L’importance de la surveillance précoce du cholestérol pour prévenir l’athérosclérose
Une étude récente dirigée par Ziad Mallat, professeur de médecine cardio-vasculaire à l’université de Cambridge et chercheur à l’Inserm, publiée dans la revue Nature, souligne l’importance cruciale de contrôler le taux de cholestérol dès l’enfance pour prévenir l’athérosclérose, une condition grave caractérisée par l’accumulation de plaques de graisse sur les parois des vaisseaux sanguins. Cette maladie est une cause majeure de mortalité dans les pays développés, entraînant des complications sévères comme l’ischémie myocardique, les accidents vasculaires cérébraux, et l’artériopathie des membres inférieurs. L’étude révèle que les lésions d’athérosclérose commencent tôt et évoluent silencieusement dès l’enfance. Elle identifie une alimentation riche en graisses, des antécédents familiaux d’hypercholestérolémie, et l’obésité comme principaux facteurs de risque chez les jeunes. Les résultats indiquent que des niveaux élevés de cholestérol dès l’enfance ou l’adolescence sont liés à des plaques d’athérosclérose plus volumineuses à l’âge adulte, mettant en évidence le rôle protecteur des macrophages artériels résidents affecté par une alimentation trop grasse dès le plus jeune âge. La recherche suggère l’importance d’adopter une bonne hygiène de vie dès l’enfance et recommande une analyse de sang pour surveiller le cholestérol entre 9 et 11 ans, voire dès deux ans pour les cas à risque familial, afin de réduire les risques de maladies cardiovasculaires plus tard dans la vie. Un taux de cholestérol élevé dès le jeune âge augmente le risque d’infarctus ou d’AVC.
Innovations en biomimétisme pour la réparation osseuse
Une équipe de recherche de l’université Urbana-Champaign, dirigée par Shelly Zhang, propose un matériau biomimétique novateur conçu par intelligence artificielle (IA) pour la réparation orthopédique. Inspirés par la structure des termitières, ces chercheurs utilisent des algorithmes d’apprentissage automatique pour créer un matériau dont les microstructures s’adaptent aux contraintes mécaniques spécifiques, facilitant ainsi le soutien des tissus osseux. Leur recherche, publiée dans Nature Communications, envisage une application théorique sur un tibia et nécessite désormais une collaboration avec des équipes médicales pour concrétiser les applications du modèle. Catherine Picart, de l’unité Bio Santé (Inserm-CEA-UGA-CNRS) à Grenoble, reconnaît l’apport de cette modélisation informatique dans l’optimisation des matériaux pour la réparation osseuse, tout en soulignant la transition nécessaire du virtuel au réel. Vincent Lavoué, chirurgien orthopédique, voit dans ces matériaux biomimétiques, ajustés par IA, un potentiel pour le comblement de pertes osseuses importantes, notamment en chirurgie prothétique. Elvire Servien, de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, ajoute que ce nouveau matériau pourrait offrir une alternative avantageuse aux allogreffes traditionnelles, promettant une solution plus adaptée aux besoins anatomiques des patients.
En bref
Augmentation des infections urinaires : l’impact de notre consommation de viande
Les infections des voies urinaires (IVU), telles que les cystites et les prostatites, sont en hausse, avec une incidence particulièrement marquée chez les femmes en France, où l’Inserm rapporte 3.200 cas pour 100.000 femmes annuellement. La période entre 1990 et 2019 a vu une augmentation de plus de 68% de la charge de morbidité liée à ces infections, révèle National Geographic. Une étude publiée dans Nature pointe du doigt notre alimentation, et plus précisément notre consommation de viande, comme un facteur clé de cette augmentation. Les antibiotiques administrés aux animaux d’élevage, même en bonne santé, nous sont indirectement transmis, favorisant ainsi notre résistance aux traitements habituellement efficaces contre les IVU. Par ailleurs, la bactérie E. coli, principale responsable des IVU, se transmet à l’homme via la consommation de viande contaminée. Bien que la cuisson tue généralement ces bactéries, le risque de contamination environnementale demeure. Cindy Liu, dans une étude de 2023 publiée dans Science Direct, évalue à un demi-million le nombre d’infections urinaires annuelles aux États-Unis liées à la viande contaminée par E. coli. L’hygiène dans la manipulation des produits carnés est donc cruciale pour prévenir ces infections. Le nombre d’infections urinaires augmente et la raison pourrait se trouver dans notre assiette
Impact de l’alimentation sur le microbiote intestinal
Une étude récente dirigée par Nicola Segata de l’université de Trente et publiée dans la revue Cell le 29 août dévoile des découvertes importantes sur l’origine du microbiote intestinal humain, mettant en lumière le lien direct entre les bactéries présentes dans les aliments et celles qui colonisent nos intestins. À travers l’analyse de 2 500 échantillons alimentaires, l’équipe de recherche a identifié 10 000 microbes, dont 320 espèces n’étaient pas encore connues, enrichissant significativement le domaine de la microbiologie. L’étude, faisant partie d’un programme européen doté de 11 millions d’euros, a comparé ces données microbiennes alimentaires à celles de 19 000 prélèvements humains, révélant qu’en moyenne 3 % du microbiote adulte et jusqu’à 50 % chez les enfants de moins de 3 ans sont composés d’espèces présentes dans la nourriture. Julien Diana, directeur de recherche à l’Inserm et spécialiste de la relation entre le microbiote et le système immunitaire, souligne l’importance de cette découverte, confirmant que certains microbes alimentaires intègrent directement notre microbiote. L’étude suggère également que les produits laitiers sont parmi les aliments les plus riches en microbes influençant notre flore intestinale, et met en évidence une diversité microbienne essentielle à notre santé, variant selon le régime alimentaire. Ces travaux ouvrent la voie à de futures recherches sur l’impact des virus attaquant les bactéries alimentaires sur notre santé, ainsi que sur l’effet de la qualité alimentaire sur la conservation du microbiote.
GreenPhage : Innovation dans le traitement des eaux usées avec les bactériophages
La start-up montpelliéraine GreenPhage, dirigée par Pascal Peny et Denis Costechareyre, se spécialise dans l’exploitation des bactériophages, prédateurs naturels des bactéries, pour offrir des solutions écologiques dans divers domaines, notamment l’agriculture et le traitement des eaux usées. Initialement nommée Bactolytix, l’entreprise a d’abord développé une solution antibactérienne naturelle pour lutter contre les bactérioses dans l’agriculture, comme celle du melon, et prévoit d’étendre ses solutions à d’autres cultures. Face à la montée de l’antibiorésistance et les limites des antibiotiques, GreenPhage s’est repositionnée en santé globale, collaborant avec des institutions comme l’Inserm et le CHU de Nîmes. Elle propose désormais un cocktail de dix bactériophages pour réduire la présence de la bactérie E.coli dans les eaux usées, un enjeu majeur pour l’environnement et la santé publique. Cette solution innovante, déjà sur le marché, vise les effluents industriels et urbains, avec des applications potentielles pour les stations d’épuration en zones sensibles. Avec le soutien de Bpifrance et la Banque Populaire du Sud, GreenPhage ambitionne d’augmenter sa capacité de production pour répondre à la demande croissante, tout en poursuivant la recherche et le développement dans les domaines de la santé animale et humaine.
Lire le dossier sur la résistance aux antibiotiques
Détection des troubles du sommeil par les dentistes : une nouvelle approche
Une étude récente de la Rutgers School of Dental Medicine, publiée le 13 juillet 2024 dans le Journal of the American Dental Association, révèle que les dentistes pourraient jouer un rôle crucial dans la détection précoce des troubles du sommeil. Selon cette recherche, menée de janvier 1990 à mars 2024, des signes physiques spécifiques dans la bouche tels que des muscles de la mâchoire élargis, des bords de langue festonnés, des lignes blanches sur les joues, une visibilité réduite de la gorge, des modèles d’usure dentaire et des fissures minuscules sur les dents pourraient indiquer la présence de troubles du sommeil. Le professeur clinicien Davis Thomas, auteur principal de l’étude, souligne l’importance des dentistes dans le dépistage précoce de ces troubles, souvent liés à des facteurs comme le stress ou l’anxiété, et pouvant être des indicateurs de conditions plus graves telles que l’apnée du sommeil. La recherche suggère que le bruxisme, communément interprété comme un problème isolé, pourrait en réalité signaler un trouble du sommeil sous-jacent. L’étude propose un protocole pour les cabinets dentaires, incluant l’intégration de questions sur le sommeil dans les antécédents médicaux, la formation du personnel pour reconnaître ces signes et l’utilisation d’outils de dépistage. Cette approche pourrait non seulement sauver des vies mais également réduire la morbidité future liée aux troubles du sommeil.
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