À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Étudier le microbiote intestinal grâce à une vaste collecte de selles
Le projet French Gut, porté par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), en partenariat avec l’AP-HP, l’Inserm et d’autres partenaires publics et privés, vise à collecter 100 000 échantillons de selles d’ici à 2027. La phase pilote, lancée en septembre 2022, a permis de se procurer quelque 4 000 échantillons. Une campagne nationale de recrutement a cette fois été lancée lundi 4 décembre et sera suivie de deux autres vagues, au printemps et à l’automne 2024, afin de toucher des personnes de tout âge, en bonne santé ou malades, et de toute région. Les échantillons sont transmis à MetaGenoPolis, une unité de recherche de l’Inrae, où ils sont congelés et stockés, puis caractérisés comme ceux du génome humain. « L’objectif de cette étude est de cartographier le microbiote intestinal en France et de comprendre ce qu’est le profil d’un microbiote d’une personne en bonne santé », explique Joël Doré, coordinateur scientifique du projet French Gut et directeur de recherche à MetaGenoPolis. Sur cette base, l’idée est de construire des normes, à l’instar des analyses biologiques sanguines. « Cela permettrait de montrer que le microbiote n’est pas en cause dans tel dysfonctionnement, ou au contraire de suspecter une fragilité », précise Joël Doré. « La dysbiose, c’est-à-dire l’altération qualitative et/ou fonctionnelle du microbiote intestinal, est une piste sérieuse pour expliquer certaines maladies, notamment parmi celles sous-tendues par des mécanismes auto-immuns ou inflammatoires », écrit l’Inserm. L’objectif est également de cerner comment la génétique, l’exposition aux facteurs environnementaux, le mode de vie et l’alimentation, notamment, façonnent notre flore.
Le Monde, édition Science et Médecine, 13/12
Polémique sur les cabines de téléconsultation
Les cabines de téléconsultation fleurissent dans les entreprises, les magasins et bientôt dans les gares, les médecins s’inquiètent d’une forme de consumérisme médical. Ces cabines équipées d’instruments connectés permettent aux patients de consulter un médecin en visio dans des lieux publics ou privés. Alors que les professionnels de santé s’opposent à ce dispositif qu’ils jugent comme une forme de consumérisme médical, le conseil national de l’Ordre des médecins dénonce une activité commerciale et économique de la santé, qui participe à sa financiarisation et qui mérite d’être encadrée. Enfin, Le Figaro précise que ces téléconsultations et les prescriptions qui en découlent sont remboursées par l’Assurance-maladie et les mutuelles, qui constatent une augmentation des dépenses de médicaments liées à ce mode de consultation.
Le Figaro, 13/12
En bref
Radiofrance.fr s’interroge : Où en est la recherche sur le vieillissement ? avec la participation de Jean-Marc Lemaitre, directeur de recherche Inserm, co-directeur de l’Institut de médecine régénérative et biothérapies (IRBM) à Montpellier, Lida Katsimpardi, chargée de recherche Inserm à l’institut Necker-Enfants malades (INEM), et Yann Cornillier, responsable des publications multimédias de l’Inserm. La recherche fondamentale cherche à stopper les méfaits de l’âge, pour vivre vieux, et en meilleure santé. Un enjeu colossal de santé publique, car en 2050, on dénombre un Français sur trois, qui aura plus de 60 ans. Combattre la sénescence cellulaire constitue une nouvelle stratégie thérapeutique pour combattre de nombreuses pathologies du vieillissement, comme les maladies liées à l’âge mais aussi certaines maladies virales.
Radiofrance.fr, 12/12
Selon les informations du Guardian, rapportées par Atlantico.fr, la UK Biobank a décidé de partager les données médicales comme les données de génome récoltées depuis 15 ans auprès de 500 000 volontaires. Jean-Christophe Pagès, professeur de biologie cellulaire à l’université Toulouse 3, où il dirige le laboratoire hospitalier de biologie cellulaire, explique qu’« en France, de nombreuses structures disposent d’échantillons et de données. Elles ne sont toutefois pas interconnectées, et ne couvrent pas toutes cet ensemble de données que UK Biobank inclue, notamment la génétique. Mais elles ont permis d’obtenir des résultats dans des domaines ciblés, comme la susceptibilité aux infections. La cohorte Constance est la plus structurée et la plus proche de UK Biobank ». Et d’ajouter : « Un gros effort de mise en commun et de connexion est en cours à l’échelon national, il réunit l’Inserm, les CHU et hôpitaux privés ainsi que les Universités ».
Atlantico.fr, 12/12
Le Monde se penche sur la médecine narrative, ou « l’art d’écouter pour mieux soigner ». Cette discipline venue des États-Unis, fondée sur l’analyse de textes littéraires ou d’œuvres d’art, se développe peu à peu en France. Des formations mises en place permettent aux soignants d’acquérir une meilleure compréhension du récit des patients, de leur douleur et de leurs sensations. « Avec la médecine fondée sur les preuves, la médecine narrative devrait être un autre pilier de la formation des soignants, car elle remet la relation au cœur du médecin et de son patient », estime Isabelle Galichon, docteure en littérature comparée et chercheuse à l’Institut de médecine intégrative et complémentaire du centre hospitalier universitaire (CHU), qui anime un atelier de médecine narrative.
Le Monde, édition Science et Médecine, 13/12