weiss à l’hôpital universitaire de Zurich, en Suisse, et détaillé dans la revue Science Translational Medicine, a porté sur cinq patients. Il a consisté en l’injection d’un anticorps hybride ciblant les néovaisseaux sanguins induits par la tumeur, sur lequel était greffée une puissante protéine anticancéreuse et activatrice du système immunitaire, le TNF. Le second essai clinique, issu d’une collaboration entre des médecins canadiens de l’université de Toronto et américains de l’université du Texas, à Houston, a utilisé un adénovirus génétiquement modifié pour tuer les cellules cancéreuses, appelé DNX-2401, qui a été injecté dans la tumeur cérébrale de 42 patients. Les chercheurs décrivent aussi dans la revue Nature Medicine une réactivation du système immunitaire contre la tumeur associée à une survie prolongée des patients.
Le Figaro, 27/06
Une nouvelle étude publiée dans Nature Neuroscience a permis de comprendre pourquoi les femmes étaient plus sujettes au stress. D’après l’étude, les neurones impliqués dans le stress ont des récepteurs aux œstrogènes. Il s’agit d’hormones sécrétées par l’ovaire, principales hormones sexuelles chez les femmes.
Topsante.com, 26/06
Il y a un an, 26 sénateurs PS ont accepté de sacrifier une mèche de cheveux pour dépister leur exposition sur trois mois à 1 800 polluants organiques et 49 métaux. Aujourd’hui en France a pu consulter en avant-première les résultats de cette étude : comme pour 100 % de la population française, on a retrouvé du mercure chez tous les parlementaires, 93 % des « cobayes » présentent une contamination aux terres rares. Une prévalence supérieure à la population générale. « C’est très probablement lié à une utilisation massive d’objets électroniques connectés et des déplacements réguliers en train qui sont source de champs électromagnétiques », décrypte Matthieu Davoli, fondateur de ToxSeek, le laboratoire qui a procédé à l’analyse. 69 % des sénateurs sont également contaminés au DNOP, un plastifiant utilisé dans les emballages, un taux un peu plus important par rapport à la population générale. Enfin, on a retrouvé la présence d’au moins un pesticide chez tous les testés. Des pesticides interdits (parfois depuis plus de quinze ans) ont même été détectés chez cinq d’entre eux. Cette démarche est également à l’œuvre à l’Assemblé nationale. Mercredi, le député écologiste Nicolas Thierry présentera les résultats d’une analyse réalisée dans les cheveux de 14 députés pour détecter la contamination aux PFAS, plus connus sous le nom de « polluants éternels ».
Aujourd’hui en France, 27/06
Des chercheurs du Cold Spring Harbor Laboratory, à New-York, dont l’étude est publiée sur son site, pensent que les corticoïdes empêcheraient le traitement par immunothérapie contre le cancer de bien fonctionner. « Les résultats de notre étude indiquent que les glucocorticoïdes, comme la cortisone, peuvent indirectement entraîner certains échecs de traitement par immunothérapie en entraînant la production d’une protéine appelée cystatine C (CyC). Des niveaux plus élevés de CyC sont liés à de moins bons résultats de ce type de thérapie », explique le Pr Tobias Janowicz, principal auteur de l’étude.
Topsante.com, 26/06