Les promesses de la géroscience
À Toulouse, une équipe de géroscientifiques du CHU, en collaboration avec l’Inserm et l’université Paul-Sabatier, se consacre à l’étude des mécanismes biologiques du vieillissement via l’institut HealthAge. L’objectif principal est de prévenir l’apparition des maladies liées à l’âge, en adoptant une approche préventive plutôt que curative. Le lancement de l’IHU en avril 2024 marque l’accumulation de plus de vingt ans d’expérience dans la recherche sur la longévité. La géroscience, qui trouve ses origines aux États-Unis, vise à transformer la compréhension des processus de vieillissement en cibles thérapeutiques. Le programme Inspire, démarré en 2020, étudie trois cohortes (humaine, souris, et poissons) pour identifier les biomarqueurs du vieillissement et développer des stratégies de prévention des maladies. Des essais cliniques internationaux, notamment sur la metformine et des traitements sénolytiques, explorent des moyens de ralentir le vieillissement. L’article met également en lumière le développement du programme Icope par l’OMS, visant à prévenir le déclin fonctionnel chez les personnes âgées à travers une application et le suivi de six fonctions essentielles. Enfin, l’IHU ambitionne de généraliser l’usage de l’application Icope Monitor et de promouvoir l’exercice physique et une alimentation saine en attendant des biomarqueurs et thérapies fiables pour le bien-vieillir. Jean-Marc Lemaître, directeur de recherche Inserm et codirecteur de l’Institut de médecine régénérative et de biothérapie à Montpellier, souligne : « Diagnostic, prévention, traitement : nous pouvons envisager la vieillesse de la même manière qu’une maladie ». Et d’ajouter : « L’enjeu est de diminuer la période où les pathologies s’accumulent. Je ne crois pas à l’immortalité biologique ».
Science et vie – hors série
Ecouter l’émission du partenariat entre l’Inserm et France Culture : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/vieillissement-la-science-se-deride-2646503
Dengue : du bon usage de la guerre bactériologique contre les moustiques
La dengue, maladie virale transmise par les moustiques Aedes, voit son incidence augmenter mondialement, avec 400 millions de cas estimés par an, explique dans une chronique le Pr Alain Fischer, président de l’Académie des sciences et fondateur de l’Institut des maladies génétiques (Imagine). Sans traitement spécifique, la prévention repose principalement sur la lutte contre les vecteurs. Parmi les stratégies novatrices, l’utilisation de bactéries endosymbiotiques telles que Wolbachia s’est révélée prometteuse. En infectant les moustiques femelles, qui sont les seules à piquer, avec Wolbachia, des expériences ont montré une diminution significative de la transmission de la dengue, avec une réduction de 40 % des cas dans les zones testées et jusqu’à 70 % en Indonésie. Cette méthode, ayant le potentiel de contrôler aussi d’autres arbovirus comme Zika et Chikungunya, a été appliquée dans une douzaine de pays. Récemment, la découverte de la bactérie Rosenbergiella dans l’intestin de certains moustiques-tigres, réduisant la transmission du virus de la dengue par l’induction d’une acidité intestinale, ouvre de nouvelles voies de recherche. Ces avancées représentent une perspective écologique et efficace pour réduire la prévalence de maladies transmises par les moustiques sans recourir à des moyens chimiques, présentant un espoir pour la lutte globale contre la dengue et autres arboviroses.
L’Express
Lire le communiqué de presse : Vers une meilleure compréhension des mécanismes de transmission des virus Zika et de la dengue