Covid-19 : la surmortalité des étrangers en France confirmée
Une étude, publiée hier, de l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Inserm, en partenariat avec Santé publique France et l’Institut convergences migrations, met en lumière une surmortalité des personnes nées hors d’Europe durant la première vague de Covid. Les chercheurs y démontrent que du 18 mars au 19 mai 2020, l’excès de mortalité était bien plus important au sein de la population née à l’étranger qu’au sein de la population née en France. Pour les 40 – 69 ans par exemple, le taux de mortalité était huit à neuf fois supérieur pour les immigrés d’Afrique subsaharienne que pour les personnes nées en France, dans les zones les plus touchées (Grand Est et Ile-de-France). Pour la même tranche d’âge de personnes originaires d’Afrique du Nord, d’Amérique ou d’Asie, la surmortalité y était 3 à 4 fois plus élevée. Parmi les causes, l’exposition des travailleurs immigrés, exerçant souvent des métiers de « première ligne ». « Les immigrés étaient représentés de manière disproportionnée » dans le groupe de personnes « fortement exposé, en particulier les travailleurs des services de santé et des services essentiels de première ligne », écrivent les chercheurs. En outre, les populations nées à l’étranger ont présenté des risques accrus de développer des formes sévères de la maladie à cause de comorbidités et de difficultés à accéder au système de santé.
La-croix.com, 08/11, La Croix, 09/11
Lire le communiqué de presse : Fort excès de mortalité pour les populations immigrées pendant la première vague de la pandémie de COVID-19 en France
Neurotechnologies : une charte pour encadrer les recherches
Faire remarcher un paralytique, combattre les maladies dégénératives, mais aussi écrire un article directement par la pensée, sans l’aide d’un clavier… Ces perspectives réjouissantes, et parfois inquiétantes, sont autant de promesses des neurotechnologies, domaine en plein essor, explique Le Figaro. A l’aide de casque, d’électrodes voire d’implants, les chercheurs tentent de sonder le cerveau, de le comprendre et de remédier à ses éventuels dysfonctionnements. « Pour nous, l’enjeu est double : faire que ce domaine, porteur d’espoir, tienne toutes ses promesses, et secundo, le faire dans des conditions responsables », déclare Hervé Chneiweiss, neurobiologiste et neurologue, président du comité d’éthique de l’Inserm, à l’origine d’une charte de développement responsable des neurotechnologies qui devrait être présentée le 17 novembre prochain par le ministère de la Recherche. Les avancées spectaculaires des neurosciences permettent de toucher à la mémoire, aux souvenirs, et même d’influer sur les processus décisionnels. « C’est toute l’importance de cette charte signée par l’ensemble des acteurs français du domaine, du public comme du privé, précise Hervé Chneiweiss. Ne pas sacrifier les progrès possibles à cause des dérives. Il faut pour ça convaincre de l’utilité de ces technologies et faire preuve de pédagogie sur les risques pour que chacun en ait pleinement conscience. Pour une fois, nous sommes en avance sur le mouvement et on peut réussir à tracer des limites avant qu’elles ne soient franchies. »
Lefigaro.fr, 08/11, Le Figaro, 09/11
En bref
Un accord post-Brexit signé en 2020 entre l’Union européenne et le Royaume-Uni prévoit que le secteur de la recherche britannique continue d’avoir accès aux programmes européens. Or, les scientifiques britanniques n’ont toujours pas accès à ces financements de l’UE. Ce gel des fonds européens est dénoncé par le gouvernement britannique. Ces subventions sont en effet cruciales pour nombre de projets de recherche scientifiques et de chercheurs. « Les activités financées sont très larges. Cela va du plus simple projet de recherche post-doctorat, où un seul chercheur demande un ou deux millions d’euros pour un projet, jusqu’à des choses très structurantes comme le financement de consortiums de scientifiques avec la collaboration de plusieurs scientifiques européens qui peuvent demander plusieurs dizaines de millions d’euros », explique à La Tribune Guillaume Fusai, responsable du pôle relation européenne de l’Inserm. Ainsi, l’Inserm a bénéficié de 330 millions d’euros d’Horizon 2020 (le programme précédent Horizon Europe) entre 2014 et 2020 pour financer 397 projets dans lesquels les équipes de l’Inserm participaient dont 173 projets coordonnés par l’Inserm, précise l’Institut. Le nouveau programme Horizon Europe (2021 – 2027) a, quant à lui, déjà financé 62 projets (dont 26 coordinations) avec un budget de 62 millions d’euros, ajoute l’organisme français.
La Tribune, 09/11
Des chercheurs de l’université Queen Mary de Londres et des collègues de CinCor Pharma aux Etats-Unis ont découvert qu’une nouvelle classe de médicament, appelé Baxdrostat, était capable de réduire de manière significative la pression artérielle élevée chez les patients qui résistent habituellement au traitement de l’hypertension artérielle. Les résultats ont été publiés dans le New England Journal of Medicine et présentés lors de la conférence des sessions scientifiques de l’American Heart Association. « L’efficacité des médicaments plus anciens peut varier considérablement d’un patient à l’autre, alors que l’une des caractéristiques de cette nouvelle classe de médicament est que l’on peut prévoir qu’elle fonctionnera bien chez les patients dont l’hormone aldostérone les a rendus résistants aux traitements plus anciens », a déclaré le Pr Morris Brown, co-auteur principal de l’étude et professeur d’hypertension endocrinienne à l’université Queen Mary de Londres.
Pourquoidocteur.fr, 08/11
Dans un entretien accordé à Egora, Vincent Prévot, directeur de recherche Inserm au sein du Laboratoire Lille Neuroscience & Cognition (Inserm-CHU de Lille-université de Lille), répond à la question : « Pourquoi tant de pubertés précoces pendant le Covid ? » Il explique : « En juin 2020, notre laboratoire a découvert que les neurones à GnRH, chefs d’orchestre de la fertilité, pouvaient être infectés dans l’hypothalamus par le Sars-CoV‑2 et mourir ». Et d’ajouter : « Les pubertés précoces relevées lors de l’épidémie de Covid pourraient par conséquent être liées à l’atteinte du système à GnRH, ces neurones spécifiques naissant dans le nez et migrant vers l’hypothalamus pendant la vie fœtale ».
Egora, 07/11
Une étude de cerveaux de personnes autistes décédées, parue dans la revue Nature, montre une baisse de l’activité de certains gènes dans l’ensemble du cortex. Les auteurs, de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), ont analysé 725 échantillons de tissus cérébraux prélevés après la mort de 112 personnes des deux sexes, âgées de 2 à 68 ans. Parmi ces individus, 49 avaient un diagnostic d’autisme et 54 sujets étaient indemnes de ces troubles (neurotypiques). Ils ont ensuite quantifié l’activité des gènes dans onze régions du cortex. Les chutes les plus marquées de l’activité des gènes sont constatées dans le cortex visuel et dans le cortex pariétal, qui traite des informations comme le toucher, la douleur ou la température. Ce déficit expliquerait les troubles de la sensorialité, très fréquents chez les personnes autistes : une hypersensibilité, ou parfois une hyposensibilité.
Le Monde, édition Science et Médecine, 09/11