Contre le virus mpox, l’urgence vaccinale pour l’Afrique
Une semaine après la détection d’un cas de mpox, variante du virus de la variole du singe, en Suède, la première hors d’Afrique, un autre cas a été identifié en Thaïlande. Ces incidents isolés mettent en lumière le risque limité de pandémie, mais soulignent l’importance d’assister l’Afrique dans la maîtrise de l’épidémie via une distribution massive de vaccins. L’OMS a déclaré la mpox urgence de santé publique internationale le 14 août, avec une augmentation de 160% des cas en 2024 par rapport à 2023, majoritairement en République démocratique du Congo (RDC). La situation actuelle diffère de l’épidémie de 2022, qui avait principalement touché la communauté gay et bisexuelle hors d’Afrique, par la transmission sexuelle. Le variant actuel en RDC est plus létal et affecte surtout les enfants. Un nouveau variant a été observé chez les travailleuses du sexe dans le Sud-Kivu depuis septembre 2023. Malgré l’existence d’un vaccin efficace, les doses sont principalement précommandées par les pays riches, rappelant les inégalités observées lors de la pandémie de Covid-19. Le directeur d’Africa CDC estime que 10 millions de vaccins sont nécessaires pour contrôler l’épidémie d’ici fin 2025. Des engagements de dons ont été faits par l’Union européenne, la France et les États-Unis, mais ceux-ci restent insuffisants. Une réponse plus équitable nécessite une coopération internationale, des aides financières et des transferts de technologie pour une production locale des vaccins en Afrique.
Le Monde
Le fabricant danois du vaccin contre le mpox se dit « mieux préparé » qu’en 2022
Le laboratoire danois Bavarian Nordic annonce sa capacité accrue de réponse à l’épidémie de mpox, avec une production potentielle de jusqu’à 10 millions de doses de vaccin d’ici 2025, et actuellement 500.000 doses en stock. Cette annonce survient dans un contexte où la France, entre autres, se mobilise contre une recrudescence du virus, notamment en Afrique avec 18.737 cas suspectés ou confirmés signalés depuis le début de l’année. Le virus mpox, dont une nouvelle souche plus transmissible et dangereuse a été identifiée, ne constitue pas pour autant un risque comparable au Covid-19, selon Hans Kluge de l’OMS. Bavarian Nordic a également demandé l’extension de l’utilisation de son vaccin aux adolescents. Malgré la préparation accrue et une vigilance élevée, la lenteur des commandes de vaccin en Europe soulève des inquiétudes.
La Tribune
Le tecovirimat efficace face au mpox ? Ce que sait déjà la science
Des recherches récentes ont mis en lumière l’inefficacité du tecovirimat, un antiviral initialement approuvé pour la variole, contre le variant “clade 1” du mpox, malgré les espoirs initiaux. Les résultats préliminaires de l’essai “Palm007”, mené en République démocratique du Congo (RDC) par les National Institutes of Health (NIH) des États-Unis, ont montré que le tecovirimat n’a pas réduit la durée des lésions chez les patients. Malgré cela, l’étude a révélé qu’une prise en charge de haute qualité peut réduire de moitié la mortalité des personnes infectées, soulignant l’importance de l’accès aux soins. Les chercheurs et les autorités sanitaires restent attentifs à l’efficacité du tecovirimat contre d’autres variants du mpox, notamment le “clade 2”, tout en poursuivant la recherche de nouveaux traitements. « Bien que ce ne soit pas ce que nous avions espéré, les résultats montrent que les médecins de l’étude ont fourni des soins de soutien exceptionnels à tous les participants, ce qui témoigne des connaissances et des compétences que les médecins congolais ont acquises sur la gestion des maladies liées au mpox », indique Jean-Jacques Muyembe-Tamfum, professeur de microbiologie à la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa, en RDC, et coauteur de l’étude, dans le communiqué des NIH. « La mortalité de mpox est donc en grande partie liée à un manque d’accès aux soins et aux médicaments dans les régions reculées et pauvres de RDC », analyse de son côté le docteur Eric D’Ortenzio, spécialiste du mpox et médecin épidémiologiste à l’ANRS MIE, une agence autonome de l’Inserm spécialisée dans les maladies infectieuses émergentes. L’essai clinique « Unity », conduit actuellement par l’ANRS MIE, vise à répondre à ces questions. Les premiers centres participant à cet essai ont été ouverts au Brésil et en Suisse, et les premiers patients ont été inclus au Brésil depuis le 3 mars 2023. D’autres pays où des cas liés à cette souche de mpox sont encore rapportés, notamment en Amérique latine, vont rejoindre l’étude.
Lexpress.fr
L’UE approuve le premier vaccin à ARN messager contre la bronchiolite
La Commission européenne a approuvé, le 23 août, le mResvia de Moderna, premier vaccin à ARN messager destiné à protéger les seniors de plus de 60 ans contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable majeur de la bronchiolite. Cette autorisation marque la première utilisation de la technologie ARN messager en dehors des vaccins contre la Covid-19 sur le continent. L’efficacité du mResvia a été démontrée à 83,7% sur une période médiane de 3,7 mois lors d’un essai clinique impliquant environ 37 000 participants dans 22 pays. Ce nouveau vaccin offre une opportunité pour Moderna d’élargir son activité au-delà de son vaccin contre le Covid-19, dont les ventes ont chuté post-pandémie. Toutefois, Moderna fait face à une forte concurrence, notamment de Pfizer et GSK, qui commercialisent déjà des vaccins contre le VRS pour les seniors avec des technologies plus traditionnelles. En plus de mResvia, Moderna continue de développer d’autres vaccins à ARN messager, visant diverses maladies, et étudie un vaccin combiné contre la Covid-19 et la grippe, visant à simplifier la vaccination.
Le Monde
En bref
« Vivre cent vingt ans en bonne santé, on y arrivera dans le siècle »
Jean-Marc Lemaitre, expert reconnu dans le domaine de la longévité, partage son optimisme sur les avancées scientifiques permettant d’envisager une vie jusqu’à 120 ans en bonne santé. Directeur de recherche à l’Inserm, il a contribué à des découvertes majeures telles que le rajeunissement de cellules de centenaires et l’augmentation de la longévité chez les souris de laboratoire. Ses travaux se concentrent sur la reprogrammation cellulaire pour effacer les marques de vieillissement. Lemaitre explique que les cellules sénescentes, accumulées avec l’âge, et la déprogrammation épigénétique des cellules sont deux phénomènes clés du vieillissement qu’il est possible de contrer. Il met en avant l’importance de mesurer l’âge biologique pour traiter les pathologies liées à l’âge avant leur apparition. Par ailleurs, il souligne le rôle d’un mode de vie sain, inspiré des centenaires des “zones bleues”, et l’avancée des recherches sur les sénolytiques et la reprogrammation cellulaire. Lemaitre projette de créer un institut de la longévité à Montpellier pour accélérer les innovations dans ce domaine. Il est convaincu que, avec une prise en charge précoce et les progrès scientifiques, vivre jusqu’à 120 ans en bonne santé est un objectif atteignable au cours de ce siècle.
Lefigaro.fr
La chasse au moustique-tigre prend de l’ampleur
Le moustique-tigre, vecteur de maladies infectieuses comme la dengue, le chikungunya ou le Zika, a colonisé toute la France métropolitaine en vingt ans. Cette expansion, facilitée par le commerce international et les changements climatiques, pose un défi majeur de santé publique. À Pessac, en Gironde, la municipalité a lancé des formations pour apprendre aux habitants comment lutter contre cette invasion. La sensibilisation et les efforts individuels sont essentiels puisque, selon l’Agence régionale de santé, 92 % de la population girondine est désormais exposée. Les autorités mettent en oeuvre des stratégies de surveillance et de démoustication, mais soulignent l’importance de l’action au niveau local, notamment en éliminant les réserves d’eau stagnante où les moustiques se reproduisent. Malgré une prise de conscience croissante, le nombre de cas de maladies transmises par ces moustiques a nettement augmenté, soulignant l’urgence de la situation et la nécessité d’une mobilisation collective. Entre 2022 et 2023, le nombre de cas de dengue importés recensés en France métropolitaine, c’est-à-dire de voyageurs infectés de retour de zones à risque, a été multiplié par sept. Depuis le début du printemps 2024, saison à partir de laquelle les moustiques tigres sont actifs, Santé publique France a comptabilisé plus de 3000 cas. « Ces chiffres sont dus en partie à la prise de conscience de cette menace et au fait que les gens les déclarent davantage », tempère Basile Chaix, épidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm. Mais l’augmentation des cas importés, combinée à celle de la population de moustiques tigres, peut aussi être la source de transmissions dites « autochtones ».
La Croix