Cancer : découverte du rôle clé de l’ADN « poubelle » dans la réponse immunitaire
Des chercheurs de l’Institut Curie, du CNRS et de l’Inserm ont montré que l’ADN non codant peut jouer un rôle essentiel dans l’expression des gènes et la réponse immunitaire, ouvrant la voie à de nouvelles thérapies contre le cancer. L’ADN non codant, parfois surnommé ADN « poubelle » (junk DNA en anglais), désigne l’ensemble des séquences du génome qui ne sont pas traduites en protéines. Ce sont ces « éléments transposables » qui se répètent dans le génome hôte de manière dispersée. Les chercheurs ont découvert que l’expression de certains éléments transposables change totalement au cours du phénomène dit « d’épuisement » de certaines cellules du système immunitaire (les lymphocytes T) qui survient dans les cancers. Selon les chercheurs, on pourrait augmenter l’expression de ces éléments transposables « afin de conserver la capacité des lymphocytes T à tuer les cellules tumorales ». Leurs travaux ont été publiés dans la revue Science Immunology. « Le génome humain est constitué de 2 à 4 % de gènes et de 40 à 50 % d’éléments transposables, explique dans un communiqué le Dr Christel Goudot, ingénieure spécialisée en bio-informatique et co-autrice de l’étude. Un pan entier du génome qui a longtemps été ignoré ! Depuis peu, l’avènement des méthodes de séquençage a montré que ces éléments […] jouent un rôle dans la régulation et l’expression des gènes. C’est pourquoi nous nous intéressons autant à eux. »
Pourquoidocteur.fr, 30/10
Alerte sur la santé mentale des étudiants
En 2021 au sortir de la pandémie de Covid-19, au moins un jeune sur cinq âgé de 18 à 24 ans était « concerné par la dépression », selon Santé publique France. Les données récoltées par Christophe Tzourio, professeur d’épidémiologie et directeur du Service de Santé (SSU) de l’Université de Bordeaux jusqu’à la rentrée 2023, et sa collègue Mélissa Macalli, postdoctorante spécialisée dans la santé mentale des jeunes et chercheuse à l’Inserm, sont encore plus alarmantes. Depuis une dizaine d’années, ils ont mené plusieurs études de profondeur sur la psychologie des étudiants bordelais, auxquels plus de 20 000 jeunes ont participé. « Avant le Covid, 25 % d’entre eux montraient des symptômes de dépression. Sur l’année 2022 – 2023, 43 % des étudiants étaient concernés » selon leur dernière étude « Prisme » menée auprès de 2000 jeunes, expose Mélissa Macalli. « Nos données corroborent ce que l’on voit sur le terrain : la santé mentale des étudiants ne va pas mieux depuis le Covid, bien au contraire », constate Christophe Tzourio. « Même si on est revenus à un mode de fonctionnement normal dans les universités, ce qui ressort énormément c’est un retour au contact social qui demeure très difficile, et un profond sentiment de solitude », explique Mélissa Macalli. Parmi les interrogés, « 70 % disent se sentir souvent ou très souvent seuls. Un quart disaient se sentir tout le temps très seul ».
LeParisien.fr, 30/10
En bref
La biotech franco-suisse GeNeuro, spin-off de l’institut Mérieux et de l’Inserm, a annoncé en octobre un partenariat de recherche avec Verily, filiale d’Alphabet, la maison mère de Google, pour poursuivre ses études sur les rétrovirus endogènes humains (REH) grâce à de grandes bases de données. La société développe une réponse médicamenteuse au Covid long et mène actuellement une étude clinique de phase 2 en Europe en vue de valider son anticorps Temelimab.
La Tribune, 31/10
Selon les chiffres annuels de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en 2022, 234 000 avortements ont été enregistrés, 17 000 de plus qu’en 2021. Soit « le niveau le plus élevé enregistré depuis 1990 ». Méfiance à l’égard de la pilule, précarité… des hypothèses peuvent expliquer cette hausse, qui ne doit pas être vue comme un problème, rappellent des médecins. Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a annoncé, dimanche 29 octobre, qu’un projet de loi constitutionnel pour y « graver la liberté des femmes de recourir à l’IVG » serait envoyé au Conseil d’État cette semaine.
Le Monde, 31/10
Des chercheurs italiens ont découvert que manger une portion complète (soit 150 grammes) de poisson par jour réduit le risque de maladie cardiovasculaire jusqu’à 30 %. Leurs résultats sont publiés dans la revue Nutrients. Les spécialistes ont mené une revue systématique et une méta-analyse sur 18 travaux de recherches portant sur les maladies cardiovasculaires. Cela regroupait un panel de 442.407 participants ainsi que la survenue de 78.805 événements de maladies cardiovasculaires mortelles et non mortelles. Dans le cas d’une consommation de poisson allant de deux à trois portions par semaine de 150 grammes, le risque diminuait de 8 %. Selon les spécialistes, le poisson gras serait plus efficace que le poisson maigre. Attention toutefois au mode de cuisson, car une consommation « élevée ou faible » de poisson frit augmenterait les risques de maladies cardiovasculaires de 3 %.
Femmeactuelle.fr, 30/10
Débordée par les escrocs, la médecine esthétique se cherche une légitimité. Dans un livre blanc, l’Institut Sapiens plaide pour une régulation de ce secteur marqué par une multiplication des dérives. Injections d’acide hyaluronique, peeling, radiofréquence, épilation laser, micropigmentation, implants capillaires… l’accès aux traitements s’est démocratisé, l’innovation s’est accélérée et permet de répondre à de nouvelles problématiques, qu’il s’agisse de surpoids, d’acné ou même de santé intime. Le marché a ainsi triplé en dix ans, pour approcher les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans l’Hexagone. L’an passé, 423 000 actes ont été pratiqués en France, selon l’International Society of Aesthetic Plastic Surgery. Or l’explosion des actes de médecine esthétique s’est accompagnée de nombreuses dérives. Les premiers procès de « fake injectors », qui sévissent notamment sur les réseaux sociaux, ont eu lieu ces derniers mois, ternissant l’image de la profession.
Le Figaro, 31/10
La Tribune présente Cuidam, une plateforme de soutien psychologique pour les étudiants de l’enseignement supérieur. Elle a été lancée il y a deux ans par trois étudiants en master à Sup de Pub Bordeaux et se déploie désormais au niveau national. La plateforme met en relation des étudiants avec des professionnels de santé par l’intermédiaire des établissements d’enseignement supérieur. Six établissements la mettent actuellement à disposition de leurs étudiants, et elle est disponible à Agen, Nantes et Lyon. Le service est gratuit pour l’étudiant mais payant pour l’établissement qui achète l’accès à la solution ainsi qu’un pack de consultations réalisées en ligne par des professionnels de santé ciblés. Selon Liam Donne, co-fondateur de Cuidam, 70 % des étudiants étaient en situation de détresse psychologique en 2022.
La Tribune, 31/10