Cocaïne : triplement du nombre d’intoxications en dix ans
Santé publique France a alerté, en début de semaine, sur la forte hausse de la consommation et des intoxications depuis plusieurs années. L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a dénombré 23 335 passages aux urgences en lien avec la cocaïne entre 2010 et 2022, un chiffre qui a triplé en l’espace d’une décennie, pointe le rapport. Les passages aux urgences touchent en priorité des hommes (75 %) et de jeunes adultes, ce qui correspond au profil des consommateurs. Les patients sont admis principalement pour intoxication (65 %), dépendance (13 %) ou sevrage (7,5 %). L’évolution est plus marquée chez les femmes (de 4,5 à 12,6 pour 100 000 passages, contre 12 à 29,2 pour les hommes). En 2019, la cocaïne était en cause dans 12 % des passages aux urgences liés à l’usage de drogues contre 7 % en 2015, selon les données du réseau Organisation de la surveillance coordonnée des urgences (Oscour). L’enquête de l’OFDT démontre, par ailleurs, que la cocaïne s’est banalisée dans toutes les catégories sociales. Si son usage était plus important chez les chômeurs que chez les actifs dans les années 2000, il a augmenté chez ces derniers et concerne désormais tous les groupes professionnels. Ainsi que les femmes : en 2000, elles étaient 18 % parmi les usagers de 18 à 64 ans, contre 28 % en 2018, soit 10 points de plus.
Le Figaro, 29/03
Université Paris-Est Créteil : un bâtiment de recherche biomédicale livré mi-2025
Les Echos consacrent un article au nouveau bâtiment de recherche biomédicale (BRB) de la faculté de santé de l’université Paris-Est Créteil (Upec) qui sera livré mi-2025 et qui s’inscrit dans la stratégie visant à faire de l’Ile-de-France « la capitale européenne de l’intelligence ». La présidente de la région, Valérie Pécresse, était présente à Créteil (Val-de-Marne), vendredi 17 mars, pour la pose de la première pierre de cet édifice qui sera situé au sein du campus Henri Mondor. Il s’agit d’un projet préparé de longue date qui se concrétise enfin : en effet, sa construction était inscrite au précédent contrat de plan État-Région (CPER) pour la période 2015 – 2020. Le bâtiment de 5.600 m² mêlera zones de bureaux et laboratoires avec du matériel de pointe. Environ 170 chercheurs travailleront dans les laboratoires de recherche du futur édifice. Ils seront issus de l’Institut Mondor de recherche biomédicale et du laboratoire d’excellence Vaccine Research Institute. Un des axes majeurs du futur bâtiment de recherche biomédicale est la lutte contre les maladies infectieuses. Les équipes travailleront ainsi sur le développement des traitements et les vaccins de demain. Le budget pour cette opération s’élève à 20,5 millions d’euros, dont 85 % seront financés par la région Ile-de-France – soit une enveloppe de 16 millions d’euros. Le tour de table est complété par l’Upec à hauteur de 3,5 millions d’euros, et par l’Inserm à hauteur de 1 million d’euros.
Les Echos, Entreprises et Collectivités, 29/03
En bref
Dans son édition Science et Médecine, Le Monde se penche sur « la médecine des gènes à l’ère Crispr ». Le journal explique que, dix ans après sa découverte, cet outil de modification du génome commence à livrer des applications médicales dans des pathologies comme la drépanocytose et certaines leucémies. Autre cible privilégiée, les pathologies ophtalmiques. « Nous sommes à l’avant-garde, car l’œil est une petite structure, facilement accessible avec une aiguille, et ce que nous administrons ne se propage pas ailleurs, explique Deniz Dalkara, directrice de recherche Inserm à l’Institut de la vision, à Paris. Et puis nous avons deux yeux, donc on peut facilement mesurer l’effet d’un traitement. » Pas moins de quarante essais sur des animaux ont fait l’objet de publications pour les seules maladies rétiniennes, et des centaines d’autres sont en cours. Enfin, deux essais cliniques ont été lancés, l’un contre l’amaurose congénitale de Leber dite de type 10, l’autre contre une forme ophtalmique de l’herpès.
Le Monde, édition Science et Médecine, 29/03
Le gouvernement a présenté, lundi 27 mars, son plan d’action contre les nitrites présents dans la charcuterie. Il demande aux industriels des « baisses immédiates d’additifs nitrités » d’environ 20 % d’ici un mois pour les produits de charcuterie de grande consommation. Cette mesure ne satisfait pas l’association Foodwatch, la Ligue contre le cancer et Yuka qui demandaient l’interdiction totale des additifs. En janvier dernier, l’Inserm a alerté sur le risque d’une exposition alimentaire aux nitrites pouvant entraîner un risque accru de diabète de type 2. Mais, interdire les nitrites et nitrates reste compliqué au niveau sanitaire. La filière et le ministère de l’Agriculture mettent en avant que leur suppression pourrait exposer les consommateurs à des bactéries.
Tf1info.fr, Topsante.com, 28/03
Une étude des équipes de Dana Small, de l’école de médecine de l’université Yale (New Haven, Etats-Unis), et celle de Marc Tittgemeyer, de l’Institut Max Planck pour la recherche sur le métabolisme, à Cologne (Allemagne), publiée dans la revue Cell Metabolism, suggère que manger des aliments gras et sucrés, même en petite quantité et sur une courte période, agit sur l’activité cérébrale et modifie les préférences pour ces mêmes aliments. L’équipe internationale a étudié le comportement de 49 volontaires pendant huit semaines. Le système dopaminergique, c’est-à-dire la région du cerveau responsable de la motivation et de la récompense, était particulièrement activé chez les personnes ayant mangé une nourriture plus grasse et plus sucrée. « Cette étude randomisée est intéressante car réalisée chez l’homme, avec une méthodologie bien construite », estime Paul Brunault, psychiatre addictologue au CHU de Tours et chercheur à l’Inserm. Les auteurs concluent que « la modification de l’environnement alimentaire et la réduction de la disponibilité des aliments gras et sucrés à forte densité énergétique sont essentielles pour lutter contre la pandémie d’obésité ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 29/03
Des directeurs d’instituts hospitalo-universitaires (IHU) – Alexis Brice, Institut du cerveau ; Stéphane Hatem, IHU ICAN ; Pierre Jais, IHU Liryc ; Stanislas Lyonnet, Institut Imagine ; Didier Mutter, IHU Strasbourg ; José-Alain Sahel, Institut FOReSIGHT – publient une tribune dans Le Monde intitulée : « Les données massives de santé doivent devenir un « bien commun » pour la recherche ». Ils expliquent que les IHU sont de bons candidats pour accompagner la révolution médicale, technique et réglementaire liée à l’intelligence artificielle. Ils écrivent : « Nous, directeurs des IHU regroupés au sein de l’Alliance IHU France, proposons que les IHU soient des lieux d’expérimentation disposant d’un cadre spécifique pour la réutilisation des données, pour évaluer la faisabilité et l’efficacité de nouvelles solutions en santé appuyées sur l’IA, et ouverts aux partenariats public-privé, pour créer les outils de la médecine de demain ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 29/03