Dégradation de la qualité de sommeil des Français
A l’occasion de la 23e Journée du sommeil, demain, une enquête, commandée par l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) et la mutuelle MGEN, rend compte d’une détérioration de la qualité du sommeil des Français et de quelques fausses croyances sur ce qui peut l’améliorer. Manger léger, boire de l’alcool, faire la grasse matinée, ou encore prendre des médicaments… Les Français interrogés dans le cadre d’une enquête OpinionWay s’accordent sur des comportements qu’ils pensent utiles pour mieux dormir. Ils sont près de 6 sur 10 à connaître des difficultés de sommeil : réveils nocturnes, insomnies, terreurs, contre 4 sur 10 en 2021. 75 % d’entre eux cherchent à remédier à ces troubles en adoptant de nouvelles habitudes. Parmi les faux remèdes : la consommation d’alcool en soirée. 16 % des Français croient que cela aide à dormir. « On a l’impression de s’endormir plus vite, sauf qu’en vérité l’alcool allège et fragmente le sommeil », souligne Isabelle Poirot, spécialiste des troubles du sommeil au CHRU de Lille. L’alcool augmente, en plus, le risque de somnolence en journée et d’insomnie. Par ailleurs, « faire du sport, c’est oui. Mais pas intensément le soir. Cela impacte directement la régulation de la température corporelle », explique le Dr Poirot. L’INSV le recommande plutôt en début de journée. L’institut préconise en outre d’écouter son horloge biologique, car c’est elle qui devrait guider les moments de repos en fonction, notamment, de la lumière. « Les contraintes professionnelles et familiales rendent parfois difficile cette régularité, surtout chez les femmes. Chez les plus jeunes, c’est le jet-lag social. Ils passent beaucoup de temps sur les écrans en étant connectés », soulève le Pr Jean-Arthur Micoulaud, médecin du sommeil au CHU de Bordeaux.
La Croix, 16/03
Premier vaccin à ARNm pour lutter contre les bactéries mortelles
Pour la première fois dans le monde, une équipe de recherche de l’université de Tel-Aviv et de l’Institut israélien de recherche biologique a réussi à créer un vaccin à ARN messager pour lutter contre les bactéries mortelles, dont celle responsable de la peste. Jusqu’ici les scientifiques réservaient cette technologie aux virus, car ils « pensaient que les vaccins à ARNm contre les bactéries étaient impossibles à créer d’un point de vue biologique », explique le Dr Edo Kon, l’un des auteurs de cette nouvelle étude. Les travaux, publiés dans la revue Science, démontrent qu’il est tout à fait possible « de développer des vaccins à ARNm efficaces à 100 % contre les bactéries mortelles ». Dans un essai mené sur des animaux, le vaccin a permis de protéger tous les animaux contre la bactérie responsable de la peste. « En une semaine, tous les animaux non vaccinés sont morts, tandis que ceux vaccinés sont restés en vie et en bonne santé, développe le Pr Dan Peer, co-directeur de l’étude. De plus, dans l’une de nos méthodes de vaccination, une dose a fourni une protection complète juste deux semaines après son administration. » Selon les chercheurs, cette nouvelle technologie peut permettre le développement rapide de nouveaux vaccins efficaces contre les maladies bactériennes, notamment celles causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques. Cette technique pourrait aussi être utilisée pour lutter contre des bactéries répandues comme les streptocoques résistants ou le staphylocoque doré.
Pourquoidocteur.fr, 15/03
En bref
Violetta Zujovic, chercheuse en neurosciences à l’Inserm, a souligné, en introduction des Rencontres RH, le rendez-vous mensuel de l’actualité du management organisé par Le Monde en partenariat avec ManpowerGroup et Malakoff Humanis, que « le monde dans lequel on vit fait qu’on est biaisé en faveur des hommes en ce qui concerne les postes à responsabilités. Les femmes aussi intériorisent ce biais, en se disant par exemple qu’elles ne peuvent pas être bonnes en mathématiques. ». Lors de l’édition du 7 mars, une vingtaine de DRH ont échangé sur l’accès des femmes aux postes à responsabilités. L’experte du jour, par ailleurs cheffe d’équipe à l’Institut du cerveau, a raconté l’expérience menée au sein de son centre de recherche : « Nous avons essayé de comprendre comment engager notre cerveau pour empêcher d’avoir des automatismes qui catégorisent les personnes dans un rôle spécifique. Il y avait 63 % de femmes à l’Institut du cerveau en 2015, et 5 % dans les comités décisionnels. Aujourd’hui, on a réussi en collaboration avec la DRH à atteindre 50 %. »
Le Monde, 16/03
L’Express publie un article intitulé : « Des psychédéliques pour combattre la dépression ». L’hebdomadaire explique que des traitements à base de drogues hallucinogènes sont à l’étude, avec des résultats prometteurs pour les cas de dépression sévère. La première molécule de ce genre aujourd’hui à avoir été commercialisée est la kétamine – un anesthésiant dont des chercheurs américains ont découvert par hasard l’effet antidépresseur. Administrée par voie intra veineuse à des doses minimes, cette substance « génère une cascade d’effets dans le cerveau qui amène à un mieux-être », explique Liane Schmidt, docteure en neurosciences cognitives et chercheuse à l’Inserm. Couplée à un antidépresseur, la molécule, qui agit sur les récepteurs du glutamate, peut accélérer la rémission. Elle est indiquée pour les dépressions sévères et résistantes mais aussi, vu sa rapidité d’action, pour les crises suicidaires.
L’Express, 16/03
Les Echos expliquent que la viande fabriquée en laboratoire n’est plus un mythe. Singapour a, la première, donné le feu vert en 2020 à la vente de bouchées de poulet cellulaire de l’entreprise Eat Just. En 2022, la FDA américaine a délivré une pré-autorisation de mise sur le marché du poulet cellulaire d’Upside Foods, une biotech californienne. En France, Gourmet a levé 48 millions d’euros pour faire son foie gras cellulaire. 110 start-up dans le monde travaillent sur la viande in vitro. Pourtant, rien n’est prêt en France pour « gérer » l’arrivée de ces produits, s’inquiète une mission sénatoriale sur le sujet. Ni la réglementation, ni l’information du consommateur, ni l’étiquetage… Encore moins la recherche, dont les travaux permettraient de « décider en connaissance de cause et d’éviter de tomber dans la dépendance à l’égard de grandes entreprises étrangères ».
Les Echos, 16/03
Alors qu’elle semblait s’infléchir début mars, l’activité grippale est repartie à la hausse en métropole en semaine 10 (du 6 au 12 mars), au terme de sa 16e semaine. Une durée inédite depuis 2010, alors que la moyenne des épidémies est de 11 semaines. « Cette tendance à la hausse est vraisemblablement liée au fait que les congés d’hiver sont terminés dans l’ensemble des régions », analyse Santé publique France dans son dernier bulletin épidémiologique. Même si l’activité pour syndrome grippal est de faible intensité en ville, le taux d’incidence des consultations pour syndrome grippal a augmenté de 40 %, atteignant 130 pour 100 000 habitants (réseau Sentinelles). Les enfants de moins de 15 ans sont particulièrement touchés, un constat partagé par SOS Médecins. En revanche, les indicateurs restent stables à l’hôpital, à peine en légère hausse (après une nette diminution) : + 3 % de passages aux urgences, + 8 % d’hospitalisations, en majorité des moins de 15 ans ou des adultes de moins de 65 ans.
Lequotidiendumedecin.fr, 15/03