À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Crise de la santé en France : défis et instabilité politique
La santé en France traverse une période critique, exacerbée par une instabilité politique marquée et des défis organisationnels et budgétaires. Geneviève Darrieussecq, le sixième ministre de la santé sous la présidence d’Emmanuel Macron, hérite d’une situation difficile, avec des promesses présidentielles de désengorger les urgences et de réformer la tarification hospitalière qui peinent à se concrétiser. En dépit de l’annonce de réformes futures, telles que la “loi infirmiers-infirmières” et des engagements pour la pédiatrie et la santé mentale, l’attente persiste. Sur le terrain, les professionnels de la santé réclament des changements structurels, notamment une loi de financement pluriannuelle et une révision de la carte hospitalière. Cependant, certaines mesures, comme les trois jours de carence pour les arrêts maladie et la hausse du “ticket modérateur”, ont été mal accueillies, bien que certaines aient été annulées face à la contestation. La crise est aggravée par des déficits croissants de l’Assurance-maladie et des hôpitaux, et l’instabilité gouvernementale actuelle menace l’implémentation de réformes essentielles, notamment pour les soins aux personnes âgées et les soins palliatifs. L’instabilité ministérielle, avec sept ministres de la santé en sept ans, et la censure du gouvernement Barnier, contribuent à une gestion en mode survie, malgré une administration solide.
Le Monde, 06/12/2024, La Croix, 06/12/2024
Enjeux de la santé dans un contexte de crise écologique
La crise climatique et la pollution, en exacerbant les inégalités, ont un impact direct sur la santé et l’économie, nécessitant un engagement individuel et collectif pour y remédier. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) attribue un quart des décès annuels mondiaux à des facteurs environnementaux, soulignant l’urgence de réduire les maladies liées à la contamination de l’air, de l’eau et du sol. Cette nécessité s’aligne sur les 17 objectifs de développement durable de l’ONU, reconnaissant l’accès à un environnement sain comme un droit humain. Isabelle Maître, enseignante-chercheuse à l’École supérieure des agricultures, et Dominique Naert, , enseignante-chercheuse à l’École supérieure des agricultures, mettent en avant l’importance de l’évolution des habitudes alimentaires et du logement durable. La santé mentale, affectée par l’éco-anxiété, est également un enjeu majeur, comme le note Benjamin Brion, cofondateur de Moodwork, à l’origine d’une application consacrée à la santé mentale en entreprise, pointant vers la nécessité d’actions multifactorielles couvrant l’habitat, l’alimentation et le bien-être psychologique pour lutter contre les impacts de la crise climatique sur la santé.
Les Echos, 06/12/2024
En bref
L’Institut hospitalo-universitaire Prometheus, dirigé par le professeur Djillali Annane et inauguré dans les Hauts-de-Seine, vise à réduire de manière significative l’impact du sepsis, une réaction inflammatoire grave à une infection. Ce nouvel institut, intégrant près de 300 médecins et chercheurs, cherche à améliorer la compréhension et le traitement du sepsis, maladie aux multiples formes comme la septicémie et la méningite, et responsable de plus de 11 millions de décès annuels mondialement. En France, le sepsis cause environ 29 000 décès par an. L’OMS a élevé le sepsis au rang de priorité sanitaire mondiale en 2017, appelant à une meilleure surveillance et innovation dans le traitement de cette pathologie. L’IHU Prometheus réunit des experts de l’Université Paris-Saclay, du CEA, de l’Inserm, de l’AP-HP et d’entreprises du secteur, pour développer une médecine personnalisée contre le sepsis, s’éloignant des traitements uniformes au profit d’approches ciblées basées sur les caractéristiques individuelles des patients. Avec un budget de 150 millions d’euros sur dix ans, soutenu par un financement de 40 millions d’euros du plan France 2030, l’institut ambitionne de révolutionner la prise en charge du sepsis.
Le Nouvel économiste, 06/12/2024
Depuis sa mise en marché en 2016, la Prophylaxie Pré-Exposition (PrEP), basée sur l’emtricitabine/ténofovir, s’est révélée être un outil préventif crucial contre le VIH, particulièrement chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), avec une baisse notable des nouveaux diagnostics VIH dans cette population. Malgré l’efficacité prouvée, la majorité des 85000 personnes sous PrEP en France reste des HSH, alors que 54% des contaminations concernent les hétérosexuels. L’article souligne l’importance d’élargir l’accès à la PrEP à d’autres groupes à risque, notamment les femmes et les hommes hétérosexuels, particulièrement ceux originaires d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes ou d’Amérique du Sud, ainsi que les femmes migrantes, qui représentent un second public clé touché par le VIH. Depuis 2021, tous les médecins, y compris les généralistes, peuvent prescrire la PrEP et assurer son suivi, avec des ressources comme des formations e‑learning et des guides pratiques disponibles pour les soutenir. Victoria Manda, une infectiologue, met en lumière les spécificités et l’importance de la PrEP pour les femmes migrantes, notamment celles nées à l’étranger, qui présentent un risque accru d’infection par le VIH en France. La PrEP, compatible avec la grossesse et sans risque d’infertilité, est présentée comme un moyen de prévention crucial pour ces femmes, souvent dans l’impossibilité de contrôler pleinement leur prévention du VIH.
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 06/12/2024
La biotech montpelliéraine CILcare, spécialisée dans le traitement des pathologies auditives, a annoncé avoir bouclé un financement total de 40 millions d’euros. Ce financement comprend 21 millions d’euros levés récemment avec le soutien d’investisseurs comme le groupe pharmaceutique japonais Shionogi & Co et Sprim Global Investments, en plus des investisseurs historiques. Cette somme s’ajoute à un accord d’option exclusive sur licence de 15 millions d’euros conclu avec Shionogi en mai, promettant jusqu’à 400 millions d’euros en paiements d’étapes, et à 4,2 millions d’euros obtenus via l’appel à projets “i‑Démo” du programme France 2030. Célia Belline, P‑dg de CILcare, souligne que ce financement permettra d’entamer les essais cliniques de phase 2 en 2025 pour leur candidat-médicament principal, CIL001, ciblant la synaptopathie cochléaire, une pathologie sous-diagnostiquée affectant 10 à 15% des adultes mondialement. CILcare, pionnière dans le domaine, utilise IA et machine-learning pour avancer dans la recherche, visant à finaliser les essais de phase 2 d’ici fin 2027 avant d’entamer la phase 3.
La Tribune, 06/12/2024
