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Antipsychotiques et maladie d’Alzheimer – grippe aviaire H5N1 – additifs alimentaires – vieillissement en bonne santé – pollution atmosphérique et cancers

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À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.

Les antipsychotiques, source de risques pour les malades atteints d’Alzheimer

Une étude, publiée mercredi dans le British Medical Journal, pointe les graves effets secondaires des neuroleptiques et relance la controverse sur l’efficacité de leur prescription aux patients atteints de démence. Ces médicaments controversés restent encore largement prescrits pour traiter certains symptômes de la maladie d’Alzheimer. « Leur emploi chez les adultes atteints de démence est associé à des risques accrus d’accident vasculaire cérébral, de maladie thromboembolique veineuse, d’infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque, de fracture, de pneumonie et d’insuffisance rénale aiguë », détaille la publication à partir de données issues du système de soins britannique. Ce travail, mené en examinant a posteriori des données issues du système de soins britannique, ne peut toutefois pas établir de rapport direct de cause à effet. Il est, par exemple, possible que, dans certains cas, une pneumonie ait favorisé l’apparition d’une démence – et donc la prescription d’un traitement associé – et non l’inverse. Mais plusieurs neurologues et gériatres ont salué le sérieux de la méthodologie et le caractère important d’une telle étude, à un moment où les antipsychotiques connaissent un regain de prescriptions depuis la crise de la Covid. « Le risque, c’est que des patients se voient prescrire des antipsychotiques dangereux, pour la seule raison qu’il n’y a pas assez de personnel soignant qualifié pour gérer leur comportement », a commenté le neurologue Charles Marshall dans une réaction au Science Media Center britannique, admettant que ces traitements peuvent être justifiés dans de rares cas.

AFP, 18/04, La Croix, 19/04

La transmission de la grippe aviaire H5N1 à l’homme « est une énorme inquiétude »

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait part de son « énorme inquiétude » hier face à la propagation croissante de la souche H5N1 de la grippe aviaire à de nouvelles espèces, y compris les humains. « Cela reste, je pense, une énorme inquiétude », a déclaré Jeremy Farrar, scientifique en chef de l’agence de santé des Nations unies, lors d’un point de presse à Genève. La crainte est que le virus du H5N1, qui chez les personnes contaminées par leur contact avec des animaux infectés a démontré « un taux de mortalité extraordinairement élevé », s’adapte pour devenir capable de se transmettre d’humain à humain. Il n’y a pour l’heure aucune preuve d’une transmission d’humain à humain du H5N1. Entre 2003 et le 1er avril 2024, l’OMS a déclaré avoir enregistré un total de 889 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès, ce qui porte le taux de létalité à 52 %. Au-delà de la surveillance des humains infectés par des animaux – des vaches dans un cas récent observé aux États-Unis – « il est encore plus important de comprendre combien d’infections humaines surviennent sans que vous en ayez connaissance, car c’est là que se produira l’adaptation » du virus, a expliqué Jeremy Farrar.

AFP, 18/04

En bref

Sciences et Avenir-La Recherche publie un dossier sur « ces émulsifiants qui favorisent les maladies ». Longtemps considérés comme neutres, les émulsifiants sont devenus un sujet de préoccupation pour les scientifiques. Parmi la longue liste de ces additifs alimentaires, certains augmenteraient le risque de maladies cardio-vasculaires ou métaboliques, voire de cancers, révèlent plusieurs études. En France, l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren), une collaboration de l’Inserm, de l’Inrae et de l’université Sorbonne Paris-Nord, est particulièrement en pointe sur le sujet. Dans le cadre de sa cohorte NutriNet-Santé, plus de 175 000 personnes renseignent régulièrement le menu de leurs repas avec les marques des produits consommés. « Nous avons la chance de disposer de bases de données comme Open Foods Facts ou Oqali, qui décrivent précisément la composition des aliments mangés par nos volontaires, notamment le type d’additifs qu’ils ingèrent le plus régulièrement. Ce sont des données que n’ont pas les autres cohortes au niveau international », souligne Mathilde Touvier, responsable de la cohorte Nutri-NetSanté. Elles ont permis de montrer l’impact des émulsifiants sur les maladies cardio-vasculaires et les cancers.

Sciences et Avenir-La Recherche, 01/05

Le Quotidien du Médecin explique que, labellisé en mai 2023, « HealthAge », l’institut hospitalo-universitaire (IHU) toulousain a été officiellement lancé le 2 avril dernier. Transversal et international, il est le seul en France dédié au vieillissement en bonne santé. Pour le Pr Bruno Vellas, chef de service du département de médecine interne et de gériatrie du CHU de Toulouse et fondateur du gérontopôle devenu IHU : « Ce label est la reconnaissance de décennies de travaux de recherche menés au CHU sur un sujet majeur pour notre société. Le but de l’IHU est d’adapter notre système de santé pour faire émerger une médecine destinée à conserver les fonctions qui permettent de vieillir en bonne santé, telles que les définit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : l’audition, la mobilité, la nutrition, la mémoire, le bien-être psychique. C’est un véritable changement de paradigme quand on sait que nous allons vivre en moyenne 30 % de notre vie après 60 ans ! » L’IHU va permettre de déployer la cohorte Inspire, qui inclut déjà 1080 adultes âgés de 20 à 100 ans dans la région toulousaine. L’originalité du programme tient dans la réalisation d’études miroirs sur des cohortes animales, des poissons et des modèles murins au sein de laboratoires de l’Inserm.

Le Quotidien du Médecin, 19/04

Si le lien entre pollution atmosphérique et cancer bronchique est aujourd’hui bien avéré, les mécanismes physiopathologiques en cause commencent seulement à être un peu mieux compris. Les données sur l’effet des particules fines sont assez modestes. Les polluants génèrent un stress oxydatif et une inflammation chronique qui pourraient favoriser l’apparition de cancers. « Il y aurait aussi un effet directement toxique sur les cellules pulmonaires. Et, si l’on regarde le profil des tumeurs exposées aux polluants, on pense que ce sont plutôt des évènements épigénétiques qui sont en jeu, agissant sur la conformation de l’ADN plus que sur l’altération de séquences », explique le Pr Alexis Cortot (CHU de Lille). « Les résultats de l’étude menée à Londres en 2023 par l’équipe de Charles Swanton ont récemment apporté le chaînon manquant pour notre compréhension du lien entre pollution et cancer du poumon, poursuit-il, en particulier chez les non-fumeurs. »

Le Quotidien du Médecin Hebdo, 19/04