À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Nouvelle avancée dans le traitement des AVC par des chercheurs caennais
Une équipe de recherche de l’Inserm dirigée par Thomas Bonnard à Caen, a développé PHySIOMIC, des particules innovantes pour détecter et dissoudre les microcaillots sanguins, cause principale des AVC ischémiques. Ces particules, composées d’oxyde de fer et de polydopamine, une molécule naturellement présente dans le corps, permettent une localisation précise des caillots en IRM, sans les risques de toxicité liés aux agents de contraste au gadolinium utilisés auparavant. Charlène Jacqmarcq et Audrey Picot, membres de l’équipe, contribuent respectivement à la simulation des AVC pour tester PHySIOMIC et à l’amélioration du traitement en y associant un activateur de plasminogène pour réduire les effets secondaires du tPA, seul traitement pharmacologique actuel contre les AVC. Le projet, soutenu par l’Inserm et financé par CSL Behring, vise à transformer PHySIOMIC en un outil théranostique complet, capable à la fois de diagnostiquer et de traiter les AVC, promettant une avancée significative dans la prise en charge de cette pathologie. Les tests sur des modèles animaux plus grands puis sur l’homme sont les prochaines étapes avant une éventuelle commercialisation, prévue d’ici cinq à dix ans.
Agence France Presse Fil Gen, 08/11/2024
Réforme de la “taxe soda” et autres amendements dans le budget de la Sécurité sociale
Après l’examen inachevé à l’Assemblée nationale, le gouvernement, dirigé par Michel Barnier, maintient la hausse de la “taxe soda” dans le projet de budget de la Sécurité sociale envoyé au Sénat. Cette mesure, soutenue par la gauche et une partie de la droite et du centre, vise à renforcer la prévention santé en alourdissant la taxe sur les boissons très sucrées et en l’allégeant pour celles peu sucrées. Le gouvernement a également retenu des amendements favorisant l’accès direct aux kinésithérapeutes, le cumul emploi-retraite pour les médecins, et d’autres mesures de santé. Cependant, des sujets comme les cotisations patronales et le gel des pensions de retraite restent en discussion, sans décision finale annoncée. Des propositions, comme une nouvelle taxe sur les “sucres ajoutés” et une limitation des dépassements d’honoraires, ont été écartées. Le projet de loi “enrichi” sera officiellement transmis au Sénat pour examen, avec un vote solennel prévu fin novembre. Cette démarche s’inscrit dans une volonté d’amplifier le virage préventif en matière de santé publique.
Agence France Presse Fil Gen, 07/11/2024
En bref
En août, la première charte éthique mondiale visant à protéger les volontaires sains participant aux essais cliniques a été publiée, marquant l’aboutissement d’une réflexion internationale de plus de deux ans. Cette initiative, menée par l’Inserm, souligne l’importance cruciale de ces volontaires pour le progrès scientifique, malgré le manque de protection et de représentation dont ils bénéficient, face aux risques encourus. L’annonce d’un défi infectieux par l’entreprise hVIVO et l’Imperial College de Londres en juillet 2020, pour accélérer la recherche d’un vaccin contre le Sars-CoV‑2, a mis en lumière les préoccupations éthiques et scientifiques entourant l’utilisation de volontaires sains. Malgré l’ancienneté de la pratique, comme en témoigne la démonstration de la transmission du paludisme en 1900, il existe peu de recommandations internationales pour leur protection. François Hirsch, directeur de recherche à l’Inserm, pointe du doigt le manque de réglementation dans certains pays et la nécessité de respecter l’autonomie des participants, souvent motivés par des bénéfices économiques. La charte éthique dévoilée propose 15 droits adaptés aux contextes locaux, insistant sur la justification scientifique de la participation des volontaires, la transparence des données, et la mise en place de garde-fous pour prévenir tout préjudice. Cette démarche vise à encourager la formation d’associations de volontaires et à garantir une indemnisation adéquate en cas de dommage, tout en mettant en garde contre les risques de surparticipation et de compensation financière inappropriée.
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 08/11/2024
Les médicaments agissant sur les récepteurs GLP‑1, tels que l’Ozempic et le Wegovy de Novo Nordisk ainsi que le tirzépatide d’Eli Lilly, représentent une avancée significative dans le traitement du diabète, de l’obésité, des maladies cardiovasculaires et rénales, et sont actuellement en test pour la maladie d’Alzheimer et diverses dépendances. Ces médicaments, utilisés par un adulte américain sur huit, ont ajouté environ 1000 milliards de dollars à la valeur du marché depuis 2021, témoignant de leur popularité croissante et de leur potentiel économique. Leur efficacité, associée à des essais pour les transformer en pilules moins coûteuses et à la réduction des effets secondaires, promet d’améliorer la vie de plus d’un milliard de personnes. Les avantages observés, comme la réduction des risques de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux indépendamment de la perte de poids, l’amélioration de l’apnée du sommeil, et la réduction potentielle de l’atrophie cérébrale et du déclin cognitif, indiquent un large spectre d’action. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces bénéfices à long terme et évaluer les coûts. Malgré les coûts élevés et les effets secondaires possibles, le potentiel de ces médicaments à améliorer significativement la santé publique et à entraîner d’importantes économies pour les systèmes de santé rend leur développement et leur adoption largement bénéfiques pour la société.
Le Nouvel économiste, 08/11/2024
La réticence vaccinale en France persiste malgré l’efficacité prouvée des vaccins, ayant sauvé 154 millions de vies en cinquante ans et 20 millions pendant la pandémie de Covid-19. L’Académie nationale de médecine, considérant la vaccination comme sa grande cause pour 2024, souligne la nécessité d’aborder l’acceptation sociale des vaccins. La désinformation, les controverses pseudoscientifiques et les scandales sanitaires contribuent à cette méfiance. Le sociologue Jérémy Ward (Inserm) et le Pr Alain Fischer pointent du doigt le rôle des réseaux sociaux et la politisation des décisions de santé comme facteurs aggravants. De plus, les déterminants socio-éducatifs jouent un rôle crucial dans la perception des vaccins, indiquant une corrélation entre le niveau de connaissances et l’adhésion à la vaccination. Le Pr Jean-François Delfraissy et le Dr Daniel Lévy-Bruhl de Santé publique France mettent en avant les inégalités de santé et l’importance de l’éducation pour renforcer la confiance dans la vaccination. Enfin, l’économiste de la santé Frédéric Bizard souligne l’efficacité coût-efficace de la vaccination, essentielle pour la santé publique et l’économie.
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 08/11/2024
La Belgique a observé une hausse des diagnostics de VIH, atteignant 665 nouveaux cas en 2023, selon l’institut de santé publique Sciensano. Cette augmentation, la troisième consécutive, rompt avec la tendance à la baisse des années précédentes, soulignant un revirement préoccupant. Les nouveaux diagnostics concernent autant les hétérosexuels que les hommes homosexuels, avec une hausse légèrement plus marquée chez ces derniers (+16% contre +13% pour les hétérosexuels). Une particularité notable est le nombre significatif de cas parmi les étrangers et chez les femmes d’Afrique subsaharienne. Chez les homosexuels belges, surtout dans la tranche des 30 – 39 ans, l’augmentation est également prononcée. Sciensano pointe du doigt la réduction de l’usage du préservatif, malgré son importance cruciale dans la prévention du VIH depuis le début de l’épidémie. L’organisme recommande plusieurs stratégies de prévention, dont le dépistage régulier, le traitement préventif, notamment la PrEP, bien que son utilisation croissante chez les hommes homosexuels n’ait pas empêché l’augmentation des diagnostics. L’institut suggère d’élargir l’accès à la PrEP au-delà des centres de référence spécialisés pour améliorer la couverture.
Agence France Presse Fil Gen, 07/11/2024
Dans un entretien avec Pr Norbert Ifrah, président de l’Institut National du Cancer, un bilan positif est dressé concernant la deuxième campagne de vaccination contre les HPV dans les collèges pour l’année 2023 – 2024. Avec seulement 10 % des élèves de cinquième vaccinés au sein des établissements, le taux de couverture atteint 48 % en incluant la vaccination en ville, dépassant les attentes initiales. Pr Ifrah souligne l’importance de vacciner au collège comme moyen de lutter contre les inégalités de santé et de toucher des publics éloignés des soins. Il note également une hausse de la vaccination chez les adolescents plus âgés, avec 55 % des filles de 15 ans et 26 % des jeunes garçons ayant reçu au moins une dose. L’objectif est d’atteindre 80 % de couverture vaccinale d’ici 2030, en mettant l’accent sur le rattrapage des classes d’âge non vaccinées jusqu’à 19 ans. L’Institut national du cancer mène une campagne d’information variée pour encourager la vaccination, qui protège contre les infections HPV à l’origine de nombreux cancers. Le Pr Ifrah discute également des recommandations de l’OMS pour une dose unique de vaccin, soulignant les avantages potentiels pour les pays à faible accès aux soins, tout en mentionnant la nécessité d’évaluer l’efficacité et la durée de la protection du vaccin utilisé en France.
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 08/11/2024