Canicule et JO
La canicule qui fait suffoquer le sud de la France a gagné hier les sites des compétitions olympiques. Si le risque est anticipé par les athlètes, les fortes chaleurs obligent à des adaptations. Ce mercredi s’annonce comme la journée la plus chaude à l’échelle nationale en raison de températures minimales très élevées et de maximales encore très fortes sur le pays, de 30 °C à 39 °C. Le risque de canicule avait été anticipé de longue date par le Comité d’organisation des JO de Paris 2024, les autorités et les équipes sportives. L’exposition à de fortes chaleurs combinée à un exercice sportif « risque de dépasser les capacités de thermorégulation de l’organisme, ce qui peut mener au coup de chaleur », explique Basile Chaix, directeur de recherche en santé et environnement à l’Inserm. La température centrale de l’organisme dépasse alors les 40 °C, ce qui déclenche différents symptômes (nausées, crampes, céphalées, malaises, difficultés respiratoires), pouvant aller jusqu’au décès. « S’il n’est pas pris en charge en moins de trente minutes, le coup de chaleur peut être mortel », appuie l’expert.
Lemonde.fr, 30/07
Fake news santé
En cet été rythmé par les Jeux olympiques de Paris 2024, les Vérificateurs de TF1info proposent une série consacrée au sport et à la santé, en partenariat avec l’Inserm. Dans le troisième épisode, Catherine Féart, chargée de recherche à l’Inserm spécialisée en épidémiologie nutritionnelle et membre du conseil d’administration de la Société française de nutrition (SFN), explique que consommer des compléments en protéines est loin d’être indispensable à la pratique sportive : « Dans le cadre d’une alimentation équilibrée, les apports en protéines sont normalement satisfaits. Commencer à consommer des protéines en plus quand on commence une activité sportive ne présente pas d’intérêt. Pour la population générale, ce n’est même pas recommandé. Le message clé, c’est qu’une alimentation équilibrée est plus importante qu’un supplément en protéines ». Une prise à outrance de ces suppléments – et sans avis médical – comporte des risques.
Tf1info.fr, 30/07
L’Inserm a publié 5 Canal Détox, dans le cadre d’une série spéciale JO : https://presse.inserm.fr/le-canal-detox/
En bref
Le Monde rend compte des « stratégies pour espérer guérir le VIH ». Les chercheurs explorent de multiples pistes pour tenter d’éliminer définitivement le virus chez les personnes infectées. Des résultats encourageants ont été présentés lors de la dernière conférence internationale sur le sida, à Munich. Depuis 2008, les chercheurs ont les yeux rivés sur de très rares personnes – sept à ce jour, six hommes et une femme – toutes considérées comme « guéries » d’une infection par le VIH. « Ces sept personnes guéries sont importantes : elles nous renseignent sur les voies à suivre pour le Cure HIV », explique au Monde Sharon Lewin, de l’institut Peter Doherty sur les infections et l’immunité, à Melbourne (Australie). Les cellules réservoirs, parce qu’elles abritent le VIH dormant, sont devenues la cible des chercheurs. Beaucoup d’approches sont à l’étude pour les éliminer.
Le Monde, 31/07
Afin d’éviter les pénuries de médicaments l’hiver prochain, les pharmacies ne peuvent désormais utiliser qu’un seul canal d’approvisionnement pour obtenir des antibiotiques destinés aux enfants, a annoncé hier l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les pharmacies ont désormais l’obligation de se tourner vers les grossistes répartiteurs, leur canal d’approvisionnement principal, plutôt que de passer directement commande auprès des laboratoires, pour obtenir des médicaments pédiatriques à base d’amoxicilline et d’amoxicilline associée à de l’acide clavulanique (Augmentin). La mesure actée « avec l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement », doit « favoriser une répartition équitable des stocks dans les officines du territoire métropolitain », explique l’ANSM dans un communiqué, après avoir réuni la filière le 11 juillet dernier. Les départements et régions d’outre-mer ne sont pas concernés « en raison des spécificités du circuit d’approvisionnement ».
Les Echos, 31/07
Le Figaro explique que, « contre Parkinson, la thérapie par ultrasons peine à s’imposer en France ». Cette technique, déjà utilisée depuis plusieurs années dans d’autres pays, ne nécessite pas de chirurgie. En France, ce traitement, qui fait encore débat parmi les spécialistes, est quasiment inaccessible. Initialement développée contre les tremblements essentiels, « cette technique consiste à faire converger plus d’un millier d’ultrasons au niveau d’une région du cerveau qui dysfonctionne dans la maladie de Parkinson », explique Marie Fuzzati, directrice scientifique de l’association France Parkinson. Tout cela se fait alors que le patient est dans une machine IRM. « Il faut être très précis, c’est au millimètre près. La zone ciblée est proche de zones impliquées dans l’élocution ou la mémoire », précise Marie Fuzzati. Une erreur d’inattention peut donc provoquer de graves effets indésirables irréversibles. L’avantage est que cela se fait sans opération ni hospitalisation (le patient peut rentrer chez lui le jour même) et les effets sont immédiats. Les tremblements cessent quasiment, pour quelques mois voire quelques années. En France, il est encore très compliqué de bénéficier de cette intervention. Une situation qui pourrait s’expliquer par le fait que la technique concurrente, la stimulation cérébrale profonde est une découverte française, indique Le Figaro.
Le Figaro, 31/07
En parallèle des Jeux olympiques de Paris 2024, le CNRS a lancé, lundi, une grande étude participative pour évaluer les habitudes des Français en matière de sport, et l’impact de leur activité sur leur santé. Le projet s’appelle Mouv’en Santé et a été lancé, lundi, au Club France à la Grande Halle de la Villette, à Paris, où se retrouvent les athlètes, les partenaires et le public, séduit par l’initiative. Olivier Rey, chercheur à l’Institut des sciences du mouvement, supervise ce projet pour le CNRS. Il aimerait inciter les Français à bouger plus : « La population la plus touchée, ce sont les enfants et les adolescents qui sont de gros consommateurs d’écrans, notamment, et qui adoptent des comportements sédentaires. » Selon lui, les recommandations de « manger cinq fruits et légumes par jour » et de « bouger 30 minutes par jour » « c’est bien, mais ça ne suffit pas, ça ne fonctionne pas en soi ». « Par l’implication des Français dans ce projet de recherche où ils deviennent acteurs, nous pensons pouvoir modifier le rapport à l’activité physique », ajoute-t-il. Le but de cette étude participative, portée par le CNRS et ses partenaires, est aussi de constituer une base de données sur la condition physique des Français. Un premier bilan sera fait dans trois ans. Il est aussi possible de se pré-inscrire et de s’informer sur l’étude sur le site de Mouv’en Santé.
Francetvinfo.fr, 30/07