À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Présentation du nouveau programme national de lutte contre le tabac 2023 – 2027
Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a présenté hier le nouveau programme national de lutte contre le tabac pour les années 2023 à 2027. Ce plan prévoit de passer le prix du paquet de cigarettes à 13 € en 2027 et d’élargir la liste des lieux non fumeurs. Plages, espaces verts, forêts et abords des écoles… le gouvernement compte bien faire diminuer le nombre de fumeurs en France, en élargissant la liste des lieux où allumer une cigarette est interdit mais aussi en continuant de faire grimper le prix du paquet de cigarettes. Ces deux mesures sont la base du nouveau programme national de lutte contre le tabac. Avec 75 000 décès par an, le tabac représente « la première cause de mortalité évitable » et reste « un fléau de santé publique », a justifié l’ancien patron de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France. Les deux mesures seront appliquées par décret, « au premier trimestre » 2024. « Moins le tabagisme sera visible, mieux ce sera pour la santé humaine », approuve Frédéric Le Guillou, président de l’association Santé respiratoire France. Des exceptions localisées et temporaires pourront être accordées par les préfets, par exemple en cas de fête exceptionnelle. De fortes inégalités sociales sont constatées. « Si tous les fumeurs, quelle que soit leur classe sociale, veulent arrêter dans des proportions équivalentes, les moins favorisés réussissent moins bien que les autres », explique ainsi Fabienne El-Khoury, chercheuse en épidémiologie sociale à l’Inserm, interrogée par Marianne. « Ils ont davantage tendance à ressentir plus de stress et d’anxiété. Or, une santé mentale dégradée est un facteur de risque pour les dépendances. Et arrêter de fumer est une charge mentale plus compliquée à assumer lorsque l’on vit dans des conditions précaires et stressantes », poursuit-elle.
Marianne.net, 28/11, Le Parisien, 29/11
Prématurés : ne pas couper le cordon ombilical trop tôt
Deux méta-analyses du Conseil national de la santé et de la recherche médicale (NHMRC) de l’université de Sydney (Australie), publiées dans The Lancet, incluant au total près de 10 000 bébés, confirment qu’un clampage différé du cordon ombilical à la naissance réduit la mortalité des enfants nés avant terme. Tant qu’il n’est pas clampé, les échanges se poursuivent durant cinq à dix minutes, assurant au nouveau-né un apport d’oxygène, d’hémoglobine – et donc de fer – et de cellules souches, avant de s’arrêter de façon naturelle. Une première méta-analyse portant sur 21 essais contrôlés randomisés a comparé les clampages différé et immédiat chez 3 292 bébés, dont 1 950 nés par césarienne : 6 % des bébés avec clampage différé étaient morts, contre 8,2 % de ceux dont le cordon avait été coupé immédiatement. Anna Lene Seidler, première autrice de l’étude, et ses collègues précisent l’importance de veiller à maintenir les prématurés au chaud, soulignant que, dans un sous-groupe de prématurés nés avant 32 semaines de grossesse, 51,2 % des bébés ayant bénéficié d’un clampage différé ont souffert d’hypothermie, contre moins de 45 % de ceux ayant subi un clampage immédiat. La seconde méta-analyse – 47 essais et 6 094 prématurés – a, elle, montré que le fait d’attendre au moins deux minutes a réduit de deux tiers le risque de décès chez les prématurés.
Le Monde, édition Science et Médecine, 29/11
En bref
Lefigaro.fr se penche sur le lien entre manque de sommeil et obésité chez l’enfant et l’adulte. « Pour résister au jeûne de la nuit, le corps produit la leptine, l’hormone de la satiété. Le jour, pour nous garder éveillés, le métabolisme secrète la ghréline, l’hormone qui favorise la faim. La réduction de notre temps de sommeil perturbe ces mécanismes et augmente alors l’appétit », explique le Dr Olivier Coste, médecin du sommeil à Bordeaux. D’après Joëlle Adrien, neurobiologiste et directrice de recherche à l’Inserm, le temps d’éveil plus long est aussi responsable d’une plus grande prise alimentaire, notamment de grignotages. « En allongeant la durée d’éveil, on augmente le temps disponible pour manger, mais pas pour faire une activité physique parce que nous sommes fatigués. Nous entrons alors dans un cercle vicieux », alerte-t-elle.
Lefigaro.fr, 28/11
Le Figaro explique que le réchauffement climatique est « une vraie bombe pour la santé mentale et la paix sociale ». Christian Clot, explorateur-chercheur et fondateur du Human Adaptation Institute, qui étudie « l’adaptation d’un organisme habitué à vivre en milieu tempéré à des températures extrêmes » et est l’initiateur de l’expédition Deep Climate, souligne : « Dans des conditions de chaleur extrême, le cerveau doit éliminer des fonctions cognitives pour se refroidir. Il doit dégrader sa mémoire et réduire son appétence sociale. D’où un repli sur soi, au détriment de l’empathie et du collectif ». L’augmentation du thermomètre et les canicules accroissent de 9,7 % les admissions à l’hôpital pour des troubles de santé mentale, a montré une étude de l’Imperial College de Londres publiée dans The Lancet au cours de l’été 2023. Et le manque de sommeil est loin d’être la seule explication. La chaleur impacte les hormones telles que la sérotonine et la dopamine, qui jouent sur l’humeur et l’anxiété. On constate par ailleurs une hausse des risques de suicides, de l’ordre de 1 % à 2 % par degré supplémentaire.
Le Figaro, 29/11
Une étude confirme que la présence d’anticorps anti-médicaments contre certaines biothérapies est associée à une diminution de la réponse thérapeutique. La recherche de ces anticorps anti-médicaments devrait être envisagée chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, non-répondeurs aux traitements biologiques, comme l’explique le Dr Samuel Bitoun (Hôpital Bicêtre, AP-HP), premier auteur de l’étude. Dans le cadre du projet Européen ABIRISK coordonné par le Pr Marc Pallardy (Université Paris-Saclay et Inserm), le Pr Xavier Mariette, chef du service de rhumatologie de l’hôpital Bicêtre AP-HP, a mis en place, avec l’Université Paris-Saclay et l’Inserm, une cohorte prospective internationale de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) afin d’étudier l’effet de l’apparition d’anticorps dirigés contre les biomédicaments, sur la réponse clinique aux biomédicaments. Cette étude montre que l’apparition d’anticorps anti-biomédicaments peut être une cause fréquente d’épuisement d’effet des traitements biologiques dans la polyarthrite rhumatoïde.
Lequotidiendumedecin.fr, 28/11
Le Monde publie une enquête sur des « polluants éternels » dans le sang des habitants à Rumilly (Haute-Savoie). Malgré des taux élevés de PFAS – les substances per- et polyfluoroalkylées – détectés dans l’eau de cette ville dès 2017, les autorités n’ont ni agi ni informé la population. A la fin de l’été 2022, des concentrations élevées de l’un de ces composés ultratoxiques, le PFOA, étaient détectées par l’Agence régionale de santé (ARS) dans les eaux souterraines, conduisant la municipalité à couper l’alimentation en eau de 12 000 habitants. Frustré par l’absence d’initiative des autorités pour répondre à ces questions, un professionnel de santé lance une étude, avec l’appui de l’association Agir ensemble pour Rumilly et l’Albanais (AERA), via des tests sanguins qui sont effectués sur cinq femmes volontaires. Un échantillon trop limité pour avoir un caractère représentatif, reconnaît la petite association de trente membres, qui appelle de ses voeux « une vraie étude épidémiologique ».
Le Monde, 28/11
Près de 51 000 étudiants en situation de handicap étaient inscrits en 2021 – 2022 à l’université, selon les chiffres du ministère de l’enseignement supérieur (+ 15 % par an depuis 2017). Si les troubles du langage et de la parole (les « dys » notamment) sont les plus représentés (22 % des étudiants), les troubles des fonctions cognitives ont augmenté de 2,7 points en un an pour atteindre 8 %, précise le ministère. Dans cette catégorie entrent les troubles de l’attention (et les troubles autistiques). En raison de l’augmentation des diagnostics durant l’enfance, des effets de la loi de 2005, et d’une sensibilisation plus forte de la société sur ce sujet, « les TDAH font clairement partie des troubles émergents depuis trois ans parmi les étudiants qui consultent », confirme, comme d’autres médecins, la docteure Hélène Cathala, du service de santé des étudiants de l’université de Nantes. Le diagnostic peut être plus ardu à établir à l’âge adulte, où cette hyperactivité devient plus mentale et est parfois liée à d’autres troubles. Bien souvent, cadre scolaire et soutien familial avaient permis à ces jeunes de contenir leur trouble au lycée. Pour de nombreux étudiants souffrant de TDAH, ces troubles vont souvent de pair avec des épisodes de burn-out, de dépression et de forte anxiété, premières raisons pour lesquelles ils poussent parfois la porte des services de santé universitaires.
Le Monde, 29/11