À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
De possibles cas d’Alzheimer transmis par des hormones de croissance contaminées
Dans une étude parue dans Nature Medicine, des chercheurs anglais rapportent huit cas contractés d’Alzheimer après la prise d’un traitement à l’hormone de croissance. Il s’agirait de la première preuve que la maladie d’Alzheimer peut être transmissible dans certains cas très particuliers. Les huit patients, tous originaires du Royaume-Uni, avaient été traités dans leur enfance avec des hormones de croissance humaines extraites du cerveau de personnes décédées, la c‑hGH. Tous ces patients ont commencé à présenter des symptômes neurologiques entre 38 et 55 ans, soit bien avant l’âge moyen classique de 75 ans. « C’est très surprenant car les formes précoces de la maladie d’Alzheimer sont plutôt des formes familiales héréditaires, c’est-à-dire qu’elles sont associées à une mutation caractéristique, ou des variants génétiques, les prédisposant à développer la maladie », explique Jean-Charles Lambert, directeur de l’équipe de recherche des déterminants moléculaires de la maladie d’Alzheimer et syndromes apparentés à l’Inserm (Institut Pasteur de Lille, université et CHU de Lille). Cela ne semble pas être le cas ici : les analyses génétiques n’ont rien trouvé. Sur le plan fondamental, cette étude de cas britannique est une découverte « majeure » car elle renforce l’idée que la maladie d’Alzheimer puisse être une pathologie de type prion.
Le Figaro, 30/01
L’OMS exhorte à lutter contre les acides gras trans
Près de la moitié de la population mondiale est désormais protégée des méfaits des acides gras trans par des règlementations strictes, mais l’OMS exhorte les pays en retard à redoubler d’efforts. L’Organisation mondiale de la santé n’a pas atteint l’objectif d’éradiquer les acides gras trans dans les aliments au plus tard en 2023, alors qu’ils causent 500.000 décès prématurés chaque année. Elle l’a repoussé à 2025, mais désormais, 53 pays couvrant 46 % de la population mondiale mettent en œuvre des bonnes pratiques, contre 11 pays et 6 % en 2018 quand l’organisation onusienne avait lancé sa campagne. On estime que l’adoption par tous de ces politiques de régulation permettrait de sauver environ 183.000 vies par an. « Les acides gras trans n’ont aucun effet bénéfique connu pour la santé, mais ils présentent d’énormes risques », a rappelé le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Nous sommes très heureux qu’un si grand nombre de pays aient introduit des politiques interdisant ou limitant les acides gras trans dans les aliments ». Il a exhorté les autres pays à suivre leur exemple et a appelé à la poursuite du dialogue avec l’industrie alimentaire. Lundi, le Dr Tedros a décerné les tout premiers certificats de l’OMS récompensant les progrès réalisés dans la lutte contre le fléau. Le Danemark, la Lituanie, la Pologne, l’Arabie saoudite et la Thaïlande ont ainsi été distingués. L’ambassadeur du Danemark à Genève, Ib Petersen, a indiqué que la lutte contre les acides gras trans a réduit les maladies coronariennes de 11 % dans son pays.
AFP, 29/01
En bref
Des chercheurs de l’Institut du Cerveau à Paris, dont le Pr Stéphane Charpier (Sorbonne Université), responsable de l’équipe de recherche, ont révélé l’existence d’une « onde de la mort », qu’ils ont pu détecter à un moment où le cerveau est privé d’oxygène. L’étude, publiée dans la revue Neurobiology of Disease, a été menée chez le rat. Quand le cerveau ne reçoit plus d’oxygène, son carburant, l’ATP, s’épuise. Les circuits neuronaux semblent d’abord s’éteindre… Puis on observe un sursaut d’activité cérébrale et notamment une augmentation des ondes de type gamma et bêta, explique Séverine Mahon, chercheuse en neurosciences à l’Inserm. Ce sont des ondes habituellement associées à une expérience consciente. Dans ce contexte, il est possible qu’elles soient impliquées dans les expériences de mort imminente que rapportent certaines personnes ayant survécu à un arrêt cardio-respiratoire. Les chercheurs ont réussi à retracer le parcours de cette « onde de la mort ». « Nous avons remarqué que l’activité des neurones était relativement homogène au début de l’anoxie cérébrale. Puis, l’onde de la mort surgissait au niveau des neurones pyramidaux localisés dans la couche 5 du néocortex, et se propageait dans deux directions : vers le haut, soit la surface du cerveau, et vers le bas, soit la substance blanche », détaille Séverine Mahon. « Nous avons observé cette même dynamique dans différentes conditions expérimentales, et pensons qu’elle pourrait exister chez l’Homme ». Les couches profondes du cortex sont donc les plus vulnérables à la privation d’oxygène – notamment parce que les neurones pyramidaux de la couche 5 ont des besoins en énergie très importants. Mais ce n’est pour autant pas un signe de mort, car si elle apparaît en cas d’anoxie, elle disparaît également lorsque le cerveau est réapprovisionné en oxygène. A sa place, apparaît une onde en miroir, qui se propage et annonce la reprise du fonctionnement du cerveau, avec une lente récupération des fonctions cérébrales. Cette onde de réanimation permet ainsi la reprise de l’activité cérébrale, les cellules nerveuses reconstruisant leurs réserves en ATP.
Doctissimo.fr, 29/01
Des chercheurs du King’s College de Londres ont découvert que les interventions sur l’humeur peuvent aider à améliorer la santé mentale et pourraient réduire l’inflammation liée aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Leurs résultats sont publiés dans la revue eBiomedicine. Pour en arriver à ces résultats, les chercheurs ont étudié des essais contrôlés randomisés menés chez des adultes atteints de MICI. Au total, ce sont 28 essais qui ont été retenus par les chercheurs, ce qui représentait un panel de plus de 1.789 participants. Les chercheurs notent que « les interventions sur l’humeur, en particulier les interventions psychologiques, présentent une stratégie pour améliorer la santé mentale et réduire l’inflammation dans les MICI ». Ils constatent que « les thérapies psychologiques, notamment la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie d’acceptation et d’engagement et la réduction du stress basée sur la pleine conscience, avaient les meilleurs résultats sur l’inflammation dans les MICI, par rapport aux antidépresseurs et aux interventions basées sur l’exercice physique ».
Femmeactuelle.fr, 29/01
« Doctolib à la peine pour chasser les « charlatans » », titre Le Parisien. De nombreuses pratiques non conventionnelles sont encore proposées sur la plate-forme, qui affirme ne pas pouvoir, seule, « faire le tri ni dire le droit ». Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, a écrit à Doctolib le 25 janvier pour se dire « très préoccupée, parfois scandalisée par les pratiques mais aussi les allégations de nombreux charlatans qui pullulent » sur la plate-forme. Ces praticiens sont inscrits en tant que psychologues, ostéopathes ou encore diététiciens, et disposent à ce titre d’un numéro officiel de professionnel de santé. Mais parmi les pratiques qu’ils choisissent d’afficher sur leur profil public, certaines ne sont pas reconnues scientifiquement. « Aucun critère objectif ne permet aujourd’hui de les distinguer – notamment sur le plan légal -, et Doctolib ne peut pas, seul, faire le tri ni dire le droit », se dédouane la plate-forme. En clair, celle-ci craint qu’un praticien ne porte plainte ou ne dépose réclamation si elle décidait de « censurer » certaines techniques.
Le Parisien, 30/01
Les Echos consacrent un article à Emmanuelle Martiano, « chercheuse de médicaments ». L’entrepreneuse a cofondé Aqemia, une start-up qui fait de la recherche de médicaments grâce à l’IA générative et à la physique. Depuis 2019, date de la création de la start-up, la dirigeante s’est plongée dans l’univers des laboratoires et avec succès. A la tête d’Aqemia, Maximilien Levesque, ancien de l’ENS et du CEA, et Emmanuelle Martiano, ex-BCG et ingénieure de formation. Fin 2023, la jeune pousse a signé un contrat de 140 millions de dollars avec Sanofi. Quelques semaines après cette annonce majeure, la start-up annonce avoir bouclé un tour de table de 30 millions d’euros mené par Wendel Group et ses investisseurs historiques (Elaia, Eurazeo et Bpifrance). Ce qui porte le montant total levé à“ plus de 60 millions. Du financement frais qui va lui permettre de booster les collabo- rations avec les laboratoires, développer sa plateforme technologique et créer des spin-off.
Les Echos, 30/01