À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Résurgence du Scorbut chez les enfants en France
Une étude française récente, diffusée le 6 décembre dans The Lancet Regional Health – Europe, a mis en évidence une augmentation alarmante de 34,5 % des hospitalisations pour scorbut chez les enfants entre 2020 et 2023, atteignant un total de 888 cas depuis 2015. Le scorbut, maladie historiquement associée aux marins et résultant d’une carence en vitamine C, révèle une crise d’insécurité alimentaire aggravée par la pandémie de Covid-19. La recherche, conduite par des équipes de l’hôpital Robert-Debré, de l’Inserm, de l’université Paris Cité, et de l’hôpital Cayenne en Guyane, souligne une détérioration notable de la nutrition chez les enfants en France, marquée par une augmentation de 20,3 % des cas de malnutrition sévère. Les auteurs de l’étude alertent sur la nécessité cruciale d’assurer un accès à une alimentation équilibrée et riche en fruits et légumes pour combattre cette maladie. Ils appellent à des mesures spécifiques pour améliorer l’accès à des aliments nutritifs à coûts abordables, ainsi qu’à renforcer la formation clinique pour une meilleure prévention et détection des carences alimentaires chez les enfants. Ulrich Meinzer, pédiatre et coauteur, insiste sur la gravité de la situation et la nécessité d’une action urgente face à ce problème de santé publique majeur.
la-croix.com, 20/12/2024, lepoint.fr, 20/12/2024, Libération, 21/12/2024, 20Minutes.fr, 20/12/2024, Humanite.fr, 20/12/2024, femmeactuelle.fr, 20/12/2024, tf1info.fr, 20/12/2024, francetvinfo.fr, 20/12/2024, parents.fr, 21/12/2024, huffingtonpost.fr, 21/12/2024, santemagazine.fr, 21/12/2024, Destinationsante.com, 21/12/2024, ledauphine.com, 21/12/2024
Reprise du communiqué de presse du 18/12/2024.
Prolongation de l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France
Le ministère de la santé a annoncé une nouvelle prolongation de six mois de l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France, apportant un soulagement temporaire aux 1800 patients concernés. Cette décision, qualifiée de “mesure d’urgence” par Nicolas Authier, psychiatre et président du comité scientifique de l’expérimentation, intervient alors que l’autorisation de mise sur le marché des traitements à base de cannabis semblait stagner. Malgré l’adoption d’une disposition dans le budget de la Sécurité sociale il y a un an, facilitant la vente de ces médicaments, les progrès sont au point mort, principalement en raison de blocages politiques et du changement fréquent à la tête du ministère de la santé. Marie Jauffret-Roustide, sociologue à l’Inserm, souligne les difficultés à envisager le cannabis sous un angle thérapeutique en France, en raison d’un discours moral et répressif. Selon un rapport de la DGS, le cannabis médical a montré une amélioration significative de la douleur chez les patients. Nicolas Authier estime que jusqu’à 150000 personnes pourraient bénéficier de ces traitements en France, rappelant que le débat ne concerne pas la légalisation du cannabis à usage récréatif mais vise à soulager des patients en souffrance.
La Croix, 23/12/2024
En bref
Une étude récente menée par l’hématologue David Smadja met en lumière l’origine vasculaire potentielle du Covid long, une condition qui continue de défier le monde médical. En suivant 137 patients, l’équipe de David Smadja a identifié un marqueur sanguin spécifique chez ceux souffrant de fatigue chronique, différent des patients avec des symptômes respiratoires, suggérant des dommages aux vaisseaux sanguins. Malgré une reconnaissance croissante, le financement pour la recherche sur le Covid long reste insuffisant. L’ANRS a toutefois soutenu une étude prometteuse que David Smadja prépare, visant à tester un médicament contre les altérations vasculaires liées au Covid long. Cette avancée survient dans un contexte où le nombre de personnes affectées par des formes sévères de Covid long en France est significatif, estimé à 600 000 par l’infectiologue Olivier Robineau. Les défis persistants comprennent la reconnaissance de la maladie, souvent considérée comme psychosomatique par certains, et la nécessité d’une approche multidisciplinaire pour son traitement. David Smadja reste optimiste, envisageant d’élargir son étude à plus de patients pour mieux comprendre les mécanismes du Covid long et préparer le terrain face à de futures épidémies.
Liberation.fr, 22/12/2024
Une étude de l’université de Stanford, dirigée par Mark Davis, a mis en lumière le rôle prépondérant de la génétique, notamment des gènes du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), dans la variabilité de la réponse immunitaire aux vaccins contre la grippe. Selon Jean-Daniel Lelièvre, du CHU Henri-Mondor, la formulation des vaccins saisonniers prend en compte les souches prédominantes, mais la protection reste inégale en raison du “biais de sous-types”, une préférence immunitaire pour certaines souches sur d’autres. Cette étude a révélé que, contrairement à la croyance antérieure attribuant ce biais à l’exposition précoce à certaines souches de grippe, une prédisposition génétique serait en fait un facteur clé. En utilisant une cohorte de jumeaux monozygotes et de nourrissons jamais exposés au virus, les chercheurs ont confirmé que le système CMH influence significativement la réponse immunitaire spécifique à la souche. Forts de ces découvertes, les scientifiques ont développé un nouveau type de vaccin, incorporant les antigènes des quatre souches principales de la grippe, qui promet d’améliorer l’efficacité de la vaccination en induisant une réponse immunitaire plus diversifiée et moins biaisée par la génétique. Ces résultats pourraient révolutionner la conception des vaccins antigrippaux, améliorant ainsi leur efficacité à protéger contre différentes souches virales.
Le Figaro, 21/12/2024
Au Grand Hôpital de l’Est Francilien (GHEF) de Marne-la-Vallée, une patiente souffrant d’otospongiose avancée, une maladie entravant la transmission des vibrations sonores vers l’oreille interne, a retrouvé l’audition grâce à une intervention inédite réalisée par le Dr Matteo Di Bari et la Dr Florinda Torti. Ils ont implanté un dispositif bilatéral « Cochlear Osia », qui, contrairement aux implants cochléaires classiques, utilise la conduction osseuse pour transmettre directement les vibrations sonores à la cochlée via un transducteur piézoélectrique. Cette méthode permet de contourner les parties de l’oreille affectées par l’otospongiose. La patiente, auparavant capable de percevoir seulement les sons d’une intensité minimale de 80 décibels, peut désormais entendre des bruits aussi faibles que 30 décibels. Ce progrès est significatif, bien que les implants à conduction osseuse ne soient pas adaptés à tous les patients, notamment en raison de contraintes liées à la santé de l’oreille interne et à la possibilité de réaliser des IRM. Les spécialistes travaillent sur le développement d’une troisième génération d’implants pour surmonter ces limites. Une deuxième patiente devrait bientôt bénéficier de cette technologie, qui pourrait à l’avenir être adaptée aux enfants.
Le Figaro, 21/12/2024