À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Autorisation conditionnelle du Leqembi en Europe pour la maladie d’Alzheimer
L’Europe s’apprête à autoriser la commercialisation du Leqembi, un médicament développé par les laboratoires Eisai et Biogen spécifiquement pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Initialement interdit en raison d’effets secondaires cérébraux préoccupants, le Leqembi a été réévalué par l’Agence européenne du médicament (EMA), qui a finalement jugé que ses bénéfices surpassaient les risques pour un groupe restreint de patients présentant une forme légère à modérée de démence et ayant un certain profil génétique. Cette décision fait suite à la fourniture de données supplémentaires par les laboratoires, montrant un taux moins élevé d’œdèmes et d’hémorragies cérébrales chez les patients ayant le “bon profil génétique”. Malgré un avantage modeste, réduisant le déclin cognitif de seulement 2,9 %, l’EMA impose des restrictions sévères, incluant la surveillance par scanner cérébral et la tenue d’un registre européen des effets secondaires. Cette approche prudente souligne l’espoir mais aussi les limites de ce traitement dans la lutte contre Alzheimer.
Les Echos, 18/11/2024
Analyse des dépenses de médicaments de l’Assurance-maladie en 2023
En 2023, l’Assurance-maladie a constaté que les 20 médicaments les plus coûteux ont représenté 28,3 % de ses dépenses pharmaceutiques, totalisant 7,3 milliards d’euros. Le Doliprane, célèbre antidouleur, s’est distingué comme le médicament le plus prescrit en France avec 308,2 millions de boîtes vendues, illustrant la préférence nationale pour le paracétamol. Toutefois, malgré sa popularité, le coût du Doliprane pour l’Assurance-maladie a été comparativement modeste (265 millions d’euros) par rapport aux médicaments innovants traitant des maladies graves ou chroniques. Ces derniers, bien que moins prescrits, engendrent des dépenses significativement plus élevées due à leur valeur thérapeutique ajoutée. Parmi eux, on trouve des traitements contre le cancer, le diabète, des maladies ophtalmologiques, et la mucoviscidose, dont le Kaftrio qui a coûté 481 millions d’euros. Avec une consommation moyenne de 41 boîtes de médicaments par Français par an, l’Assurance-maladie cherche à maîtriser ces coûts croissants, notamment en favorisant l’utilisation des biosimilaires, moins onéreux. Les efforts pour augmenter leur prescription pourraient potentiellement réduire les dépenses liées aux médicaments innovants.
Le Monde, 16/11/2024
En bref
Le groupe suisse Sandoz a reçu l’approbation de la Commission européenne pour commercialiser Afqlir, un traitement biosimilaire destiné à concurrencer le produit aflibercept, développé par Regeneron et Bayer pour traiter diverses maladies de la rétine, dont la dégénérescence maculaire liée à l’âge néovasculaire. Contrairement aux médicaments génériques, les biosimilaires comme Afqlir sont produits à partir de cellules vivantes, offrant une alternative moins coûteuse une fois que le brevet original expire. Sandoz envisage de lancer le produit sur le marché au quatrième trimestre 2025. La dégénérescence maculaire liée à l’âge, principale cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans selon l’Inserm, touche près de 8% de la population française, avec une prévalence accrue chez les seniors.
Agence France Presse Fil Eco, 15/11/2024
L’endométriose, maladie gynécologique affectant 8 à 10 % des femmes en France, soit environ 3 à 4 millions de patientes, se caractérise principalement par des règles douloureuses. Cette symptomatologie, souvent sous-estimée tant par le corps médical que par les femmes elles-mêmes, est au cœur de recherches menées par l’Inserm et l’Institut Pasteur. Ces institutions se sont penchées sur une approche novatrice pour la détection de l’endométriose en analysant le sang des règles. À travers la collecte de prélèvements, l’objectif est d’identifier des marqueurs spécifiques à cette maladie en comparant le sang de femmes atteintes à celui de femmes non atteintes. Les premiers résultats de cette étude, dirigée par Camille Berthelot, montrent des différences significatives dans le fonctionnement des cellules chez les femmes atteintes, suggérant la possibilité d’un dépistage plus accessible et moins invasif. Actuellement, le diagnostic est établi au moyen d’une IRM ou d’une intervention chirurgicale. La recherche sur le sang des règles, longtemps négligée en raison de tabous culturels, ouvre non seulement des portes pour un meilleur diagnostic de l’endométriose mais aussi pour la détection d’autres maladies gynécologiques, y compris certains cancers.
Rtl.fr, 15/11/2024
Le Qalsody, développé par Biogen, cible un gène responsable de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), offrant une lueur d’espoir pour environ 3% des malades en Europe. Malgré son potentiel, la Haute Autorité de santé (HAS) a refusé l’accès précoce au traitement en France, provoquant une profonde déception au sein des associations et des patients. Le ministère de la Santé et Biogen cherchent des solutions pour maintenir l’accès compassionnel et envisagent une procédure de droit commun pour le remboursement. Ce refus survient malgré les preuves d’efficacité du médicament et les témoignages de patients, qui voient leur qualité de vie améliorée. La décision finale de la HAS est attendue après une audition programmée le 20 novembre, suscitant anxiété et espoir chez les patients et leurs familles.
Aujourd’hui en France Dimanche, 17/11/2024
Au CHU de Limoges, l’unité de recherche Resinfit, affiliée à l’institut OmegaHealth et labellisée Inserm, est en première ligne dans la bataille contre l’antibiorésistance. Dirigée par Marie-Cécile Ploy, cette unité explore les mécanismes de résistance des bactéries aux antibiotiques et développe des stratégies pour leur prévention. L’approche “One Health”, promue par l’OMS, souligne l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale dans cette lutte. L’utilisation massive des antibiotiques a conduit à un accroissement de la résistance bactérienne, exacerbant ainsi le problème de l’antibiorésistance, qui cause plus d’un million de décès annuellement. Les travaux de Resinfit s’inscrivent dans une perspective globale, avec une action conjointe européenne visant à encadrer l’usage des antibiotiques. L’unité coordonne également Promise, un métaréseau français dédié à cette cause. Parallèlement, des recherches sur l’exposition aux toxiques environnementaux et leur impact sur la santé sont menées, illustrant l’importance du concept de One Health.
Lemonde.fr, 15/11/2024
Primaa, une start-up spécialisée dans l’aide au diagnostic du cancer pour les médecins pathologistes, élargit son champ d’action en développant des logiciels intelligents pour détecter divers types de cancers, dont les cancers du sein, de la peau, de la prostate et du col de l’utérus. Avec Cleo, son modèle d’IA, Primaa a réussi à lever 5 millions d’euros auprès de plusieurs fonds d’investissement, bénéficiant aussi du soutien de médecins et de laboratoires comme Medipath. Le développement de ces outils a nécessité quatre années de travail acharné par les cofondateurs, le Dr Marie Sockeel, Stéphane Sockeel et Fanny Sockeel, pour lancer le premier produit, Cleo Breast. L’IA, nourrie par de nombreux cas cliniques, analyse les images médicales pour identifier les biomarqueurs des lésions, aidant ainsi les médecins à poser un diagnostic rapide et précis. Ce gain de temps et cette précision accrue promettent un meilleur accès aux soins, même dans les régions les moins desservies. En plus de Cleo Breast, déjà commercialisé, Primaa travaille sur le développement de Cleo Skin et Cleo Prostate, avec des homologations attendues d’ici fin 2025. La start-up envisage également de s’attaquer au cancer du poumon, affirmant sa position dans le domaine de la technologie médicale et la lutte contre le cancer.
Les Echos, 18/11/2024