À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Les leçons de la canicule historique de 2003
Le Figaro fait le point, vingt ans après, sur les leçons de la canicule historique de 2003. Selon le quotidien, alors que 19 départements sont toujours en vigilance rouge ce jeudi, la classe politique a appris de ses erreurs passées. Un rapport publié le 25 septembre 2003 par l’Inserm a montré que la canicule avait entraîné, au 20 août, 14 800 décès en excès par rapport aux années précédentes. Soit une augmentation de 60 % « par rapport à la mortalité attendue ». En 2003, les campagnes de prévention sur l’importance de l’hydratation et sur le risque de mortalité en cas de canicule étaient quasi inexistantes. L’État a, depuis, appris de ses échecs, comme en témoigne l’implication du nouveau ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, sur le dossier, souligne le quotidien. « En vigilance rouge, tout le monde est concerné. Pas simplement les personnes fragiles, âgées ou isolées. La population générale doit prendre en compte ce risque », a‑t-il insisté mardi soir. Dans le même temps, la Direction générale de la santé (DGS) a envoyé un DGS-urgent à l’ensemble des professionnels de santé afin de porter « une attention toute particulière à vos patients les plus fragiles (personnes âgées, handicapées ou fragiles, isolées, atteintes de maladie chronique, femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants…) ». Pour l’heure, le ministre de la Santé assure ne pas constater « de passages importants aux urgences ». « Les indicateurs de Santé publique France montrent, en effet, sur les derniers jours une hausse modérée des passages aux urgences et des appels auprès de SOS Médecins en lien avec la chaleur depuis une semaine », confirme la DGS.
Le Figaro, 24/08
Mortalité infantile : inquiétante hausse en Ile-de-France
Selon une étude de l’Observatoire régional de santé (ORS), 13 401 bébés, nés en Ile-de-France ces vingt dernières années, sont décédés avant 1 an. L’Ile-de-France concentre, à elle seule, un quart de la mortalité infantile du pays, c’est-à-dire les bébés décédés dans leur première année de vie. En cinquième position des pays de l’OCDE avec la plus faible mortalité en 1980, la France n’a cessé de perdre du terrain, pour dégringoler en 2020 à la 18e place, avec 3,4 décès pour 1 000 naissances. Et pour la région capitale, le constat est rouge écarlate : 4,08 décès sur 1 000 naissances en Ile-de-France en 2020 (taux lissé sur trois années). Et au-delà de 5 pour 1 000 en Seine-Saint-Denis. « L’augmentation est plus rapide et plus importante que ce qui est observé au niveau national », constate Babette Matulonga, médecin épidémiologiste à l’ORS et coautrice de l’analyse. « En Seine-Saint-Denis, la mortalité est toujours plus importante que la moyenne régionale, mais des départements plutôt bien classés voient leur mortalité augmenter plus rapidement que la moyenne régionale, comme le Val-de-Marne, les Yvelines, Paris. » « La précarité est un facteur de risque », alerte le Pr Olivier Morel, gynécologue au CHU de Nancy, responsable de la commission démographie du Collège national des gynécologues et obstétriciens français.
Le Parisien, 24/08
En bref
Lefigaro.fr rend compte des « techniques novatrices pour restaurer la vue ». Un essai développé à l’Institut de la vision par Deniz Dalkara (Inserm) devrait démarrer l’an prochain, pour évaluer le bien-fondé d’un produit de thérapie génique nommé SPVN20. « Il a pour but de réactiver des cônes que l’on dit dormants, car leurs pigments ne réagissent plus à la lumière », explique le Pr José-Alain Sahel, fondateur de l’Institut de la vision et de son Institut hospitalo-universitaire (IHU FOReSIGHT). La technique consiste à injecter dans la rétine le gène d’une protéine pouvant prendre la place de ces derniers. Les scientifiques ont aussi entrepris de s’attaquer aux autres grandes causes de cécité, celles qui coupent le contact entre œil et cerveau, en agissant directement dans le cortex visuel grâce aux ultrasons. « Nous avons cherché une protéine qui y soit sensible, et grâce à laquelle on pourrait activer les neurones du cortex visuel », explique Serge Picaud, directeur de recherche Inserm aujourd’hui à la tête de l’Institut de la vision. Cette approche « sonogénétique » vient d’être partiellement validée chez le rongeur, qui après avoir reçu le gène d’une protéine bactérienne et stimulé par une interface transformant les ondes lumineuses en ultrasons, paraît percevoir la lumière.
Lefigaro.fr, 22/08
Le magazine Elle se penche sur le sport et fournit son « mode d’emploi pour y reprendre goût ». La revue a interviewé Francis Chaouloff, directeur de recherche Inserm au Neurocentre Magendie (Bordeaux). Ce dernier explique : « Il a été montré que l’exercice physique a des effets antidépresseurs et anxiolytiques chez l’homme. Les études chez l’animal suggèrent que ces effets positifs sont liés au relargage de monoamines, comme la sérotonine, selon des mécanismes semblables à ceux des antidépresseurs. D’autres études ont indiqué que le cerveau régule également la motivation pour l’exercice et le plaisir que l’on peut en tirer ».
NouvelObs.com, 22/08
Une étude, publiée dans Nature Communication, vient de révéler que le cerveau des personnes anxieuses contrôlerait différemment (et moins bien) les émotions : l’activité cérébrale ne serait pas la même selon que l’on ressente du stress ou non. L’équipe de scientifiques a constaté que « les personnes socialement anxieuses utilisent une section différente du cerveau antérieur pour prendre des décisions », détaille le communiqué de presse. Plus précisément, « les personnes anxieuses utilisent une section moins appropriée du cerveau antérieur pour ce contrôle. Il est plus difficile pour elles de choisir un autre comportement, alors elles évitent plus souvent les situations sociales », reprend Bob Bramson, premier auteur des nouvelles recherches.
MarieClaire.fr, 23/08
Deux expériences d’implants cérébraux, publiées dans la revue Nature, représentent une grande avancée pour rendre la parole à ceux qui en ont perdu l’usage à cause d’une maladie ou d’un accident. La technique consiste à décoder le langage directement depuis le cerveau. Les chercheurs du département de neurochirurgie de l’université américaine de Stanford ont implanté, en mars 2022, à Pat Bennett, 68 ans, atteinte de la maladie de Charcot, quatre petits carrés de 64 micro-électrodes faites de silicone. On « peut désormais imaginer un futur dans lequel on rétablit une conversation fluide avec une personne souffrant de paralysie » du langage, a déclaré Frank Willett, professeur à Stanford et co-auteur de l’étude. Avec son interface cerveau-machine (ICM), Pat Bennett parle via un écran au rythme de plus de 60 mots par minute. Dans la deuxième expérience, menée par l’équipe d’Edward Chang à l’Université de Californie, le dispositif repose sur une bande d’électrodes posée sur la matière corticale. Ses performances sont comparables au système de l’équipe de Stanford, avec une médiane de 78 mots par minute, cinq fois plus rapide qu’auparavant.
AFP, 23/08