Les acariens, à l’origine de la maladie du vitiligo chez certaines personnes
Une étude de l’Inserm montre que le contact avec des acariens pourrait déclencher dans certains cas des poussées de vitiligo, une maladie auto-immune qui entraîne des dépigmentations de la peau. En cause, la production d’une protéine par les acariens qui pourrait affecter le fonctionnement des cellules. Les acariens semblent en effet « contribuer à l’induction de poussées » de dépigmentations et à « l’aggravation de la maladie », explique l’Inserm sur son site internet. « Ces organismes microscopiques peuvent déclencher des allergies, et cela nous a conduit à soupçonner qu’ils pourraient avoir un lien avec les anomalies du système immunitaire observées dans le vitiligo », souligne Méri Tulic, chercheuse Inserm au Centre méditerranéen de médecine moléculaire à Nice et membre du groupe de recherche à l’origine de cette étude. « Les acariens produisent un grand nombre de protéases, des protéines qui en dégradent d’autres. Or le détachement des mélanocytes de la peau des patients passe par la destruction des E‑cadhérines, des protéines qui permettent aux cellules d’adhérer les unes aux autres », poursuit la scientifique. « Si ce phénomène a été observé dans tous les échantillons, il était environ cent fois plus important dans ceux issus de patients atteints de vitiligo qu’avec les prélèvements de peaux non malades », explique la chercheuse. Tf1info.fr, 28/09
Efficacité des salles de consommation à moindre risque ouvertes en France, selon une étude de l’Inserm
Les salles de consommation à moindre risque (SCMR) installées à Paris et à Strasbourg ont un impact bénéfique sur les comportements à risque des usagers de drogues injectables, et en particulier sur le partage de matériel d’injection, révèle l’équipe Inserm chargée d’analyser ces dispositifs dans le cadre de leur expérimentation en France. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Addiction. Il s’agit d’un nouveau volet d’une évaluation, qui avait déjà donné des résultats positifs en mai 2021. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs dirigés par la sociologue Marie Jauffret-Roustide se sont appuyés sur les 12 mois de suivi de la cohorte Cosinus, composée de 665 utilisateurs de drogue injectable (238 fréquentant une SCMR et 424 n’en fréquentant pas), tous inscrits dans un programme de réduction des risques, recrutés à Paris, Bordeaux, Marseille et Strasbourg. Seulement 395 sont restés jusqu’au bout du suivi, soit une attrition de l’ordre de 41 %. Alors que 11 % des personnes n’ayant pas accès à une SCMR déclaraient avoir partagé du matériel d’injection au cours du suivi, ce n’était le cas que de 1 % de ceux qui y avaient accès. Le risque de partage de seringue est donc diminué de 90 %. Plus globalement, « les salles de consommation à moindre risque offrent un meilleur accès aux soins médicaux et psychiatriques et améliorent leur qualité de vie », écrivent les auteurs de l’étude. Lequotidiendumedecin.fr, 28/09
En bref
Les chiffres provisoires publiés par l’Insee hier révèlent qu’en août, 1 896 bébés sont nés en moyenne par jour dans notre pays. C’est 8 % de moins qu’à la même période en 2022. Aux deux tiers de l’année, on compte déjà « environ 35 000 naissances de moins en 2023 qu’en 2022 », soit « une baisse de 7,2 % ». Ces chiffres décrivent une baisse régulière de la natalité depuis le début des années 2010. Problèmes de mode de garde, emploi, difficultés financières ou tout simplement célibat : cette étude montre que les raisons sont aussi nombreuses que variées. « Si on part de l’hypothèse que cette tendance se poursuit, le nombre de naissances pourrait ne pas dépasser la barre des 700 000 en 2023, un seuil symbolique », projette Chloé Tavan, chef de la division enquêtes et études démographiques de l’Insee. « Pour la natalité française, cela s’annonce comme la pire année depuis 1945 », confirme Laurent Chalard, géographe à l’European Centre for International Affairs. Le Figaro, 29/09
Dans un entretien au Quotidien du Médecin, Pierre Savatier, directeur de recherche Inserm à l’Institut Cellule souche et cerveau à Lyon, estime que le travail, décrit dans la revue Cell Stem Cell d’une équipe chinoise qui est parvenue à créer une ébauche de rein humanisé dans un embryon de porc, fera date. Il souligne : « Pour la première fois, est démontrée de manière convaincante la capacité des cellules humaines à développer un semblant d’organe dans une espèce animale hôte ». Concernant les suites plus immédiates donner à ces travaux, Pierre Savatier indique : « Nos recherches portent sur les processus biologiques qui surviennent dans l’embryon précoce, notamment les processus de mort et de compétition cellulaires. Nous essayons par exemple de trouver comment des cellules souches pluripotentes pourraient coloniser un embryon, mais sans qu’on ait besoin de surexprimer des gènes et de modifier le génome ». Lequotidiendumedecin.fr, 29/09
Dans un avis adopté hier, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) se prononce clairement pour l’inscription du droit à l’avortement dans l’article premier du texte fondamental. Cet avis de la CNCDH – qui s’est autosaisie de la question, comme elle en a la prérogative – s’inscrit dans la suite du débat parlementaire entamé à l’automne 2022. La réponse apportée par la CNCDH est sans ambiguïté : l’IVG est un droit essentiel qu’il faut sanctuariser dans la Constitution, et la meilleure place est son article premier en raison de sa charge symbolique forte. La Croix, 29/09
Six ans après son diagnostic et un an après la fin de son traitement, Lucas, âgé de 12 ans, traité à Gustave-Roussy, à Villejuif, semble guéri d’un cancer jusqu’alors incurable. Les médecins étudient son cas unique pour aider d’autres jeunes patients. Lucas est, à la connaissance des médecins, le seul patient au monde à survivre sans traitement à un cancer pédiatrique extrêmement agressif qui s’attaque à plusieurs dizaines d’enfants chaque année : un gliome infiltrant du tronc cérébral. Le Dr Jacques Grill, de l’Institut Gustave-Roussy, souligne : « On doit comprendre, pour réussir à reproduire médicalement ce qui s’est passé naturellement chez lui ». Déjà, huit autres jeunes patients de l’étude Biomede sont aujourd’hui considérés comme « longs répondants », sans rechute trois ans après leur diagnostic. Le Parisien, 29/09