À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Hausse inquiétante des prescriptions d’oxycodone en France
Le Monde rend compte de la hausse de la consommation d’oxycodone, opioïde fort, dans certaines régions comme en Nouvelle-Aquitaine ou en Bretagne. Francesco Salvo, responsable du centre de pharmacovigilance au CHU de Bordeaux, s’inquiète d’une augmentation de 25 % des prescriptions de cet antalgique entre 2017 et 2021 en Nouvelle-Aquitaine. On y dénombre 950 consommateurs pour 100 000 habitants, soit deux fois plus que la moyenne française (460 pour 100 000) en 2021, selon une photographie de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT). Le taux est encore plus élevé en Bretagne, avec 1 255 consommateurs pour 100 000 habitants. Il semble y avoir un gradient est-ouest. En France, sa consommation a certes augmenté de 738 % entre 2006 et 2017, surtout dans la douleur non cancéreuse, selon l’équipe Inserm Neuro-Dol et l’Observatoire français des médicaments antalgiques. Mais le nombre de patients traités avec cet opioïde fort était de 310 000 en 2021, soit 0,46 % de la population. « L’oxycodone reste dans le viseur, comme les autres opioïdes, bien sûr, mais les données de 2021 et de 2022 montrent que la hausse est limitée, de 1 % à 2 % en moyenne sur le territoire depuis 2017 », confirme Maryse Lapeyre-Mestre, responsable du centre d’évaluation et d’informationsur la pharmacodépendance-addictovigilance de Toulouse.Pour autant, la SFPT s’est alertée, dans un communiqué le 22 mai, de la progression ces dernières années, et a rappelé « qu’il n’y a aucun argument pour préférer la primo-prescription d’oxycodone par rapport à la morphine ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 07/06
La surmortalité en France plus élevée en 2022 que durant l’épidémie de Covid
L’Insee a comptabilisé 675.000 décès, en 2022, soit 53.800 de plus que prévu. C’est davantage que durant l’épidémie de Covid : 668.900 décès en 2020 et 661.600 morts en 2021. Ce pic de décès a concerné surtout les personnes âgées – la surmortalité des 75 – 84 ans a été 11 % plus forte que prévu – mais aussi, et cela est plus surprenant, les moins de 34 ans. Même si ce phénomène reste relativement faible, les décès excédentaires ont concerné 875 personnes âgées de moins de 34 ans en 2022, sur un total de 53.000. « C’est surprenant puisque ce sont des classes d’âge où les risques de mortalité sont faibles », souligne Sylvie le Minez, cheffe de l’unité des études démographiques et sociales à l’Insee. L’ensemble de ces décès ne peut pas être imputé à la Covid puisque le nombre de décès liés à la maladie a largement diminué en 2022 : 38.300 contre 59.100 en 2021, selon les chiffres provisoires de Santé publique France. L’experte de l’Insee, qui a supervisé l’étude, indique : « En 2022, il y a eu deux épisodes de grippe très intenses et trois canicules ». « Les reports d’opération et les dépistages qui n’ont pas été réalisés pendant la pandémie ont également pu entraîner davantage de décès que ce à quoi on aurait pu s’attendre », avance Sylvie Le Minez. Pour les moins de 34 ans, la hausse des accidents de la route en 2022 dans cette tranche d’âge (+12 %, soit 109 personnes) peut être une explication à l’augmentation des décès. Une étude plus poussée, menée par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), devra identifier les raisons de cette surmortalité.
Les Echos, 07/06
En bref
Christian Boitard, Alexis Brice, Bruno Clément, Arnold Migus et Patrick Netter, membres de l’Académie nationale de médecine, publient une tribune dans Le Monde intitulée : « Il est urgent de réformer l’organisation de la recherche biomédicale ». Face au « recul progressif du rang de la France dans la recherche biomédicale ces vingt dernières années », ils estiment que « toute réforme devra en priorité replacer le chercheur « au milieu du village » ». Et d’ajouter : « Voulue par les pouvoirs publics, l’évolution des organismes nationaux de recherche (Inserm, CNRS…) en des agences de programme est une occasion unique pour y répondre. Elle implique de dissocier des missions de ces organismes la responsabilité de l’organisation et la gestion de la recherche sur les sites universitaires et hospitalo-universitaires ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 07/06
Pour combattre le glioblastome, l’un des cancers du cerveau les plus courants et les plus agressifs, Hemerion Therapeutics, jeune société du Nord, a développé une approche thérapeutique originale qui combine un traitement médicamenteux (le Pentalafen) et un dispositif médical au laser (Heliance Solution). Après avoir retiré la tumeur, le neurochirurgien focalise le laser sur la cavité opératoire. « La lumière active alors le Pentalafen et va, par photosensibilisation, détruire les cellules cancéreuses résiduelles, tout en étant inoffensive sur les cellules saines », explique Maximilien Vermandel, président et cofondateur d’Hemerion. Cette solution thérapeutique est le résultat de dix années de recherches académiques au sein d’un laboratoire de l’Inserm associé à l’université et au CHU de Lille. « Nous avons l’ambition de devenir le nouveau standard de soin pour cette maladie à brève échéance », annonce Maximilien Vermandel.
Les Echos, 07/06
Dans « Minute Papillon ! », le podcast d’infos de 20 Minutes, Damien Bachasson, chercheur à l’Inserm, soutenu par l’Institut de myologie et par l’AFM-Téléthon, revient sur les secrets de nos muscles, mais aussi sur les chiffres et anecdotes surprenantes les concernant, à l’occasion de la première Semaine du muscle, organisée par l’AFM-Téléthon et l’Institut de myologie. Il propose ensuite dans cet entretien des conseils pour prendre soin de nos muscles, tout au long de notre vie.
20Minutes.fr, 06/06
D’après une étude irlandaise, le risque d’être touché par une crise cardiaque serait plus élevé en début de semaine. Ces conclusions ont été données par des chercheurs irlandais du Belfast Health and Social Care Trust et du Royal College of Surgeons lors d’une conférence de la British Cardiovascular Surgery, organisée à Manchester. Pour en arriver à ces résultats, les scientifiques ont analysé les données de plus de 10.000 personnes, admises à l’hôpital, entre 2013 et 2018 en Irlande et Irlande du Nord. Sur cette période, tous ces patients ont été victimes d’un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI). Les chercheurs ont constaté qu’un pic d’hospitalisations avait lieu lors du premier jour de la semaine. Le risque d’avoir une crise cardiaque est ainsi 13 fois plus élevé le lundi par rapport aux autres jours de la semaine. « Un élément circadien » pourrait expliquer cette observation, selon le cardiologue Jack Laffan, qui a participé à cette étude.
Rtl.fr, 07/06
Une nouvelle étude, publiée dans la revue scientifique Hypertension, a démontré qu’un traitement prescrit aux femmes ménopausées – l’hormonothérapie œstrogénique prise par voie orale (sous forme de pilule) – pouvait augmenter le risque d’hypertension. 112 000 femmes, âgées de 45 ans et plus, ont été soumises à deux ordonnances consécutives (un cycle de six mois) pour un traitement hormonal à base d’œstrogène seul. L’étude a démontré que les femmes prenant une œstrogénothérapie orale augmentaient leur risque d’hypertension de 14 %, comparé aux patientes utilisant des œstrogènes transdermiques. Comparativement à l’œstradiol, l’œstrogène équin conjugué était associé à un risque accru de 8 % de développer une hypertension artérielle.
Topsante.com, 06/06