À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
L’hôpital français se porte mieux que l’hôpital allemand
Alors que l’Allemagne dépense plus que la France en matière de santé, l’hôpital allemand souffre de blocages qui affectent sa qualité, souligne une étude publiée hier. Trop de lits, pas assez de soignants, une qualité et une pertinence des soins déficiente : « Le secteur hospitalier allemand n’est pas vraiment un exemple pour la France », reconnaît Denis Raynaud, directeur de l’institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), à l’issue d’une étude comparative poussée entre les systèmes de santé français et allemand commandée par le Haut Conseil de financement de la protection sociale (HCFiPS). France et Allemagne se caractérisent par le haut niveau de dépenses de santé qui les place, derrière les États-Unis aux deuxième et troisième rang mondiaux en la matière (avec respectivement 12,7 % et 12,1 % du PIB consacrés à la santé). L’Allemagne dépense toutefois 20 % de plus par habitant. « S’agissant du secteur hospitalier, notre comparaison montre que la France est plus avancée dans plusieurs domaines avec une performance supérieure », relève l’Irdes. L’hôpital allemand apparaît ainsi comme ayant le plus grand nombre de lits (7,8 pour 1000 habitants, contre 5,2 en France) mais surtout un nombre d’hospitalisations record dans l’OCDE (252 pour 1000 habitants contre 184 en France, laquelle est pourtant très au-dessus de la moyenne). En parallèle, l’Allemagne, comme la France, souffre du manque de personnel infirmier, mais, vu le nombre de lits allemands, cette pénurie se ressent d’autant plus : l’hôpital allemand dispose de presque deux fois moins de soignants que la France, « ce qui questionne la pertinence de la qualité des soins », relève l’Irdes.
La Croix, 29/03
Créer de nouveaux médicaments grâce à l’IA
Des start-up misent sur l’intelligence artificielle pour accélérer et démultiplier la recherche médicale, soutenues à coups de milliards par de grands laboratoires, explique Le Monde. Mais aucune n’a encore mis de traitement sur le marché. L’espoir de créer de nouveaux traitements en utilisant la puissance des algorithmes d’intelligence artificielle suscite un foisonnement de start-up : le cabinet Boston Consulting Group (BCG) en recensait plus de 200 en 2023. Parmi elles, des françaises, comme Owkin, Aqemia, Iktos, One Biosciences ou Cure51. Mais aussi des sociétés créées dans les années 2010, comme Exscientia, Verge Genomics, BenevolentAI, Insilico Medicine, Atomwise, Recursion ou Relay Therapeutics. « Vous ne trouverez aujourd’hui plus aucun laboratoire disant qu’il ne croit pas à l’intelligence artificielle. Tout le monde travaille dessus », résume Pascal Brier, directeur de l’innovation chez Capgemini, qui collabore sur le sujet avec plusieurs grands groupes pharmaceutiques. Ces derniers, soucieux de ne pas laisser passer une vague d’innovation, multiplient les partenariats avec ces start-up, parfois surnommées « techbio ». Entre 2018 et 2023, ont été noués, selon le cabinet BCG, une cinquantaine d’accords, d’une valeur potentielle de 38 milliards de dollars (35 milliards d’euros), sous réserve que les recherches aboutissent. Les attentes sont d’autant plus grandes que la découverte de médicaments est longue et coûteuse. L’IA est utilisée dans l’industrie pharmaceutique à plusieurs étapes, dans l’espoir de réduire les délais et les dépenses.
Le Monde, 29/03
En bref
Le passage à l’heure d’été a lieu ce week-end, dans la nuit de samedi à dimanche. De l’avis des spécialistes, « le passage à l’heure d’été serait plus difficile à gérer pour l’organisme que le passage à l’heure d’hiver, compte tenu de la perte d’une heure de sommeil, et du fait que l’horloge biologique devra être avancée d’une heure », estime le neurobiologiste et chercheur Inserm Claude Gronfier, président de la Société française de chronobiologie. Un décalage qui peut entraîner « des troubles du sommeil et de la vigilance, des accidents du travail et de la route, des dépressions, des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux », prévient l’Inserm. « Il est conseillé, la veille et l’avant-veille du changement d’heure, d’avancer son coucher de trente minutes chaque soir afin de rendre ce changement d’heure le plus indolore possible pour l’organisme », indique Maxime Elbaz, docteur en neurosciences.
20 Minutes, 29/03
Lire notre C’est dans l’air : « Les effets du changement d’heure sur notre horloge biologique »
Mathilde Touvier, directrice de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm et cocréatrice du label Nutri-Score, a été la première, avec son équipe, à établir des associations entre aliments ultratransformés et risque accru de plusieurs pathologies. Dans Les Échos Week-end, elle explique : « Nous avons été les premiers à tester ce lien sur plusieurs pathologies grâce à la cohorte NutriNet-Santé, mise en place en 2009. (…) Depuis 2018, nous avons mis en évidence des liens entre la consommation d’aliments ultratransformés et une augmentation des risques de cancer, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de symptômes dépressifs, de surpoids, d’obésité et de troubles gastrointestinaux. Plus de 75 études réalisées ailleurs dans le monde ont confirmé ces résultats ». Et d’ajouter : « Le mois dernier, nous avons publié nos derniers résultats montrant un lien entre additifs émulsifiants et développement de cancer, faisant suite aux résultats que nous avions publiés l’automne dernier sur les maladies cardiovasculaires. Nous nous intéressons maintenant aux conservateurs, aux colorants et aux effets des mélanges (…) ». Elle conseille : « Privilégiez les aliments pas ou peu transformés ! ».
Les Échos Week-end, 29/03
Une étude montre l’efficacité d’un nouveau traitement dans la stéatohépatite métabolique, désormais appelée Mash, rapporte Egora. Cette nouvelle molécule est le resmétirom (Madrigal Pharmaceuticals), un médicament qui s’administre par voie orale et qui est un bêta-agoniste des récepteurs des hormones thyroïdiennes (THR‑p), qui ont une action sélective au niveau hépatique. Ce récepteur est, en effet, impliqué dans la modulation du métabolisme lipidique hépatique. Dans cet essai multicentrique international contre placebo, nommé Maestro-Nash – et qui fait partie du programme de développement du produit -, les chercheurs (hôpital de La Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Inserm, Sorbonne Université et IHU Ican) ont évalué l’efficacité du resmétirom sur la résolution de la stéatohépatite et la régression de la fibrose hépatique. Au total, 966 patients atteints de Mash confirmée par biopsie (stade defibrose F1B, F2 ou F3) ont été inclus.
Egora, 25/03
Une étude, publiée dans la revue Food and Function, révèle que manger des œufs tous les jours réduirait les risques d’ostéoporose. Pour arriver à cette conclusion, 19 000 personnes ont été suivies entre 1960 et 2018. L’équipe de chercheurs avait alors à sa disposition la densité minérale osseuse de chaque participant ainsi que leur consommation d’œufs. Les résultats de l’étude ont ainsi mis en lumière que les participants ayant consommé au moins 85 g d’œuf entier par jour, soit deux petits œufs, présentaient une densité minérale osseuse plus élevée au niveau de leurs fémurs et au niveau de leur colonne vertébrale, par rapport à ceux qui ne consommaient pas d’œufs. Les chercheurs ont conclu : « La consommation d’œufs entiers semble activer les phosphatases alcalines (PAL), un groupe d’enzymes qui sont impliquées de manière significative dans la densité osseuse de certaines zones du squelette comme le fémur et la colonne lombaire ».
Mariefrance.fr, 28/03
Le taux d’incidence de plusieurs tumeurs progresse chez les moins de 50 ans. En France, certains cancers sont de plus en plus souvent décelés chez les moins de 50 ans. C’est le cas de ceux du pancréas, côlon (surtout chez la femme), de la peau, du rein ou du sein, d’après les données de Santé publique France qui portent jusqu’en 2023. Plusieurs facteurs de risque, communs aux différents organes, sont parfaitement identifiés : obésité, manque d’activité physique, mauvaise alimentation, alcool, tabac, etc. « Fumer multiplie par 30 le risque de cancer du poumon, mais aussi par deux le risque de cancer du pancréas », souligne Jérôme Barrière, membre du conseil scientifique de la Société française du cancer (SFC). « Il y a aussi probablement d’autres éléments, comme la pollution et l’exposition environnementale aux perturbateurs endocriniens, mais qui restent à démontrer », ajoute Emmanuelle Mouret-Fourme, oncogénéticienne et épidémiologiste à l’Institut Curie. Tous les experts s’accordent sur un point : les facteurs de risque avérés, ainsi que la hausse du dépistage pour certains cancers diagnostiqués assez tôt, ne peuvent expliquer à eux seuls cette hausse. « Ce que l’on connaît des effets de l’obésité, par exemple, ne suffit pas », souligne l’épidémiologiste Catherine Hill.
Le Parisien, 29/03