À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
JO de Paris : les dangers de la canicule
Les fortes chaleurs s’invitent provisoirement aux JO de Paris. La capitale française fait partie des villes d’Europe où les risques de décès en cas de canicule sont les plus élevés. Plus que Madrid ou Athènes, qui enregistrent pourtant des températures élevées, Paris est vulnérable du fait d’une urbanisation peu adaptée à la chaleur. Le nombre de décès liés à la chaleur y est estimé à 400 en moyenne par an. Ce qui a fait prendre conscience aux organisateurs des JO 2024 que la prévention en cas de fortes chaleurs, pour les athlètes comme pour les spectateurs, ne doit pas être prise à la légère. Plus de 700 fontaines à eau ont été installées dans plusieurs endroits de la ville spécifiquement pour l’évènement et les files d’attente sont censées être ombragées. Côté athlètes, des tentes médicalisées ont été montées sur les sites considérés comme « à risque » avec des « outils de refroidissement » type bains glacés dans lesquels on peut plonger les athlètes ou vestes rafraîchissantes. Les problèmes de thermorégulation rencontrés par les sportifs de haut niveau en cas de fortes chaleurs et lors d’un effort musculaire intense entraînent des symptômes bien précis : troubles neurologiques, vomissements, difficultés respiratoires. « Ces signes cliniques apparaissent lorsque la température centrale, c’est-à-dire la température prise à l’intérieur du corps humain, dépasse les 40 °C », explique Basile Chaix, directeur de Recherche à l’Inserm, spécialiste des relations entre l’environnement, la mobilité et la santé. Le public est même encore plus à risque que les athlètes, estime-t-il. D’autres aménagements sont aussi possibles pour éviter la chaleur, comme le fait de décaler les horaires de certaines épreuves. Des épreuves olympiques doivent ainsi démarrer tôt le matin ou en soirée. « (…) Mais la question de poursuivre des activités sportives poussées en été va finir par se poser. Et organiser des JO, de ce point de vue, sera un pari de plus en plus osé au fil des années », estime Martin Hendel, enseignant-chercheur de l’école d’ingénieurs ESIEE Paris.
LesEchos.fr, Huffingtonpost.fr, 29/07
Vitiligo : le premier traitement arrive en France
Le premier traitement contre le vitiligo, Opzelura, de la biotech américaine Incyte, a débuté la semaine dernière sa commercialisation en France. L’Association française du vitiligo (AFV) attendait avec impatience cette mise sur le marché, qui s’est d’abord faite aux États-Unis, en juillet 2022, avant que l’Europe donne son feu vert en avril 2023. La crème Opzelura, à appliquer deux fois par jour, a été testée par deux essais regroupant 650 participants au total. 30 % ont atteint 75 % de repigmentation du visage en six mois, et la moitié, en un an. Les deux tiers ont obtenu une amélioration en deux ans. Hors du visage, les effets sont moins rapides (un quart des participants ont vu 50 % de repigmentation en six mois). La suite des essais, présentée en octobre 2023, a montré qu’il faut persévérer. 50 % des gens qui n’obtenaient pas de résultats après six mois en ont eu après deux ans de traitement. Opzelura ne règle pas tout cependant. « Il change la donne, mais n’est pas curatif. Même une fois repigmenté, on n’est pas libéré de la maladie », remarque Martine Carré, présidente de l’AFV. Cela signifie, post-traitement de fond, continuer un traitement d’entretien d’un mois ou deux par an. Par ailleurs, le médicament peut présenter des effets secondaires (acné, mais aussi, dans certains cas, des problèmes respiratoires et des carcinomes, un cancer de la peau).
Les Echos, 30/07
En bref
Un anti-rétroviral du laboratoire américain Gilead a fait ses preuves dans la prévention contre le VIH. Maintenant, « le combat commence pour l’accessibilité de ce traitement et son prix », a déclaré hier sur France Inter Yazdan Yazdanpanah, le directeur de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes. Cette bataille doit être menée par « tous, les communautaires, les médecins, les décideurs ». Le coût du lénacapavir « est cher », souligne le professeur spécialiste des maladies infectieuses, avec 40 000 dollars par personne chaque année. Selon une estimation dévoilée par des chercheurs à la 25e Conférence internationale sur le sida, il pourrait tomber autour de 40 dollars en version générique. Gilead a « commencé à travailler avec les fabricants de médicaments génériques pour essayer d’avoir ce traitement pour tout le monde », assure Yazdan Yazdanpanah. Sa particularité, c’est qu’il a une « efficacité très importante ». Surtout, il est administré grâce à « deux injections par an, une tous les six mois », ce qui « permet une adhésion au traitement meilleure qu’un traitement tous les jours ».
Francetvinfo.fr, 29/07, Lemonde.fr, 30/07
Les soins de ville sont en train de déraper par rapport à l’objectif fixé par le budget 2024 de la Sécurité sociale et risquent de creuser de 500 millions d’euros supplémentaires le déficit prévu. Il existe « un risque élevé de dépassement du sous-objectif des soins de ville au vu de la progression de ces dépenses au cours des six premiers mois de l’année 2024 », écrit le comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie, dans son dernier avis dévoilé par Les Échos, rapporte l’AFP. L’écart concerne « la plupart » des postes de soins de ville : biologie médicale, transports de patients, honoraires des médecins spécialistes, des masseurs-kinésithérapeutes, arrêts maladie, médicaments et dispositifs médicaux, indique le comité, observant la « dynamique » du volume des prises en charge.
AFP, 29/07
L’Europe a rendu vendredi un avis défavorable à la commercialisation sur son territoire du Leqembi d’Eisai et Biogen, la nouvelle génération de traitements contre la maladie d’Alzheimer. Trop d’effets secondaires pour un bénéfice insuffisant. Dès l’apparition, en 2022, du pionnier, le Leqembi des laboratoires Biogen et Eisai, cette famille de médicaments a suscité la controverse. Le Leqembi affichait en effet un taux inquiétant d’effets secondaires cérébraux, parfois graves. Le Leqembi a tout de même fini par être autorisé en juillet 2023 aux États-Unis, puis en Asie. Mais il ne le sera a priori pas en Europe. L’Agence européenne du médicament a rendu, vendredi, un avis défavorable à sa commercialisation, et la Commission européenne suit habituellement l’avis de son agence pour accorder ou non l’autorisation de mise sur le marché (AMM).
Les Echos, 29/07
L’OMS a annoncé hier une initiative pour développer, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, des vaccins contre la grippe aviaire à base de la technologie d’ARN messager, qui fut décisive contre le Covid-19. Le projet est chapeauté par la société biopharmaceutique argentine Sinergium Biotech qui a déjà commencé à développer des vaccins candidats contre le virus de la grippe aviaire H5N1, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué. L’agence des Nations unies pour l’agriculture (FAO) a jugé la semaine dernière que l’évolution de la grippe aviaire dans la zone Asie-Pacifique, avec des transmissions de plus en plus fréquentes à des humains et l’apparition d’un nouveau variant du virus, devenait « alarmante ». Avant les essais cliniques, Sinergium Biotech devra d’abord établir la faisabilité du procédé de ses vaccins candidats, a détaillé l’OMS.
AFP, 29/07