À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Hausse alarmante du scorbut chez les enfants en France
Une récente étude menée par l’AP-HP, en collaboration avec l’hôpital Robert Debré, l’Inserm, l’université Paris Cité et le département de pédiatrie de l’hôpital de Cayenne en Guyane, et publiée dans la revue The Lancet, révèle une augmentation significative des cas de scorbut chez les enfants en France, avec un total de 888 patients hospitalisés entre janvier 2015 et novembre 2023. La maladie, caractérisée par une carence en vitamine C, montre des symptômes tels que des douleurs osseuses, une faiblesse musculaire et des saignements. Elle avait largement été éradiquée dans les pays développés mais connaît un regain, notamment après la pandémie de Covid-19. Cette période a coïncidé avec une inflation alimentaire atteignant 15% au début de 2023, aggravant la situation socio-économique de nombreuses familles. Le professeur Ulrich Meinzer indique une augmentation de 34,5% des hospitalisations pour scorbut depuis mars 2020, mettant en lumière une corrélation avec l’aggravation de la malnutrition sévère. L’étude souligne l’urgence d’initiatives d’aide alimentaire et d’accès facilité à des aliments riches en vitamines pour pallier cette tendance alarmante, reflétant les inégalités sociales accentuées par les crises sanitaires et économiques récentes.
bfmtv.com, 18/12/2024, MediaPart.fr, 19/12/2024, Lefigaro.fr, 18/12/2024
Lire le communiqué de presse du 18/12/2024.
Rapport sur la contamination des fruits et légumes non-bio par des pesticides
Dans un rapport publié le 17 décembre, l’association Générations Futures révèle une étude portant sur 1996 échantillons de 35 aliments végétaux non-bio, qui indique que 62% de ces échantillons contiennent au moins une trace de pesticide. Cette étude, agréée par le ministère de l’Écologie, met en lumière la présence de 137 types de pesticides différents, dont des substances classées comme cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques (CMR), des perturbateurs endocriniens et des PFAS, ces derniers étant considérés comme potentiellement cancérogènes par le Centre international de Recherche sur le Cancer. Les fruits sont particulièrement touchés, avec 80% des échantillons contaminés, contre 48% pour les légumes et 56% pour les céréales. Les fruits les plus affectés sont les cerises (100%), les raisins (98%) et les clémentines/mandarines (97%), soulignant un risque accru pour la santé associé à la consommation de ces fruits non issus de l’agriculture biologique. Malgré des avancées réglementaires, la situation reste préoccupante, les produits non-bio français étant généralement moins contaminés que ceux d’autres pays européens, bien que des exceptions puissent exister.
MarieClaire.fr, 18/12/2024, aufeminin.com, 18/12/2024
En bref
À Marseille, un programme expérimental novateur est mis en place pour évaluer les bénéfices de la neurostimulation cérébrale dans le traitement de l’épilepsie, avec l’objectif d’obtenir une reconnaissance et une prise en charge par l’assurance-maladie. Cette technique, nommée stimulation transcrânienne directe (TDCS) et pratiquée depuis dix-huit ans à l’hôpital de la Timone, représente une alternative pour les patients non réceptifs aux traitements existants, concernant près de 150 000 des 750 000 épileptiques en France. Le projet inclut la création d’un jumeau numérique du cerveau pour modéliser et atténuer virtuellement les crises épileptiques, une avancée considérée comme majeure par le service d’épileptologie et de rythmologie cérébrale de la Timone. Le TDCS a déjà démontré une réduction significative de la fréquence des crises chez de jeunes patients. Cette étude, menée en collaboration avec l’Inserm et l’université de Rennes, engagera 60 patients répartis dans sept centres français. L’initiative est saluée comme un progrès thérapeutique et technologique important dans le domaine de l’épileptologie.
L’Humanité, 19/12/2024
La Haute Autorité de santé (HAS) exprime son inquiétude face à deux tendances alarmantes au sein des établissements de santé français : la baisse de l’utilisation des solutions hydro-alcooliques et un taux de vaccination contre la grippe insuffisant chez les soignants. En 2024, une réduction de 16 points de l’indicateur de consommation des solutions hydro-alcooliques a été observée, avec seulement 28 % des établissements atteignant un niveau satisfaisant, contre 33 % l’année précédente. Cette diminution, signe d’un possible relâchement post-crise sanitaire selon le Dr Laetitia May-Michelangeli de la HAS, soulève des préoccupations quant à la prévention des infections nosocomiales. Parallèlement, moins de 20 % des établissements de santé ont au moins 30 % de leur personnel vacciné contre la grippe, loin de l’objectif de 75 % fixé par l’Organisation mondiale de la santé et les autorités françaises. Face à ces défis, la HAS appelle à une mobilisation pour renforcer les pratiques d’hygiène et la couverture vaccinale, essentielles pour protéger les patients. Malgré ces enjeux, des progrès sont notés sur d’autres indicateurs, notamment ceux liés à la satisfaction des patients, avec 87 % des établissements affichant de bons ou très bons résultats suite aux évaluations de la HAS.
Les Echos,19/12/2024
En novembre, la production de vaccins oraux contre le choléra a atteint un pic, le plus élevé depuis 2013, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Malgré cette augmentation, avec 3,5 millions de doses produites, la quantité reste insuffisante pour répondre à la demande mondiale, exacerbée par des épidémies dans plusieurs pays. En octobre, l’OMS avait signalé une pénurie totale de ces vaccins. La production actuelle s’approche des cinq millions de doses jugées nécessaires pour un stock d’urgence efficace, mais la demande croissante et la persistance de la pénurie posent des défis majeurs. Cette année, des campagnes de vaccination réactive ont été lancées dans 10 pays, ciblant 31 millions de personnes avec des doses uniques, contrairement à la recommandation initiale de deux doses, en raison de la disponibilité limitée. Le choléra, une infection intestinale aiguë transmise par des sources d’eau contaminées, a vu une augmentation significative des cas et des décès en 2023, avec près de 734.000 cas et 5.162 décès recensés. Bien que moins de pays soient affectés cette année, l’OMS souligne la complexité croissante des épidémies liées aux conflits, aux catastrophes naturelles et aux déplacements massifs de populations. L’augmentation des chiffres est en partie attribuée à une mise à jour des données au Yémen, ainsi qu’à de graves épidémies en Afghanistan et au Pakistan. Des flambées récentes ont également été signalées au Cameroun, au Mozambique, en Ouganda et au Zimbabwe, soulignant l’urgence d’augmenter la production de vaccins et d’améliorer la gestion des stocks pour une réponse plus efficace.
Agence France Presse Fil Gen, 18/12/2024
L’Europe se heurte à un sérieux problème de fuite des cerveaux, particulièrement dans le domaine de la recherche académique, où les jeunes talents préfèrent souvent des opportunités à l’étranger, notamment aux États-Unis, aux offres européennes. Cette tendance est illustrée par l’expérience de la Toulouse School of Economics (TSE), qui, malgré des salaires attractifs et des efforts pour se positionner comme un pôle d’excellence, voit ses propositions refusées par de jeunes économistes prometteurs. Jean Tirole, président honoraire de la TSE, et Christian Gollier, son directeur, reconnaissent la difficulté de concurrencer les offres financières et les conditions de travail proposées par des institutions anglo-saxonnes. Ce problème s’inscrit dans un contexte plus large de compétitivité européenne mise à mal par divers facteurs, y compris une innovation faible et des conditions de financement défavorables. Les restrictions politiques et administratives en Europe, ainsi que les approches fragmentées de l’immigration, exacerbent le problème, limitant la capacité du continent à attirer et retenir les talents. Malgré cela, certains, comme Camille Landais, voient une solution dans la “circulation des cerveaux” plutôt que dans une fuite définitive, suggérant que l’Europe peut encore inverser la tendance en favorisant un environnement plus ouvert et compétitif pour les chercheurs et les innovateurs.
Le Monde, 19/12/2024