À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Ménopause : un nouveau traitement sans hormone contre les bouffées de chaleur
L’élinzanetant, un traitement innovant développé par Bayer, a récemment prouvé son efficacité contre les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes de la ménopause, symptômes courants affectant les femmes durant cette période. Les résultats de deux essais cliniques de phase III ont montré une réduction significative de ces symptômes chez les participantes, sans les effets secondaires souvent associés aux hormonothérapies traditionnelles, telles que le risque accru de cancer du sein ou de maladies cardiovasculaires. Ce traitement agit en bloquant les récepteurs NK3 et NK1 de la neurokinine B, un neurotransmetteur clé dans la régulation de la température corporelle et la réponse aux baisses d’œstrogènes à la ménopause. « Ces résultats confirment non seulement l’efficacité mais aussi la bonne tolérance de ce nouveau traitement qui n’a entraîné que peu d’effets indésirables chez une minorité de patientes, la plupart du temps des maux de tête », souligne Jean-François Arnal, médecin, enseignant-chercheur au CHU de Toulouse et à l’Inserm spécialisé des dysfonctions vasculaires, métaboliques et endocriniennes. Bien que l’élinzanetant ne traite pas d’autres symptômes ménopausiques comme la sécheresse vaginale ou l’ostéoporose, il représente une option précieuse pour les femmes ayant des contre-indications aux traitements hormonaux, notamment celles souffrant de cancers hormonodépendants. Ces découvertes ouvrent la voie à une nouvelle approche de gestion des symptômes vasomoteurs de la ménopause, avec une autorisation de mise sur le marché en attente d’examen par les autorités réglementaires.
Le Figaro, 29/08/2024
Comment mettre en comprimés un vaccin à ARN messager
Le brevet pour la mise en comprimés de vaccins à ARN messager, déposé en 2018, a gagné en intérêt avec la crise du Covid-19. Ce procédé, développé par des scientifiques de la faculté de pharmacie de Paris et de l’université de Bordeaux, permet d’encapsuler du matériel génétique, tel que l’ARN messager, dans des comprimés pour déclencher une réponse immunitaire sans nécessiter une chaîne logistique à ‑80 °C. Pierre Tchoreloff, Virginie Escriou, Pascal Bigey, et Virginie Busignies sont à l’origine de cette avancée, protégée par un brevet au nom du CNRS et de l’Inserm, géré par la SATT Aquitaine. Leur travail repose sur la création de particules pour protéger et transporter l’ARN messager, transformées en un “cake de lyophilisation” pour faciliter la production de comprimés. Depuis 2016, le projet a bénéficié d’un soutien financier de 150.000 euros du CNRS et de la SATT Aquitaine, et plus récemment, de l’appui de NexBiome Therapeutics pour les tests de viabilité. Les essais cliniques pourraient débuter dans deux ans si les tests actuels confirment la conservation des propriétés du vaccin sous forme de comprimé.
Les Echos, 29/08/2024
En bref
À l’hôpital Necker à Paris, une avancée significative a été réalisée dans le suivi des patients ayant subi une greffe de rein, grâce à l’introduction d’un test sanguin innovant pour le dépistage du rejet de greffon, développé par une équipe française. Adam, 25 ans, illustre le cas typique d’un patient greffé, soumis à des contrôles réguliers, y compris des biopsies, pour détecter tout signe de rejet. Ces procédures, bien que cruciales, sont stressantes et invasives. L’équipe du Pr Alexandre Loupy à l’Institut de transplantation de Paris (Inserm-Université Paris Cité), a développé une méthode moins invasive, appelée “biopsie liquide”, qui détecte l’ADN du donneur circulant dans le sang du receveur. Cette technique, combinée à l’intelligence artificielle, permet d’évaluer le risque de rejet de l’organe avec une précision élevée, réduisant ainsi le besoin de biopsies traditionnelles. Les résultats d’un essai impliquant plus de 3 000 patients ont démontré une corrélation forte entre le taux d’ADN circulant et le rejet de l’organe, ouvrant la voie à une surveillance plus précise et moins invasive des greffes de rein. Cette innovation, qui s’applique potentiellement aussi à d’autres organes greffés, promet d’améliorer la qualité de vie des patients greffés, de prolonger la durée de vie des greffons et de réduire les coûts de santé associés. Aux États-Unis, l’usage de l’ADN circulant pour le suivi des greffes est déjà approuvé, tandis que l’Europe, y compris la France, est en voie de validation officielle. L’adoption de cette méthode pourrait révolutionner le suivi post-greffe et représente un espoir majeur face à la pénurie d’organes.
Le Point, 29/08/2024
Reprise du communiqué de presse du 21/06/2024.
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), principale cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans en France, affecte jusqu’à 30 % des personnes de plus de 75 ans. Caractérisée par une détérioration de la macula, elle peut grandement impacter la vision centrale sans toutefois causer une cécité totale. Il existe deux formes de DMLA, sèche et humide, cette dernière pouvant être contrôlée par des médicaments disponibles depuis plus de 15 ans, tandis que les traitements pour la forme atrophique sont encore en développement. La DMLA présente un fort facteur héréditaire et plusieurs facteurs de risque environnementaux, parmi lesquels l’exposition à la lumière du soleil. Le Dr Jean-François Girmens, ophtalmologiste, souligne l’efficacité du régime méditerranéen et de certains compléments alimentaires dans la prévention de la maladie. Une alimentation riche en fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, huile d’olive et poissons gras réduit de 41 % le risque de développer une DMLA, selon une étude de l’Inserm. De plus, le port de lunettes de soleil est vivement recommandé pour protéger la rétine des longueurs d’onde bleues nocives, réduisant ainsi le risque d’aggravation de la DMLA.
femmeactuelle.fr, 28/08/2024
Les récentes études scientifiques mettent en lumière le rôle direct que jouent nos émotions, tant positives que négatives, sur notre santé. Emmanuel Duquoc, coach en cohérence cardiaque, souligne notre capacité à cultiver des émotions et sentiments guérisseurs pour notre bien-être physique et psychologique. Les travaux de neuroscientifiques comme Antonio Damasio distinguent les émotions, réactions affectives provoquées par des stimuli, des sentiments, relevant de la pensée. Paul Ekman a initialement identifié six émotions fondamentales en 1971, mais ce nombre a été étendu à 27 dans des études ultérieures, soulignant la complexité de notre spectre émotionnel. Les émotions positives comme l’amour, la gratitude et la foi sont associées à des bénéfices pour la santé, tandis que les émotions négatives peuvent accroître certains risques sanitaires, notamment cardiovasculaires et liés au cancer. Le Pr Cédric Lemogne, psychiatre à l’Hôtel-Dieu (AP-HP), chercheur spécialiste des relations entre facteurs psychologiques et santé physique à l’institut de psychiatrie et neurosciences de Paris (Inserm U1266), explique que « les émotions positives favoriseraient des comportements connus pour protéger des maladies cardiovasculaires (et d’autres maladies) : activité physique, alimentation plus saine, moins d’addictions ». Des recherches ont confirmé que les émotions positives peuvent protéger le cœur, prolonger la vie, et favoriser un environnement sain, tandis que les émotions négatives augmentent le risque de mortalité par cancers en influençant négativement les comportements de santé et le diagnostic précoce des maladies.
Top Santé Hors Série, 28/08/2024
La France a annoncé un plan ambitieux pour accorder une place plus importante à la prévention dans le domaine de la santé, grâce à une enveloppe de 170 millions d’euros allouée dans le cadre de France 2030. Piloté par l’Agence de l’innovation en santé (AIS), ce programme interministériel vise à financer des recherches et des projets innovants pour mieux appréhender et agir sur les facteurs environnementaux affectant la santé. L’objectif est de s’attaquer aux grandes pathologies telles que les cancers, les maladies cardio-vasculaires et les maladies chroniques, qui représentent une part significative des dépenses d’assurance maladie. Philippe Guilbert, de la Direction générale de la santé, souligne l’importance sanitaire et médico-économique de cet investissement. Lise Alter, directrice générale de l’AIS, met en avant les défis posés par les maladies chroniques, le vieillissement de la population, le changement climatique et les contraintes de ressources, justifiant ainsi une accélération de la stratégie de prévention. Un appel à projets a été lancé pour encourager l’adoption de comportements sains et prévenir l’apparition de maladies, avec un accent sur la collaboration public/privé et l’évaluation en conditions réelles. Ce plan de prévention cible huit thématiques, allant de la santé de l’enfant aux maladies rares, et vise à réduire le nombre de décès évitables en France, tout en améliorant l’espérance de vie en bonne santé.
Agence France Presse, 28/08/2024