À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Début de l’épidémie de bronchiolite en France
La France observe les premiers signes de l’épidémie annuelle de bronchiolite, particulièrement chez les bébés, avec un démarrage imminent en métropole, notamment en Île-de-France. Santé publique France a signalé un état de pré-épidémie dans cette région ainsi qu’en Guadeloupe et Martinique au 20 octobre. Bien que la maladie soit habituellement bénigne, elle peut nécessiter une hospitalisation pour les nourrissons. Deux traitements préventifs sont déployés cette saison : le Beyfortus d’AstraZeneca et Sanofi pour les bébés, et l’Abrysvo de Pfizer pour les femmes enceintes, ce dernier étant une nouveauté. Le Beyfortus, utilisé l’année précédente, a montré une efficacité en limitant les hospitalisations infantiles. Parallèlement, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière et la Covid-19 a débuté, ciblant principalement les personnes à risque, avec une situation encore sporadique pour la grippe et une activité faible pour la Covid-19, à l’exception d’une épidémie de grippe à la Réunion.
Agence France Presse Fil Gen, 24/10/2024
Liens entre le diabète de type 2 et le risque accru de cancer du pancréas
Une récente étude, publiée dans la revue Diabetes, met en lumière une corrélation préoccupante entre le diabète de type 2 et un risque accru de cancer du pancréas, une maladie particulièrement agressive et souvent diagnostiquée tardivement. En France, le cancer du pancréas touche environ 14 000 personnes chaque année. Selon l’Inserm, les individus souffrant de diabète de type 2, qui représentent environ 4 millions de Français et 537 millions de personnes à l’échelle internationale, sont particulièrement à risque. Cette étude, fruit d’une collaboration entre l’Inserm, le CNRS, le CHU de Lille, l’Université de Lille et l’Institut Pasteur de Lille, s’est penchée sur les modifications épigénétiques influençant l’activité du gène PNLIPRP1 chez les diabétiques de type 2, soulignant un lien entre ces modifications et une augmentation du mauvais cholestérol (LDL). Ce constat ouvre des perspectives sur le rôle potentiel des statines, médicaments réduisant le cholestérol, dans la prévention des maladies pancréatiques chez les diabétiques. L’étude soulève l’importance de la prévention, notamment par le mode de vie, et indique le besoin urgent de sensibilisation aux symptômes pour un diagnostic précoce.
femmeactuelle.fr, 24/10/2024
En bref
Samuel Vergès, chercheur à l’Inserm et directeur de recherche au laboratoire Inserm/Université Grenoble Alpes, se penche sur l’hypoxie, un phénomène pouvant avoir des effets bénéfiques ou néfastes selon l’intensité de l’exposition. Ses recherches, notamment auprès des habitants de La Rinconada, la ville la plus haute du monde, visent à comprendre comment l’organisme réagit à la privation d’oxygène. L’équipe de Samuel Vergès a observé que l’hypoxie, lorsqu’elle est modérée, peut servir de stimulus pour améliorer la santé cardiorespiratoire et vasculaire, et augmente la production de globules rouges. Cette découverte est particulièrement utile pour les sportifs de haut niveau qui s’entraînent en conditions d’altitude pour améliorer leurs performances. Par ailleurs, les habitants de La Rinconada présentent des adaptations uniques, comme des taux d’hématocrite extrêmement élevés, bien que cela puisse avoir des conséquences négatives sur leur santé cardiovasculaire à long terme. L’équipe explore également l’utilisation de l’acétazolamide pour améliorer les symptômes liés à l’hypoxie. Cette recherche offre des perspectives importantes tant pour la compréhension des effets de l’hypoxie que pour le développement de traitements thérapeutiques.
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 25/10/2024
Une équipe de chercheurs a récemment testé l’efficacité d’un dispositif de stimulation transcrânienne à domicile pour traiter la dépression. Contrairement aux traitements classiques comme la psychothérapie et les antidépresseurs, qui peuvent s’accompagner d’effets secondaires et d’une résistance chez certains patients, la stimulation transcrânienne présente une option moins invasive et potentiellement sans effets secondaires. Le dispositif, similaire à un bonnet de bain équipé d’électrodes, applique un courant électrique faible pour stimuler le cortex préfrontal dorsolatéral, une zone du cerveau liée à la régulation de l’humeur et souvent moins active chez les personnes souffrant de dépression. Les premiers résultats publiés dans Nature Medicine sont prometteurs : 45 % des participants au groupe de traitement ont montré une amélioration significative de leurs symptômes contre 22 % dans le groupe témoin. Olivier David, directeur de recherche Inserm à l’université d’Aix-Marseille, soutient ce dispositif comme véritable option de traitement. Cependant, les spécialistes restent prudents, soulignant que la stimulation n’a pas été efficace pour tous les patients et évoquant la nécessité d’autres essais pour confirmer ces résultats.
Lefigaro.fr, 25/10/2024
Des recherches récentes soulignent l’importance de l’alimentation dans la prévention et le traitement des troubles mentaux, notamment la dépression. Une étude française dirigée par Tasnime Akbaraly, chercheuse à l’Inserm (unité 1018), a analysé les données de la cohorte anglaise « Whitehall II », mettant en évidence un lien entre la consommation d’aliments ultratransformés et une augmentation de 30 % du risque de développer des épisodes dépressifs. Cette découverte confirme les résultats d’études antérieures et suggère que des aliments spécifiques, comme ceux du régime méditerranéen, pourraient avoir des effets protecteurs sur le cerveau et le psychisme, réduisant le risque de symptômes dépressifs de 33 %. Ces études, bien que principalement observationnelles, ouvrent la voie à une meilleure compréhension des mécanismes par lesquels l’alimentation influence la santé mentale, en mettant en avant le rôle potentiel de l’inflammation et du microbiote intestinal. Des applications comme Food4Mod, développée par la fondation Fondamental, proposent des outils pratiques pour aider les patients dépressifs à modifier leurs habitudes alimentaires, soulignant la nécessité d’intégrer la nutrition dans les stratégies de prévention et de traitement des troubles psychiques.
Lefigaro.fr, 25/10/2024
Une étude parue dans la revue Jama Oncology révèle que les « chatbots » pourraient offrir des réponses plus empathiques que celles des médecins dans le cadre de questions de patients sur le cancer. Toutefois, le Dr Kévin Yauy, médecin généticien et chercheur à la tête du laboratoire d’IA générative en santé Erios à Montpellier, soutient que l’intelligence artificielle (IA) ne vise pas à remplacer les médecins mais à enrichir leur pratique. Selon lui, l’IA peut contribuer à une médecine plus empathique et personnalisée en améliorant l’interprétation de l’imagerie, en accélérant les diagnostics et en prédisant les réponses aux traitements. Le Dr Yauy et son équipe travaillent également à améliorer le parcours de soins des patients et la formation des médecins. Ils utilisent l’IA pour analyser l’évaluation des patients sur la qualité des soins à l’hôpital et développent des outils pour rendre la communication avec les patients plus claire et didactique. Par ailleurs, le Dr Yauy a mis au point une plateforme d’entraînement numérique, DocSimulator, qui simule des consultations avec des patients virtuels, y compris pour des cas de maladies rares, afin de mieux former les étudiants en médecine. Cette innovation a déjà montré des résultats prometteurs, avec 80 % des étudiants ayant eu l’impression de discuter avec un vrai patient.
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 25/10/2024