À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
L’avenir des vaccins : vers des formules combinées contre la grippe et la Covid
Avec la campagne de vaccination qui débute ce mardi, l’idée de vaccins combinés protégeant simultanément contre la grippe et la Covid-19 gagne du terrain. David Lepoittevin, responsable de la branche vaccins chez Pfizer France, et Stéphane Paul, immunologue au CHU de Saint-Étienne (Loire) et membre de la commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé, soulignent l’intérêt pratique et l’impact potentiel sur les taux de vaccination de tels vaccins. Cependant, leur efficacité reste un défi majeur, notamment à cause de problèmes de stabilité lorsque plusieurs ARN sont mélangés, comme l’explique Arnaud Chéret, directeur médical de Moderna France. Des résultats mitigés ont été observés dans les essais cliniques, avec Pfizer et BioNTech rencontrant des difficultés contre la grippe de type B, tandis que Moderna signale des effets indésirables légèrement plus fréquents. Sanofi, en partenariat avec Novavax, explore une approche basée sur les protéines recombinantes. Les premiers vaccins combinés pourraient être disponibles après approbation réglementaire, un processus que Stéphane Paul estime être une question de mois, avec une perspective de mise sur le marché pas avant 2026.
Le Parisien, 15/10/2024
Progression du sida en France malgré des avancées préventives
Alors que de nouvelles avancées significatives dans la prévention du sida, comme l’introduction du Lénacapavir, un médicament antirétroviral injectable deux fois par an offrant une efficacité de prévention quasi totale, ont été annoncées, la France fait face à une recrudescence des cas de VIH. Malgré l’accessibilité accrue à des outils préventifs efficaces tels que le préservatif, la PrEP et les traitements permettant d’éviter la transmission du virus, le nombre de nouvelles contaminations augmente, en particulier parmi les populations migrantes et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. En 2023, environ 5 500 nouvelles séropositivités ont été estimées, marquant une hausse à la suite d’une diminution observée en 2020. Cette situation souligne les défis persistants en matière de dépistage, souvent réalisé tardivement, et met en lumière une défaillance dans l’évaluation et le suivi des mesures de santé publique adoptées, malgré une augmentation significative du nombre de tests de dépistage effectués. Ce constat d’échec appelle à une réflexion critique sur les stratégies de prévention et de prise en charge du VIH en France.
Liberation.fr, 15/10/2024
En bref
Serge Hercberg, souvent cité comme le “père” du Nutri-Score, souligne la contribution collective de l’université Sorbonne Paris Nord, de l’Inserm, de l’Inrae et du Cnam dans la création de ce logo. Ce système, qui classe les aliments de A à E selon leur qualité nutritionnelle, fait face à des révisions rendant sa grille plus stricte contre les produits sucrés, les viandes, les boissons édulcorées et les plats industriels salés. Malgré l’opposition de grands groupes comme Lactalis ou Coca-Cola, le Nutri-Score est adopté par 1.400 marques, couvrant 62% du marché alimentaire. Les Echos expliquent que la carrière de Serge Hercberg, marquée par son mentor le Pr Henri Dupin au Cnam et par sa rencontre avec sa future épouse Pilar Galan, est ponctuée d’études influentes comme SU.VI.MAX et NutriNet-Santé, cette dernière touchant 170.000 personnes grâce à Internet. Mathilde Touvier, de l’Inserm, loue son esprit pionnier. Serge Hercberg défend le Nutri-Score, validé par plus de 140 études, comme un outil essentiel pour la santé publique, espérant sa généralisation au niveau européen.
Les Echos, 15/10/2024
Des travaux soulignent une corrélation significative entre le groupe sanguin et le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) avant l’âge de 60 ans. Selon l’Inserm, bien que l’âge moyen d’occurrence d’un AVC soit de 74 ans, une proportion non négligeable de patients sont nettement plus jeunes. Steven J. Kittner, de l’École de médecine de l’université du Maryland, souligne l’augmentation des cas d’AVC chez les jeunes et l’importance de comprendre les causes sous-jacentes. Une méta-analyse de 48 cohortes a révélé que les personnes du groupe sanguin A présentent un risque accru de 16 % de subir un AVC précoce par rapport à d’autres groupes sanguins, tandis que les individus du groupe sanguin O bénéficient d’un risque réduit de 12 %. Ces découvertes suggèrent un lien potentiel entre les facteurs de coagulation sanguine et le risque d’AVC. Steven J. Kittner indique la nécessité de poursuivre les recherches pour élucider les mécanismes précis augmentant le risque chez les personnes de groupe sanguin A et recommande des examens supplémentaires pour les individus à risque.
pourquoidocteur.fr, 14/10/2024
Les consultations à distance, connues sous le nom de « télé-psy », gagnent en popularité en France, offrant une prise en charge rapide des troubles psychiques. Cette pratique, qui a émergé dans les années 2010 et a été amplifiée par l’épidémie de Covid, soulève cependant des questions quant à sa commercialisation et à l’éthique du soin. Des plateformes proposant ces services adoptent des modèles économiques similaires à ceux de l’e‑commerce, proposant des abonnements ou des consultations à la demande, ce qui inquiète certains professionnels de la santé mentale. Maurice Bensoussan, président de l’Association française de psychiatrie, critique la transformation de l’acte médical en un acte technique et monétisé. D’autre part, des études montrent que les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) fonctionnent bien à distance. Néanmoins, la télé-psy peut s’avérer insuffisante pour des troubles sévères, comme la schizophrénie, en raison de l’absence d’indices thérapeutiques physiques. Des entreprises plaident pour un modèle hybride, combinant consultations en personne et à distance, pour maintenir la qualité du soin. Selon l’Inserm, la dépression est l’un des troubles psychiques les plus fréquents en France, touchant 15 à 20% de la population, ce qui souligne l’importance d’un accès adapté et éthique aux soins de santé mentale.
La Croix, 15/10/2024
Une récente recherche menée par l’université de Montréal suggère que les troubles anxieux pourraient être attribués à des dysfonctionnements dans les synapses, ces points de jonction entre neurones. En se concentrant sur le complexe protéique TrkC-PTPσ, dont des mutations génétiques sont associées à l’anxiété et à l’autisme, les scientifiques ont découvert que ces mutations perturbent la maturation des synapses excitatrices en affectant la phosphorylation, un processus clé dans l’activité synaptique. Des comportements anxieux marqués ont été observés chez des souris mutantes, notamment à travers une tendance à l’évitement dans des situations nouvelles ou des troubles sociaux, liés à une organisation anormale des synapses et à une augmentation des synapses inactives. Ces résultats, publiés dans EMBO Journal, ouvrent des perspectives pour le développement de nouvelles approches thérapeutiques des troubles anxieux, comme l’explique le Dr Hideto Takahashi, directeur de l’étude. Cette avancée suggère non seulement des mécanismes moléculaires inédits liant les cellules cérébrales mais propose également un modèle animal innovant pour l’étude de l’anxiété, promettant de futures stratégies de traitement.
pourquoidocteur.fr, 14/10/2024
La start-up O‑Kidia, spécialisée dans le diagnostic des troubles du neurodéveloppement chez les jeunes, étend ses recherches à la santé mentale des étudiants, impactée par la crise sanitaire. Basée à Sophia-Antipolis, O‑Kidia a développé Spectrum, une plateforme innovante soutenue par un financement de 750.000 euros, destinée à l’évaluation des troubles mentaux chez les enfants et adolescents. Face à la dégradation de la santé mentale chez les étudiants – 41% d’entre eux présentant des symptômes dépressifs en 2023 contre 26% avant la crise sanitaire – la start-up a adapté cette plateforme pour créer SMILE. Cette nouvelle application permet aux étudiants de s’auto-évaluer sur divers aspects de leur santé mentale et les oriente vers des ressources d’aide. Vanessa Douet-Vannucci, fondatrice d’O-Kidia, met en lumière l’importance de réduire l’errance diagnostique et d’accélérer la prise en charge. Avec un marché potentiel estimé à 20 milliards d’euros, O‑Kidia envisage une levée de fonds significative pour continuer à innover dans le domaine de la santé mentale numérique.
La Tribune, 15/10/2024