Accélérer le virage ambulatoire
Dans un rapport publié hier, l’Institut Montaigne appelle à repenser la prise en charge des patients en renforçant les soins de ville et en finançant la coordination des acteurs. L’objectif est à la fois d’améliorer la qualité des soins pour les patients, et de rendre plus efficientes les dépenses de santé. « Nous sommes à un point de rupture. L’hôpital, confronté à une pénurie de soignants, a du mal à faire face à la demande. Il doit déléguer une partie des tâches à la médecine de ville et aux acteurs de soins à domicile, ce qui lui permettra de se recentrer sur ses vraies missions », explique Laure Millet, responsable du pôle cohésion sociale et territoriale à l’Institut Montaigne. « Les hôpitaux n’ont pas d’incitation financière à réduire les séjours », observe Laure Millet. Pour sortir du système tricolore encore très hospitalocentré, l’Institut Montaigne appelle à repenser la prise en charge à l’hôpital, à développer l’hospitalisation à domicile (HAD) et à renforcer la prise en charge en ville en mettant en place des « protocoles de prise en charge » et une « logique de parcours » bénéfique au patient.
Le Figaro, 09/02
En bref
Dans un article intitulé « Expérimentation animale : la France peut mieux faire », L’Express explique que « chaque année, près de 2 millions d’animaux sont utilisés à des fins scientifiques dans les 650 laboratoires agréés dans l’Hexagone ». « La France est un pays où la recherche occupe une place importante, il est donc normal qu’on y mène plus de projets qu’ailleurs, assure Brigitte Rault, responsable du Bureau de l’expérimentation animale et référente éthique et modèles animaux à l’Inserm. Cela étant, il faut toujours se poser la question : est-il plus éthique d’utiliser un nombre important d’animaux en les soumettant à des contraintes légères plutôt qu’un petit nombre mais en les exposant à des contraintes plus importantes ? » Selon elle, « il ne faut pas opposer les humains et les animaux. Acceptons de réaliser chez nous des expériences avec des animaux dans un cadre défini plutôt que de se laver les mains en sachant parfaitement ce qui se fait ailleurs. »
L’Express, 09/02
Lire le communiqué de presse : Création d’un Groupement d’intérêt scientifique, référence française pour toutes les questions relatives aux 3R
Le Point se penche sur la « révolution des organes virtuels ». Préparer une opération, tester un traitement… C’est désormais possible avec la modélisation numérique du cœur, du foie ou du cerveau, explique l’hebdomadaire. Le journal donne l’exemple du neurologue Fabrice Bartolomei, qui, dans son service d’épileptologie et de rythmologie de l’hôpital de la Timone, à Marseille, a lancé le projet Epinov, associant les équipes de Dassault à des médecins et scientifiques, chercheurs notamment à l’Inserm et à l’institut de neurosciences des systèmes de Marseille. Leur objectif est de « modéliser en 3D le cerveau de patients épileptiques pour mieux les opérer », résume le spécialiste.
Le Point, 09/02
Trois études, publiées dans The Lancet, accusent les fabricants de laits infantiles d’user de stratégies commerciales trompeuses pour faire obstacle à l’allaitement maternel. Selon ces études, moins de la moitié des nourrissons et des jeunes enfants sont allaités exclusivement au sein pendant les six premiers mois de la vie, en dépit des recommandations de l’OMS. Les chercheurs accusent les fabricants de laits infantiles de compromettre l’accès à des informations objectives pour promouvoir leurs produits, via un « marketing abusif ». Ils réclament une convention-cadre sur la commercialisation des produits alimentaires destinés aux nourrissons et aux enfants. Les fabricants utilisent aussi des professionnels de la santé pour faire la promotion de leurs laits de substitution. En France, selon une étude de l’Inserm, 56,3 % des femmes allaitent exclusivement leur enfant à la maternité en 2021 contre 54,6 % en 2016, et 13,4 % d’entre elles réalisent un allaitement mixte contre 12,5 % en 2016.
Radiofrance.fr, 08/02