La mortalité infantile en France au-dessus de la moyenne européenne
En 2021, sur 742 000 bébés nés en France, 2 700 enfants sont décédés avant leur 1 an, soit 3,7 décès pour 1 000 naissances vivantes, selon les chiffres publiés hier par l’Insee. Bien qu’historiquement bas, ce taux ne recule plus depuis 2005 et se révèle même supérieur à la moyenne européenne. Les chiffres ont même légèrement augmenté entre 2014 et 2017. Le taux de mortalité varie toutefois d’un territoire à l’autre : 7,7 décès pour 1 000 naissances, en moyenne, dans les DOM, dont 8,9 ‰ à Mayotte, contre 3,5 ‰ en France métropolitaine et 5,4 ‰ en Seine-Saint-Denis, le département le plus touché. Ces décès surviennent surtout dans les premiers jours de vie. En 2021, près de la moitié ont eu lieu moins d’une semaine après la naissance, un quart entre 7 et 27 jours et un autre quart après 28 jours. La mortalité néonatale augmente depuis dix-huit ans, note l’Insee : elle représentait 74 % de la mortalité infantile en 2021 contre 65 % en 2005. La mortalité néonatale précoce, c’est-à-dire avant 7 jours, est, elle, passée de 1,6 décès pour 1 000 naissances en 2005 à 1,9 ‰ en 2021. En revanche, la mortalité postnatale, du 28e jour à 1 an, a continué de baisser sur la même période : 1,3 ‰ en 2005 contre 1,0 ‰ en 2021. Cette hausse de la mortalité néonatale « peut être due aux progrès de la médecine qui permet aux grands prématurés de survivre pendant quelques heures ou quelques jours après la naissance, avancent notamment les auteurs de l’étude qui ont travaillé à partir des données de l’état civil. Il est également possible que la hausse de l’âge des femmes à la maternité se traduise par un risque de mortalité néonatale accru. »
La Croix, 15/06
Hôpital : un nouvel été compliqué
Si la Covid va moins peser sur l’activité hospitalière que les étés précédents, les personnels se préparent à affronter des semaines compliquées, les congés se conjuguant à la pénurie de soignants. Marc Noizet, le président du syndicat Samu-Urgences de France (SUdF), pointe le cumul de deux phénomènes : « D’une part, une démographie infirmière qui continue de baisser, avec des démissions qui se poursuivent et des lits qui ferment ; et, d’autre part, des ressources médicales largement impactées par la loi Rist [qui plafonne la rémunération des intérimaires depuis le 3 avril]. La situation est variable d’une région à l’autre, mais de grands hôpitaux comme ceux de Grenoble ou Metz sont déjà en quasi-rupture, avec trois médecins là où il y en avait sept ». Selon l’urgentiste, de 15 à 20 % des lits de l’hôpital public sont actuellement fermés, du jamais-vu. Et les places d’hospitalisation vont être encore limitées dans les semaines à venir, pour permettre aux soignants de prendre leurs congés. Dans ce contexte, certains hôpitaux, comme ceux de Metz, Sarlat ou Pau, ont d’ores et déjà commencé à limiter l’accès aux urgences, accessibles aux seuls patients ayant été préalablement orientés par le centre 15.
La Croix, 15/06
En bref
Pendant la grossesse, des changements dans le système immunitaire ont des effets bénéfiques sur les symptômes de la sclérose en plaques (SEP). Les femmes enceintes atteintes de sclérose en plaques constatent généralement une réduction de leurs symptômes. Des chercheurs suédois, dont les travaux sont publiés dans Journal of Neuroinflammation, viennent de comprendre pourquoi. « La grossesse est une condition très particulière d’un point de vue immunologique », rappellent-ils. « Bien que la moitié du matériel génétique du fœtus provienne du père, il n’est pas rejeté par le système immunitaire de la mère, notent les auteurs. L’une des raisons pour lesquelles cet exercice d’équilibre réussit presque toujours est que pendant la grossesse, le système immunitaire de la mère s’adapte pour devenir plus tolérant. » Or, la SEP est une maladie auto-immune. Selon les chercheurs de l’université de Linköping, cette plus grande tolérance du système immunitaire pendant la grossesse pourrait expliquer la réduction des symptômes de la SEP.
Pourquoidocteur.fr, 14/06
L’équipe de Nabila Bouatia-Naji, directrice de recherche à l’Inserm et à l’Université Paris-Cité, travaille sur la compréhension des maladies cardiovasculaires qui touchent majoritairement les femmes. Dans une étude internationale parue dans Nature Genetics, elle montre l’importance des facteurs génétiques dans le développement de la dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD). L’équipe de la généticienne a mené un travail de grande ampleur pour comprendre les origines de cette dissection spontanée. En comparant les données génétiques de plus de 1 900 patients et d’environ 9 300 personnes non-malades, les scientifiques ont identifié 16 portions de génome associées à un risque plus élevé de SCAD. « Quelle que soit la cohorte étudiée, les femmes représentent 90 % des patients touchés par la SCAD », indique la chercheuse.
Sciencesetavenir.fr, 14/06
Reprise du communiqué de presse du 31/05/2023 : « Une avancée majeure sur la génétique et les facteurs de risque d’une forme d’infarctus qui touche majoritairement les femmes »
Une proposition de loi qui vise à créer un registre national des cancers doit être examinée au Sénat, ce jeudi. « Il est vraiment essentiel d’avoir des données exhaustives, et cela dans tous les domaines en matière de lutte contre le cancer, que l’on parle de prévention, d’identification de nouveaux facteurs de risques ou de dépistage », plaide Sonia de La Provôté, sénatrice du Calvados (Union centriste) et médecin de formation, qui est à l’origine de ce texte. « Avec 22 % de la population suivie, on approche évidemment de la vérité pour les gros chiffres, par exemple pour le taux d’incidence. Mais pour des suivis plus fins, nous ne disposons pas de l’outil nécessaire. » La démarche est soutenue par la Ligue nationale contre le cancer. « Il est absolument indispensable d’avoir un état des lieux précis, de savoir quelles sont les pathologies, quelles sont les populations concernées par ces pathologies, pour essayer de comprendre, territoire par territoire, population par population, quelle est la situation, insiste le cancérologue Daniel Nizri, président de l’association. Comment peut-on imaginer pouvoir réfléchir à des stratégies ciblées si on n’a pas de cartographie ? Et ce n’est pas seulement valable pour le cancer. »
La Croix, 15/06
Avant les Journées franco-internationales d’oncologie (Ifods), du 14 au 16 juin à Paris, Paris Match a rencontré médecins, chirurgiens, chercheurs, ingénieurs… pour découvrir des « avancées stupéfiantes » dans le domaine du cancer. Cette semaine, l’hebdomadaire s’est intéressé aux thérapies high tech. La revue explique que « de la tumeur à la cellule puis à la molécule, la science agit maintenant sur l’infiniment petit ». Et constate qu’« en chirurgie assistée par robot, la France est la mieux équipée d’Europe ».
Paris Match, 15/06