Découverte d’un second pouls
Dans une étude publiée dans la revue Science Advances, une équipe internationale de chercheurs a découvert une seconde onde liée au pouls, qu’ils ont appelée ondes de flexion et qui permettra, à terme, de mieux étudier la santé cardiovasculaire des patients. Elle pourrait même devenir un outil thérapeutique. A l’origine, l’objectif des chercheurs était de mesurer l’onde de pouls dans la rétine, qui circule à environ un mètre par seconde d’après leurs résultats. Mais, au même moment, un peu par hasard, ils ont aussi découvert ce second signal ondulatoire, près de mille fois plus lent. L’onde de flexion est asymétrique, elle résulte de la torsion du tube d’une manière sinusoïdale. Les scientifiques ont confirmé leurs résultats en faisant de nouvelles mesures du pouls par échographie au niveau du cou. Ainsi, ils ont confirmé la présence de cette seconde onde. « Il nous a fallu moins d’un après-midi pour confirmer le résultat, indique Stefan Catheline, l’un des auteurs, dans un communiqué de l’Inserm. Cette seconde onde, appelée « onde de flexion », est présente sur tous les enregistrements et n’est pas difficile à observer. Si elle n’avait jamais été décrite, c’est tout simplement parce qu’elle n’était pas recherchée. » Comme l’onde de flexion se propage dans les veines quand l’onde de pouls est partie, elle peut donner des informations sur la rigidité de la paroi veineuse. Néanmoins, les scientifiques préviennent que d’autres études devront être menées avant d’en faire un outil clinique chez l’humain.
Pourquoidocteur.fr, 25/06
Lire le communiqué de presse du 22/06/2023 : « Une découverte surprenante sur le pouls »
La chaleur a fait 33 000 morts en neuf ans en France
Depuis 2014, les températures estivales élevées ont été responsables de près de 33 000 décès, estime Santé publique France (SPF) dans un rapport publié vendredi. Soit en moyenne 3 600 morts chaque été, autant que la mortalité routière annuelle. « Cet impact correspond à un faible nombre de jours par an, mais peut représenter jusqu’à 9 % de la mortalité estivale », écrivent les experts. Il est impossible de comptabiliser directement et en temps réel la mortalité liée à la chaleur, celle-ci ayant des effets très variés sur les organismes. Les épidémiologistes ont donc croisé les données départementales du nombre de décès comptabilisés par l’Insee et des températures moyennes journalières, en distinguant les jours plus chauds que la normale et les jours caniculaires (définis par un dépassement de seuils d’alerte départementaux pour les températures diurnes et nocturnes, pendant au moins 3 jours). Ils en déduisent un excès de mortalité et calculent le poids de la chaleur dans celui-ci. L’impact de la pandémie de Covid-19 est difficile à évaluer : elle a pu « réduire avant l’été le nombre de personnes très vulnérables à la chaleur », note le rapport. « L’impact très important observé en 2022 par rapport aux autres années préfigure les défis à venir », souligne par ailleurs SPF. « La chaleur est l’un des risques les plus préoccupants en Europe », a précisé en conférence de presse Sébastien Denys, directeur santé environnement et travail à SPF. Les experts soulignent aussi qu’un tiers des décès concernent des moins de 75 ans.
Le Monde, 25/06, Le Figaro, 26/06
En bref
Catherine Le Visage, directrice de recherche Inserm, unité médecine régénérative et squelette (Nantes Université), rend compte, dans Le Figaro, de « l’espoir des cellules souches [et] la nécessité de la prévention » dans l’arthrose. Elle souligne : « Bien que l’hypothèse initiale ait été que ces cellules pourraient se différencier en cellules du cartilage et régénérer celui-ci, leur capacité à sécréter des molécules anti-inflammatoires et à moduler la réponse immunitaire locale est désormais la plus prometteuse ». Et d’ajouter : « Le défi est désormais de réussir à maintenir ces cellules dans l’articulation pendant une période prolongée, et des systèmes de délivrance spécifiques permettant de favoriser la survie cellulaire dans un environnement articulaire hostile sont à l’étude ».
Le Figaro, 26/06
Des chercheurs de l’Université de Californie, dont les travaux sont publiés Nature Neuroscience, ont pu stimuler le cerveau de patients épileptiques, depuis l’intérieur même de la boîte crânienne. La mémoire de ces patients s’est améliorée après des stimulations du cerveau pendant leur sommeil. Lorsque des patients épileptiques sont « pharmaco résistants », c’est-à-dire que les traitements médicamenteux ne fonctionnent pas chez eux, ils peuvent parfois être opérés. Avant la chirurgie, on implante alors de petites électrodes dans leur cerveau pour repérer au mieux les zones concernées par l’épilepsie. Chez des patients volontaires, les chercheurs ont alors pu stimuler directement certaines parties du cerveau pendant leur sommeil. Grâce à des stimulations dites « synchronisées », les patients retenaient beaucoup mieux les informations données la veille, par rapport à d’autres patients qui n’avaient pas reçu de stimulations ou dont les stimuli étaient donnés aléatoirement, sans tenir compte de l’activité du néocortex.
Sciencesetavenir.fr, 23/06
Une étude, publiée dans la revue Clinical Nutrition, indique qu’un régime alimentaire riche en carotène permet de réduire les niveaux de lipides sur la paroi des artères et donc l’athérosclérose. Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont étudié les données de 200 personnes, c’est-à-dire leur concentration de carotènes dans le sang et la présence de plaques d’athérosclérose dans leurs artères carotides (celles qui distribuent le sang du cœur vers la tête). Les participants étaient âgés de 50 à 70 ans. « L’étude conclut que plus la concentration de carotènes dans le sang est élevée, moins les symptômes de l’athérosclérose sont importants, notamment chez les femmes, explique Chiva Blanch, l’une des autrices. Ainsi, nous pouvons confirmer qu’une alimentation riche en fruits et légumes et donc en carotènes diminue le risque de souffrir de maladies cardiovasculaires. »
Pourquoidocteur.fr, 24/06
Science-et-vie.com rend compte d’une étude de l’Inserm, menée chez la souris, qui permet de mieux comprendre le lien entre stress et troubles digestifs. Pour comprendre les processus responsables de cette accélération du transit, les chercheurs de l’Inserm ont étudié le système nerveux entérique de souris situé dans l’intestin. Ils ont ainsi pu découvrir que celui des animaux qui avaient été stressés comportait davantage de neurones producteurs d’acétylcholine, un neurotransmetteur connu pour faciliter la contraction intestinale. Pour identifier les mécanismes impliqués, ils ont ensuite mis en évidence que les neurones entériques exprimaient le récepteur aux glucocorticoïdes (GR). Ces derniers permettent de lier le cortisol à l’organisme. En bloquant ces récepteurs à l’aide de médicaments, les chercheurs ont pu constater que les troubles intestinaux, tout comme la production d’acétylcholine, étaient réduits.
Science-et-vie.com, 25/06
Le Figaro rend compte de « la montée en puissance de la thérapie génique » aux Etats-Unis. Un traitement contre la myopathie de Duchenne (MD), le premier contre cette maladie, mis au point par la biotech Sarepta, vient d’être homologué par la FDA. Le feu vert de la FDA ne concerne toutefois que les patients âgés de 4 à 5 ans et capables de marcher, contrairement à la demande de l’entreprise qui visait toutes les catégories d’âge. L’autorité américaine va maintenant attendre les résultats d’une étude de phase avancée, prévus d’ici décembre, pour confirmer l’efficacité du traitement et décider d’étendre son utilisation. Ces traitements innovants pourraient, d’ici cinq ans, générer 17 milliards de dollars de ventes dans le monde.
Le Figaro, 26/06