Les contenus de la région '' vous seront proposés par défaut, en plus des contenus nationaux sur tout le site. Ce choix s'appliquera également lors de vos prochaines visites.

Remboursement du Wegovy – contamination des eaux en bouteille – stress post-traumatique – enjeux de la digitalisation du secteur de la santé – avenir des petites maternités – traitement de l’épilepsie

A+ / A-

À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.

Remboursement du Wegovy par la Sécurité sociale : une avancée dans le traitement de l’obésité

La Haute autorité de santé (HAS) a révisé son avis concernant le Wegovy, un coupe-faim développé par le laboratoire danois Novo Nordisk, après des études démontrant sa capacité à réduire les risques cardiovasculaires chez les patients obèses. Cette révision ouvre la voie à un remboursement par la Sécurité sociale française, avec un taux de prise en charge envisagé à 65% et un reste à charge nul pour les patients, grâce au complément des mutuelles. Le Wegovy, disponible en France depuis deux mois sans remboursement, est vendu à un prix variant entre 270 et 360 euros par mois. Sa prise en charge s’annonce comme une victoire pour les traitements de nouvelle génération contre l’obésité, bien que celle-ci soit conditionnée à un accord sur le prix entre Novo Nordisk et les autorités publiques. La HAS réserve le remboursement aux cas d’obésité sévère (IMC d’au moins 35) et en deuxième intention, après échec d’un régime alimentaire. Cette décision découle des résultats de l’essai “Select”, qui a mis en évidence une réduction significative des événements cardiovasculaires majeurs et une perte de poids conséquente chez les participants.

Les Echos, 05/12/2024

La contamination des eaux en bouteille par l’acide trifluoroacétique

L’acide trifluoroacétique (TFA), un produit de dégradation de certains pesticides connus comme polluants éternels, a été détecté dans des eaux minérales en bouteille à travers l’Europe, selon une étude du réseau Pesticide Action Network Europe. Sur dix-neuf échantillons testés, dix contenaient des traces de TFA, avec sept dépassant le seuil réglementaire de 0,1 microgramme par litre, destiné à l’eau potable. La plus forte concentration a été trouvée dans l’eau minérale naturelle Villers de Belgique, à 34 fois la limite réglementaire. Malgré cela, le groupe Sources Alma, propriétaire de la marque Villers, et Nestlé Waters, responsable de Vittel, affirment que leurs eaux restent sûres à consommer. Le flufénacet, un herbicide largement utilisé qui se dégrade en TFA, a récemment été classé comme perturbateur endocrinien par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, ce qui a amené la Commission européenne à considérer le TFA comme un métabolite pertinent en raison de sa toxicité. Des experts internationaux, dont Ian Cousins, soulignent l’augmentation préoccupante de la concentration de TFA dans l’environnement et ses effets potentiellement irréversibles sur les processus vitaux. La situation actuelle reflète un manque d’application du principe de précaution, avec des appels à l’action longtemps ignorés. Face à cette menace, la Commission européenne envisage de ne pas réautoriser le flufénacet et le flutolanil, amorçant une possible interdiction de tous les pesticides PFAS, principale source de TFA.

Le Monde, 05/12/2024

En bref

En réponse aux traumatismes collectifs subis lors des attentats de 2015 et 2016 en France, l’hôpital public a inauguré ses dix premiers centres régionaux du psychotraumatisme (CRP), intégrés à des CHU ou à des institutions spécialisées en psychiatrie, grâce à une initiative de la DGOS et de la délégation interministérielle à l’aide aux victimes. En 2019, le Centre national de ressources et de résilience (Cn2r), sous la direction scientifique du CHU de Lille et de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a été créé pour enrichir et partager les connaissances sur les psychotraumatismes. Le professeur Coraline Hingray décrit le trouble du stress post-traumatique (TSPT) par ses symptômes persistants tels que l’évitement, les cauchemars, l’hypervigilance et les troubles émotionnels. L’Inserm note qu’une majorité des victimes surmontent ces troubles dans les trois mois, mais 20 % développent une forme chronique. Les thérapies comportementales et l’EMDR sont privilégiées pour le traitement. Selon les données, 5 % de la population générale serait affectée par le TSPT, incluant une majorité de femmes et d’enfants, souvent victimes de violences. Malgré la création de 17 CRP et de multiples antennes locales, le professeur Thierry Baubet souligne le besoin d’une expansion significative de ces ressources pour répondre à la demande croissante.

Le Point, 05/12/2024

La récente introduction d’un onglet “santé” par Doctolib, destiné à centraliser les informations médicales des patients, a suscité des tensions entre la start-up et les institutions françaises de santé. Comparé par certains à un “Elon Musk français”, le fondateur de Doctolib, Stanislas Niox-Chateau, se trouve au cœur d’une controverse, notamment avec la Délégation au numérique en santé (DNS) et la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), qui y voient une concurrence directe à leur service “Mon espace santé”. Lancé il y a trois ans, ce dernier compte déjà 15 millions d’utilisateurs. La DNS a même envisagé de publier une tribune critique dans Le Monde, accusant Doctolib de risquer une “privatisation” du carnet de santé numérique. De son côté, Doctolib défend sa fonctionnalité en affirmant qu’elle ne cherche pas à concurrencer “Mon espace santé” mais à compléter les efforts de prévention en santé. La société insiste sur le fait qu’elle ne commercialise pas les données de ses utilisateurs et rappelle son apport de 18 millions de documents à “Mon espace santé”. Alors que Doctolib poursuit son expansion et vise la rentabilité pour 2025, la question de la redondance des services et de la gestion des données de santé reste ouverte, soulignant les enjeux de la digitalisation du secteur de la santé en France.

Le Figaro, 05/12/2024

La France est confrontée à un débat crucial sur l’avenir de ses maternités, particulièrement celles réalisant moins de 1 000 naissances par an, considérées comme les plus vulnérables. Trois rapports récents, émanant de l’Académie de médecine, du Sénat et de la Cour des comptes, convergent vers une conclusion alarmante sur la nécessité de revoir l’organisation territoriale de la maternité face à une baisse de la natalité et une hausse préoccupante de la mortalité infantile. Olivier Morel et Yves Ville, respectivement gynécologue-obstétricien au CHU de Nancy et chef de la maternité de l’hôpital Necker, soulignent les défis posés par les maternités de type 1, souvent situées dans des zones géographiques isolées et marquées par un manque de stabilité des équipes médicales. La fermeture de 40% des maternités depuis 2007, principalement des structures de petite taille, reflète une tendance vers la centralisation des services, malgré les préférences des futures mères pour des établissements de niveau supérieur. Catherine Deneux-Tharaux, de l’Inserm, met en lumière les risques accrus dans les petites maternités, notamment en termes de mortalité maternelle et de gestion des complications.

Le Point, 05/12/2024

À Amiens, le CHU Amiens-Picardie est au cœur d’une révolution médicale avec l’adoption d’une technique chirurgicale mini-invasive pour traiter l’épilepsie, notamment chez les enfants et adolescents. Manoé, un jeune patient de 7 ans souffrant d’hamartome hypothalamique, une affection rare provoquant des crises d’épilepsie quotidiennes malgré un traitement médicamenteux, a bénéficié de cette avancée. La technique, connue sous le nom de thermothérapie laser ou Laser Interstitial Thermal Therapy (LITT), a été mise en œuvre par le professeur Michel Lefranc. Elle permet de cibler et de détruire avec précision la zone dysfonctionnelle du cerveau responsable des crises, via un chauffage localisé, tout en minimisant les risques et le temps de récupération comparativement aux méthodes chirurgicales traditionnelles. Cette approche, développée initialement par le Pr Alexandre Carpentier à Paris, a prouvé son efficacité, améliorant l’état de 90% des patients traités, avec une diminution significative voire une disparition des crises d’épilepsie.

Le Point, 05/12/2024