Infertilité : une personne sur six touchée dans le monde
Dans un rapport de synthèse publié hier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur l’importante prévalence des problèmes de procréation : environ une personne sur six dans le monde est touchée par l’infertilité. Le rapport révèle que 17,5 % de la population adulte mondiale serait concernée au cours de sa vie reproductive par au moins un épisode d’infertilité, défini comme une incapacité à obtenir une grossesse après douze mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés. Plus globalement, il s’agit d’une estimation de l’ensemble des difficultés rencontrées au cours de la vie reproductive. Ce chiffre, très élevé, a été obtenu en analysant 133 études menées dans toutes les régions du monde entre 1990 et 2021, selon des méthodologies différentes. La manière dont ont été construites les données ne permet pas à ce stade de conclure à une tendance à l’augmentation ou à la baisse de cet indicateur. « Le rapport est révélateur d’un fait important : l’infertilité ne fait pas de discrimination, commente le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. La proportion même de personnes touchées montre la nécessité d’élargir l’accès aux soins relatifs à la fertilité et de veiller que cette question ne soit plus mise de côté dans la recherche et les politiques de santé, afin que des moyens sûrs, efficaces et abordables d’atteindre la parentalité soient disponibles pour ceux qui le souhaitent. »
Le Monde, 05/04
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Restaurer la vision grâce à la sonogénétique
Une étude, menée sur des rongeurs par des chercheurs de l’Inserm en partenariat avec l’Institut d’ophtalmologie moléculaire et clinique de Bâle en Suisse et publiée dans la revue Nature Nanotechnology, révèle que la sonogénétique est efficace pour restaurer la vision. La thérapie sonogénétique consiste à « modifier génétiquement certains neurones afin de pouvoir les activer à distance par des ultrasons », précise le communiqué de l’Inserm. Selon les résultats de l’étude, une stimulation sonogénétique du cortex visuel a permis d’induire une réponse comportementale associé à une perception lumineuse. Les travaux ont montré que le rongeur a appris à chercher à boire dès qu’il percevait une source lumineuse. Les images ont ensuite été converties en ondes ultrasonores codées pour stimuler directement le cortex visuel, avec la même efficacité. Soit un immense espoir pour restaurer la vue des patients ayant perdu la fonction de leur nerf optique. « Cette thérapie sonogénétique pour restaurer, à terme, la vision de personnes aveugles illustre la puissance d’un projet pluridisciplinaire », a déclaré Mickael Tanter, directeur de recherche Inserm au laboratoire Physique pour la médecine de Paris. « Si les résultats se confirment, cette thérapie pourrait réussir à restaurer la vue des patients de manière stable et en toute sécurité », conclut Serge Picaud, directeur de recherche Inserm et de l’Institut de la vision.
Topsante.com, 04/04
Lire le communiqué de presse : Restaurer la vision grâce à une nouvelle interface cerveau-machine : la thérapie sonogénétique
En bref
Dans son édition Science et Médecine, Le Monde rend compte de travaux qui montrent ce qui se passe vraiment quand la lumière frappe la rétine. Des chercheurs suisses sont parvenus à visualiser la dynamique des tout premiers instants du processus visuel, une danse moléculaire qui ne dure que quelques millièmes de milliardième de seconde (picosecondes). Cette prouesse technique, décrite dans la revue Nature, a été réalisée en braquant un « télescope » géant sur de minuscules cristaux moléculaires. « Le tour de force de ce travail tient dans la mesure de phénomènes ultrarapides, estime Serge Picaud, directeur de l’Institut de la vision (Sorbonne Université-Inserm-CNRS). Parvenir à un tel niveau de précision temporel est très impressionnant. »
Le Monde, édition Science et Médecine, 05/04
Le ministère de la santé a annoncé, jeudi 30 mars, la levée de la suspension des soignants non vaccinés contre la Covid-19, suivant un avis de la Haute Autorité de santé. Leur retour près des patients fait naître de l’appréhension.
La Croix, 05/04
Dans une tribune publiée dans Le Monde, des pharmacologues remettent en cause l’approche médicamenteuse de l’obésité, alors que de nombreux traitements se sont révélés peu efficaces, voire à risque. Ils soulignent : « Dans la plupart des situations, la réponse pharmacologique à l’obésité consiste à inhiber la sensation de faim, à accélérer le sentiment de satiété ou à modifier l’appétence pour certains aliments. (…) Mais le développement du surpoids et de l’obésité a surtout été concomitant de celui d’une alimentation industrielle et d’un changement social des comportements alimentaires, liés principalement au prix des aliments les moins qualitatifs au plan nutritionnel. L’obésité et le surpoids constituent donc bien une maladie sociale, que l’on essaie de justifier d’un point de vue médical, notamment en cherchant des facteurs de susceptibilité génétique ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 05/04