Inflammation et cancer : l’identification du rôle du cuivre ouvre la voie à de nouvelles applications thérapeutiques
Le Monde révèle que le 26 avril, l’équipe de Raphaël Rodriguez de l’Institut Curie à Paris (CNRS-Inserm) a annoncé dans la revue Nature avoir découvert le rôle nocif des ions cuivre oxydés dans les chocs septiques et les métastases et conçu une molécule capable de les piéger. C’est l’examen de la littérature qui a mis les chercheurs sur la bonne voie de combiner deux molécules de metformine pour former un dimère nommé « supformine », « 5 000 fois plus puissant que la metformine pour piéger ces ions », explique Raphaël Rodriguez. A noter que testé sur des modèles d’inflammation aiguë d’origine bactérienne ou virale (le SARSCoV‑2 par exemple), in vitro et chez la souris, ce dimère a réduit l’activation des macrophages et atténué l’inflammation, ce qui a favorisé la survie des animaux. L’équipe de chercheurs a aussi testé ce dimère sur les cellules cancéreuses et constaté que la supformine a bloqué l’engagement des cellules cancéreuses vers la voie métastasique. Pour Olivier Hermine, chef du service d’hématologie et immunologie de l’hôpital Necker- Enfants malades, à Paris (AP-HP), « ce travail ouvre des perspectives très intéressantes pour bloquer l’hyper inflammation avec une molécule plus spécifique, qui devrait donc être moins toxique que les corticoïdes ».
Le Monde, 03/05
Lire le communiqué de presse du 26/04/2023 : « Inflammation et cancer : l’identification du rôle du cuivre ouvre la voie à de nouvelles applications thérapeutiques »
Pour la création d’un réserve académique.
Dans une tribune dans Le Monde, Alexandre Nicolas, chercheur à l’Institut Lumière Matière (CNRS-université Lyon‑I) prône la mise en place d’une réserve académique. Il s’agirait d’un vivier de personnel hautement qualifiés de l’enseignement supérieur et de la recherche publique, sur la base du volontariat, pouvant intervenir en cas de crise majeure. « Il s’agit de pouvoir mobiliser des personnels dont les compétences sont précieuses, mais qui n’ont pas besoin d’être sollicitées au quotidien », explique-t-il. Selon lui, « se verraient ainsi renforcé le dialogue entre les décideurs et le milieu universitaire, réhaussé ce dernier aux yeux de la société civile, mis en lumière les angles morts de la recherche académique, et ‑qui sait ?- promues de nouvelles pistes de recherche interdisciplinaires ».
Le Monde, 03/05
En bref
Le Monde propose un portrait de Thomas Bourgeron, généticien de l’Institut Pasteur qui a découvert en 2003, les premiers gènes impliqués dans l’autisme. Stéf Bonnot-Briey, cofondatrice de l’association PAARI (Personnes autistes pour une autodétermination responsable et innovante) salue un « généticien très ouvert », qui « s’efforce toujours de mettre son expertise au service de notre qualité de vie ». Et d’ajouter : « Pour Thomas, la génétique, ce n’est pas du déterminisme absolu. Il pense qu’on peut moduler la trajectoire d’un enfant grâce à des interventions éducatives ».
Le Monde, 03/05
Top Santé publie une analyse sur la conséquence de l’anesthésie sur le cerveau des enfants, reprenant les résultats d’une étude de chercheurs de l’Inserm et du CNRS. Les chercheurs ont soumis des souris à sept anesthésies entre leur 4e et 10e jour de vie, concluant qu’une zone cérébrale avait été diminuée de 11 %. Ils ont également observé des modifications comportementales. Les médecins anesthésistes Jean-Philippe Salaün et Guillaume Brault-Noble insistent cependant sur les effets modérés de cette perte neuronale chez l’humain.
Top Santé, 01/06
Le Monde souligne la Commission européenne a autorisé, le 20 avril, la mise sur le marché de l’Opzelura (ruxolitinib), une crème développée par le laboratoire Incyte. Il s’agit du premier traitement contre le Vitiligo, une maladie auto-immune qui provoque une dépigmentation de la peau. Le traitement est déjà autorisé aux Etats-Unis depuis juillet 2022. Toutefois si l’efficacité du ruxolitinib est démontrée sur le visage après un an de traitement, les résultats sur le reste du corps semblent plus décevants.
Le Monde, 03/05
Des recherches menées en 2013 et en 2015 avaient auparavant pointé une prévalence de la toxoplasmose supérieure à la moyennne chez les personnes atteintes de schizophrénie et de troubles obsessionnels compulsifs, rapporte Doctissimo. Une enquête relayée par l’Inserm indiquait que l’utilisation de médicaments psychotropes avec un effet anti-toxoplasmique réduisait « davantage la fréquence des épisodes dépressifs ». Bien qu’aucun lien de causalité n’ait pu être établi, l’Inserm souligne que le lien entre toxoplasmose et santé mentale « se resserre ».
Doctissimo.fr, 01/06