Grossesse et perturbateurs endocriniens
Une étude, menée auprès de plusieurs centaines de femmes enceintes et publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, se penche sur les risques durant la grossesse des perturbateurs endocriniens. Il y a « une exposition qui est encore prépondérante aujourd’hui en population générale », explique Claire Philippat, chercheuse à l’Inserm, qui a supervisé l’étude. Ce travail s’intéresse à trois produits qui appartiennent chacun à une grande famille de polluants : les parabènes, les phénols et les phtalates. On les retrouve au quotidien dans des emballages en plastique, des objets en PVC, des produits de beauté… Les chercheurs ont mesuré à quel point ces éléments se retrouvent dans l’organisme des femmes enceintes, et si leur présence est associée à un dysfonctionnement de la thyroïde, une glande qui produit plusieurs hormones importantes pour la mère et l’enfant à naître. « Ce sont des hormones qui sont cruciales pendant la grossesse pour le bon développement du cerveau », rappelle Mme Philippat. « Des variations, même faibles, des hormones thyroïdiennes peuvent être associées à des troubles du neurodéveloppement plus tard chez l’enfant », indique-t-elle. Selon les résultats de l’étude, presque toutes les femmes présentaient des traces des composants recherchés. Surtout, l’étude conclut à un lien entre leur présence et un dérèglement hormonal.
Relaxnews, Francebleu.fr, 09/11
Lire le communiqué de presse : Des molécules couramment utilisées pourraient perturber la fonction thyroïdienne de la femme enceinte
Covid long : la piste de la dérégulation de la réponse immunitaire
Une nouvelle étude, parue dans le Journal of Medical Virology, apporte de nouveaux éléments en faveur de l’hypothèse d’une dérégulation persistante de la réponse immunitaire innée chez les patients sévères atteints de Covid, basée sur les pièges extracellulaires des neutrophiles (NET, pour Neutrophil Extracellular Traps). Cette découverte est le fruit du travail d’une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier (Inserm/université de Montpellier), en collaboration avec le CHU de Montpellier. « C’est la première explication moléculaire et physiologique du Covid long », indique Alain Thierry, directeur de recherche Inserm qui a dirigé ces travaux. Avec son équipe, il s’est intéressé aux NET bien avant la pandémie. « Ces NET correspondent à des filets d’ADN, associés à des enzymes extrêmement puissantes, expulsés par les neutrophiles dès les premières heures d’une infection », explique le chercheur. Dans les maladies auto-immunes, ce phénomène de la réponse immunitaire innée est dérégulé, ce qui se traduit par une multiplication de ces filets d’ADN, menant à la production d’autoanticorps. « Les NET s’associent aux plaquettes et à ces autoanticorps, entraînant des microthromboses », détaille Alain Thierry, expliquant qu’il a été le premier à émettre l’hypothèse d’un tel phénomène dans le Covid au début de la pandémie. Destinationsante.com, Lequotidiendumededecin.fr, Letelegramme.fr, Destinationsante.com, 09/11, Santemagazine.fr, 10/11
Lire le communiqué de presse : Covid long : l’hypothèse d’une réponse immunitaire dérégulée pour expliquer la persistance des symptômes
En bref
La Fondation pour l’Enfance publie un baromètre exclusif sur les violences éducatives ordinaires (VEO) réalisé par l’Ifop auprès d’un échantillon représentatif de 1314 parents. Elle s’inquiète du manque de connaissances des parents sur le développement cognitif et émotionnel des enfants. Responsable des opérations sociales, Clémence Lisembard réclame un plan d’action au gouvernement. Elle explique dans une interview à Lefigaro.fr : « Une très large majorité des parents considèrent pratiquer des violences éducatives ordinaires, surtout des violences morales ». Elle détaille : « Plus de 40 % d’entre eux ne considèrent pas certaines violences graves (coups de ceinture par exemple) comme de la VEO. Ce sont les violences psychologiques qui sont principalement mal comprises par une majorité de parents car ils n’ont pas connaissance des lois du développement cognitif et émotionnel de l’enfant ». La Fondation pour l’Enfance, en s’appuyant sur les travaux de chercheurs de l’Inserm, considère qu’il existe un continuum entre les violences légitimées par l’éducation et les maltraitances graves, qui sont souvent des punitions ayant « mal tourné ». Lefigaro.fr, 09/11
A l’occasion de la Semaine de sensibilisation à l’infertilité du 7 au 13 novembre, La Croix publie un reportage au centre de fertilité du groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon à Paris qui est précurseur dans les nouvelles prises en charge de l’infertilité. Environ un couple sur huit souffre d’infertilité, selon l’Inserm, dont 10 à 25 % d’une infertilité non expliquée.
La Croix, 10/11
Depuis le 28 octobre, l’Agence de l’innovation est sur les rails, avec à sa tête la Dr Lise Alter, médecin de santé publique, jusqu’alors directrice de l’évaluation et de l’accès à l’innovation à la Haute autorité de santé (HAS). L’une des missions de cette nouvelle entité sera de piloter, en lien avec les ministères et opérateurs concernés, la mise en œuvre du volet santé France 2030, doté de quelque 7,5 milliards d’euros. L’Agence de l’innovation en santé attend de nombreux appels à projet pour subventionner de nouveaux instituts hospitalo-universitaires (IHU), des programmes de recherche ou des investissements industriels. Un milliard d’euros seront consacrés à la recherche biomédicale – dont 230 millions d’euros pour financer de nouveaux programmes de recherche. Ils seront pilotés principalement par l’Inserm, autour des biothérapies, mais aussi de la santé numérique, de la santé mentale, de la santé des femmes ou de la lutte contre les maladies infectieuses émergentes.
Lequotidiendumedecin.fr, 10/11
Challenges se penche sur le Nutri-Score qui « nourrit les dérives de l’agroalimentaire ». Alors que la plupart des logos de qualité ont perdu leur efficacité commerciale, tel le bio, le label public est devenu une aubaine pour les marques, favorisant l’émergence de produits ultra-transformés. Face à des industriels très astucieux qui refaçonnent leurs recettes afin d’obtenir la meilleure note, le comité scientifique du Nutri-Score est engagé dans une course contre la montre, s’il veut éviter de cautionner des produits suspects mais de plus en plus souvent notés A. Les experts du comité scientifique du Nutri-Score ont durci les seuils admissibles en sel, sucre et graisses avec une mise en application prévue en 2023 sans date précise. « J’avais plaidé pour que l’on rajoute une signalétique de couleur noire pour les produits ultra-transformés », signale Serge Hercberg, professeur de nutrition à l’université Sorbonne Paris Nord, membre de l’équipe de recherche qui a créé ce logo aujourd’hui adopté par sept pays européens.
Challenges, 10/11
Face à une épidémie de bronchiolite d’une virulence inédite, le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé hier le déclenchement du plan national prévu dans les situations sanitaires exceptionnelles dans tous les hôpitaux français. L’épidémie a continué à progresser ces derniers jours en France. Elle atteint des niveaux inédits « depuis plus de dix ans », ont souligné mercredi les autorités sanitaires.
Les Echos, 10/11