À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Aide à mourir : un cap franchi à l’Assemblée
Dans une interview accordée au journal Libération, Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, parle de la récente approbation par l’Assemblée nationale d’un article de loi sur l’aide à mourir. Ce vote, bien que non définitif, est considéré comme une étape cruciale vers l’adoption d’une nouvelle liberté légale en France. Olivier Falorni exprime sa préférence pour le libre choix entre auto-administration et administration par un soignant, mais assure que le processus inclut toujours un accompagnement médical. Le débat a été marqué par un respect mutuel, sans consignes de vote, permettant des discussions franches et conscientes. Les critères d’accès à l’aide à mourir, discutés à l’article 4, sont stricts et visent à encadrer légalement des situations délicates. Malgré une faible présence physique des députés lors du vote, Olivier Falorni souligne que les groupes étaient représentés par des membres clés. Enfin, il reste optimiste quant à l’adoption finale du texte le 27 mai 2025, bien que des incertitudes subsistent.
Libération, 19/05/2025
L’immunothérapie du futur : les cellules NK à l’assaut du cancer
Dans une interview accordée aux Echos, Éric Vivier, président du Paris-Saclay Cancer Cluster et expert en cellules Natural Killers (NK), évoque son travail sur de nouvelles générations d’anticorps thérapeutiques contre le cancer. Les cellules NK, découvertes dans les années 1970, sont des prédateurs sélectifs capables d’éliminer les cellules stressées sans affecter les cellules saines. Elles jouent un rôle essentiel dans l’immunité innée grâce à des récepteurs qui distinguent le « soi » du « non-soi ». Éric Vivier explique que ces cellules sont désormais ciblées en immunothérapie pour attaquer les cellules cancéreuses. « On peut lutter contre le cancer grâce aux cellules Natural Killer », affirme-t-il, en soulignant leur capacité à maintenir l’homéostasie. L’immuno-oncologie exploite et renforce ce mécanisme pour combattre les tumeurs, une « révolution thérapeutique » selon lui. Il cite la société Innate Pharma, qu’il a cofondée, comme pionnière dans le domaine du ciblage des cellules NK. La molécule Monalizumab, développée en partenariat avec AstraZeneca, est en phase 3 d’essais cliniques et pourrait devenir le premier traitement anticancéreux fondé sur le ciblage d’un récepteur NK. Éric Vivier évoque également la technologie Anket, qui conçoit des « NK cell engagers » multi-spécifiques pour traiter certains cancers. Cette approche ouvre la voie à de nouvelles avancées thérapeutiques, avec quatre candidats médicaments actuellement en développement.
Les Echos, 19/05/2025
En bref
The Times informe que le premier essai clinique utilisant la psilocybine, un composé psychédélique des champignons hallucinogènes, pour traiter la maladie de Parkinson a montré des résultats préliminaires prometteurs. Douze patients ont constaté des améliorations durables de l’humeur, des fonctions cognitives et motrices sans effets secondaires graves, ce qui a conduit à l’approbation d’un essai plus large. La docteure Ellen Bradley souligne que bien que les résultats soient encourageants, ils proviennent d’une petite étude pilote et nécessitent des recherches supplémentaires.
The Times, 19/05/2025
Le Figaro Santé présente une étude prometteuse sur l’extension des effets antidépresseurs de la kétamine, publiée dans la revue Science. Les chercheurs ont identifié la voie de signalisation cérébrale ERK comme étant clé pour prolonger ces effets. En associant la kétamine à l’inhibiteur BCI, les souris ont présenté des comportements dépressifs atténués pendant huit semaines. Mickael Naassila, directeur du groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances de l’Inserm à l’Université de Picardie, souligne que cette méthode pourrait rendre le cerveau plus flexible, facilitant ainsi la sortie des schémas de pensée rigides.
sante.lefigaro.fr, 19/05/2025
L’Humanité rapporte qu’une équipe de chercheurs de l’université d’Édimbourg a développé un nouvel indicateur pour mieux comprendre la dépression à l’adolescence : la « température de réseau ». Ce concept, inspiré de la physique, mesure la stabilité des symptômes dépressifs. L’étude, menée auprès de 36 000 adolescents au Royaume-Uni et aux États-Unis, révèle que cette température baisse avec l’âge, notamment entre 10 et 14 ans, suggérant un moment clé pour intervenir. Maria Melchior, directrice de recherche au sein de l’équipe épidémiologie sociale à l’Inserm, souligne que, bien que ce modèle simplifie la complexité de la dépression, il pourrait être utile en complément des évaluations cliniques traditionnelles.
www.humanite.fr, 16/05/2025
Le Figaro s’intéresse à l’oreille absolue, une capacité rare permettant de reconnaître une note sans référence préalable. Une étude récente de l’université de Surrey suggère que cette aptitude pourrait s’acquérir à l’âge adulte grâce à un entraînement intensif. Hervé Platel, directeur d’unité à l’Inserm, souligne que « ces résultats vont dans le sens général des neurosciences cognitives sur l’idée que la neuroplasticité est possible tout au long de la vie ». Toutefois, il précise qu’un « terrain génétique favorable » est nécessaire. L’étude, bien que prometteuse, présente des limites, notamment en termes de diversité des instruments étudiés.
www.lefigaro.fr, 16/05/2025
Le Monde relaie les inquiétudes des autorités françaises concernant l’importation du chikungunya en métropole depuis La Réunion. Depuis janvier 2025, plus de 900 cas importés ont été recensés par Santé publique France, contre 34 en 2024. Le ministère de la Santé a publié un communiqué le 15 mai, exprimant un « risque particulièrement accru d’importation et de circulation du virus ». Anna-Bella Failloux, cheffe de l’unité Arbovirus et Insectes vecteurs de l’Institut Pasteur à Paris, alerte : « Cet été, le nombre de cas risque d’exploser ».
Le Monde, 18 au 19/05/2025