Les neurotechnologies sont basées sur un ensemble d’approches qui visent à explorer le cerveau pour :
- mieux comprendre son fonctionnement ou mesurer son état ;
- détecter des biomarqueurs qui aident à poser des diagnostics ;
- guider des stratégies thérapeutiques ;
- agir pour moduler, compenser et corriger des dysfonctionnements ;
- suivre l’évolution des pathologies ou des actions de réparation et compensations.
Quelques familles technologiques, dont le potentiel d’innovation est considérable, font l’objet d’un effort de R&D constant. Avec NeuroTechnologies, l’Inserm promeut des approches complémentaires pour conduire des recherches prospectives sur l’imagerie cérébrale et la neuromodulation.
L’Institut accorde une attention particulière à la portabilité des neurotechnologies. Elle permettra aux cliniciens d’utiliser des dispositifs médicaux dans différents contextes tels que les déserts médicaux et les centres de soins éloignés. La portabilité améliorera l’accès aux soins d’un grand nombre de patients et facilitera la reproductibilité des actes médicaux.
L’Inserm soutient des projets susceptibles d’avoir un impact scientifique, clinique, économique et sociétale.
NeuroTechnologies a fait l’objet d’un appel à projets du 3 avril au 9 mai 2023.
Axes de travail
Axe 1 : innovations technologiques
Ce premier axe vise principalement l’amélioration des outils diagnostiques des neuropathologies au sens large, en utilisant des stratégies de biomarqueurs d’imagerie afin de permettre une détection précoce, une meilleure évaluation des risques et des réponses aux traitements.
Ce programme prévoit aussi un effort de recherche translationnelle et transdisciplinaire pour amener le plus rapidement possible ces avancées au chevet des patients.
Le consortium développera ou validera des technologies ou des outils innovants qui permettent la visualisation non invasive (ou peu invasive) des différents mécanismes des maladies neurologiques.
Axe 2 : neuromodulation
Malgré une utilisation de plus en plus large des techniques de neuromodulation*, les mécanismes biophysiques et neurophysiologiques sous-jacents (à court et long-terme) restent mal compris. Ainsi, le consortium devra lever plusieurs verrous pour :
- montrer l’efficacité et l’innocuité des techniques de neuromodulation,
- augmenter et de rationaliser leur utilisation.
* Les techniques de neuromodulation non invasives et non convulsives, de même que certaines approches plus invasives, sont de plus en plus étudiées dans le traitement des troubles neurologiques ou neuropsychiatriques. Par ailleurs, des formes d’interface cerveau-machine se diversifient avec la validation récente de l’optogénétique et les développements récents de la sonogénétique (où l’expression génique permet de sensibiliser les neurones à la lumière ou aux ultrasons). Au cours des dix dernières années, du fait de l’avènement des interfaces cerveau-machine non-invasives, s’est aussi développée une recherche autour de l’autoneuromodulation par neurofeedback.
Axe 3 : portabilité
Il existe en neuroimagerie un réel besoin en technologies portables sans compromis sur la résolution spatiale ou temporelle. Elles sont destinées à jouer un rôle de premier plan dans les déserts médicaux et dans les centres de soins éloignés des pôles hospitalo-universitaires. Les recherches liées à ce troisième axe, entièrement transverse, recouvre aussi bien la détection et la mesure de biomarqueurs que la neuromodulation.