Qu’est-ce que la science ouverte ?
Le but de la science ouverte est de rendre les résultats de recherche accessibles à l’ensemble de la société. Ce mouvement entend lever les verrous techniques et financiers qui restreignent l’accès aux productions scientifiques. La science ouverte incite les chercheurs et les chercheuses à partager autant que possible les données et les méthodes sous-jacentes à leurs publications. La science ouverte est apparue avec l’entrée dans l’ère numérique qui a bouleversé la manière de publier, de diffuser et de partager les contenus scientifiques.
Pourquoi diffuser ses résultats en libre accès ?
Respecter des obligations contractuelles et la politique institutionnelle
La mise à disposition des résultats de recherche en libre accès devient de plus en plus souvent une obligation contractuelle :
Améliorer l’efficacité de la recherche
Plus largement, la science ouverte démocratise l’accès aux savoirs et améliore la qualité des recherches en permettant une science plus cumulative, plus fortement étayée par des données et plus transparente. Elle augmente l’efficacité de la recherche en réduisant les efforts de collecte, de transfert et de réutilisation du matériel scientifique.
Augmenter la visibilité de ses travaux
Diffuser les résultats de ses travaux en accès augmente leur visibilité. Par voie de conséquence cette pratique accroît leur citation, et donc la notoriété des auteurs.
L’Inserm soutient la science ouverte
Quelques dates
- 2003. L’Inserm s’engage dans ce mouvement en signant la déclaration de Berlin sur le libre accès à la connaissance en sciences
- 2006. Création d’Inserm-HAL le portail institutionnel d’accès à l’archive ouverte nationale de référence
- 2018. Plan national pour la science ouverte
- 2018. Plan S exige que les publications scientifiques issues de recherches financées par des subventions publiques soient publiées dans des revues ou sur des plateformes en libre accès, sans embargo, tout en conservant les droits à partir de 2021. Cette initiative est soutenue par un consortium international de bailleurs de fonds de la recherche, dont l’ANR.
- 2018. L’Inserm signe la Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (DORA)
- 2020. Le plan stratégique 2025 de l’Institut fait de la diffusion des productions scientifiques issues de recherches financées sur fonds publics auprès de la société une de ses priorités.
- 2021. Recommandation de l’Unesco sur une science ouverte
- 2022. Coalition for Advancing Research Assessment (CoARA)
- 2023. Création du département de la science ouverte (le DSO)
- 2024. La Charte de l’Inserm pour la science ouverte résume les règles simples qui doivent être suivies par les chercheurs de l’Institut en s’appuyant sur des solutions mises à leur disposition
La charte de l’Inserm pour la science ouverte
La charte de l’Inserm affirme des principes destinés à faciliter la transition de la recherche vers des publications ouvertes, des données ouvertes et partagées, une évaluation favorable à la science ouverte, et une généralisation de la science participative.
Le département de la Science ouverte (DSO)
- Le DSO impulse et porte la politique de science ouverte de l’Inserm en accord avec les orientations nationales (Comité pour la Science ouverte auprès du ministère de la Recherche) et européennes (cOAlition S).
- Il met en œuvre des outils : bibliothèque numérique InsermBiblio, thésaurus biomédical MeSH, archive ouverte HAL, archives de l’Inserm, plateforme iPubli pour la production éditoriale de l’Institut, plan de gestion des données.
- Il informe et accompagne les chercheurs et les chercheuses dans leurs pratiques.
- Il réalise des analyses bibliométriques et produit des indicateurs scientométriques pour aider aux processus d’évaluations et à la décision de politique scientifique.
- Il gère le service des archives de l’Inserm.
La science ouverte à l’Inserm en chiffres
Comment les chercheurs de l’Inserm contribuent-ils à la politique de science ouverte ?
La part des publications Inserm librement accessibles ne cesse de progresser et a représenté en 2023 81 % du total. La même année, 37 % d’articles ont été publiés directement en accès ouvert « Gold » et 22 % dans des journaux « hybrides », en choisissant et payant l’option accès ouvert (à noter que cette option payante dans un journal « hybride » est fortement déconseillée par l’Inserm). 14 % de publications sont disponibles uniquement via l’archive ouverte HAL. Plus de chiffres sur le baromètre de la science ouverte de l’Inserm.
81%
de publications en accès libre
en 2023
37%
d’articles publiés dans des revues Gold
en 2023
Combien coûtent les publications scientifiques ?
L’Inserm et le réseau Couperin ont conduit une analyse détaillée des dépenses de l’Institut liées à l’accès ouvert et aux autres frais de publication entre 2015 et 2022. La progression des dépenses en article processing charges a quasiment doublé, pour atteindre plus de 1,8 million € en 2022. En revanche, les autres frais de publication (frais de page, illustrations couleurs) ont progressivement baissé sur la même période. Ils représentent environ 261 K € en 2022.
1,8 M €
d’article processing charges
en 2022
261 000 €
d’autres frais de publication
en 2022
Le baromètre Inserm de la science ouverte (BSO)
L’Inserm a mis en place sa propre version du baromètre de la science ouverte, à l’instar du BSO national du ministère de la Recherche. Cet outil présente la part des publications en accès ouvert de l’Institut et son évolution. Il donne aussi le montant des frais d’édition en accès ouvert (article processing charges), le nombre de preprints des auteurs Inserm sur bioRxiv et medRxiv, et recense les publications issues des essais cliniques dont l’Inserm est promoteur.
Le libre accès en pratique
Comment diffuser ses résultats en libre accès ?
Archives ouvertes, revues gold et prépublications
Trois possibilités s’offrent aux chercheurs et aux chercheuses pour diffuser leurs résultats en libre accès :
- Déposer dans une archive ouverte (Green open acces). En France, l’archive ouverte HAL (pour Hyper Article en Ligne) est la plateforme nationale pluridisciplinaire d’archives ouverte de référence.
- Publier dans une revue nativement en accès ouvert (Gold open access). L’auteur paie les frais d’édition (article processing charges APC). Les lecteurs peuvent ainsi accéder immédiatement et gratuitement à ces articles.
- Publier sur une plateforme de prépublications (preprints). Cette option consiste à déposer son manuscrit non publié sur un serveur de prépublication.
Publier les résultats dits négatifs
Il est important que tous types de résultats, y compris ceux qui dupliquent une étude ou qui sont considérés comme « négatifs » soient publiés. La production de ces données implique un investissement (personnel, financier, modèles animaux…) et leur visibilité permet d’éviter de nouvelles dépenses. Certaines plateformes spécialisées accueillent ce type de travaux et assurent leur partage.
Que faire de ses données ?
- Les plans de gestion des données (PGD), ou Data Management Plan (DMP), sont des outils méthodologiques destinés aux personnes qui ne sont pas des experts en matière de données. Ils servent à appréhender et à sécuriser la structuration et la gestion des informations des projets de recherche.
- L’entrepôt de données Inserm (EDI). Le dépôt des données, et éventuellement leur mise à disposition, peut se faire sur le portail Recherche Data Gouv où l’Inserm dispose de son propre entrepôt de données (EDI).